EUGÉNIE GRANDET de BALZAC (analyse et résumé)
Publié le 02/02/2013
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avare et d'une morne ville de province. Balzac a voulu l'orner de toutes les fleurs de la poésie sentimentale. L'amour, soudain invincible, profond, ouvre le monde à Eugénie. Il lui révèle la beauté des choses. Il lui apprend la douceur exaltée du sacrifice. Il la hausse jusqu'à l'héroïsme : « Ceci est de l'amour, amour vrai, l'amour des anges, l amour fier qui vit de sa douleur et qui en meurt. Balzac était sincère ; et il en parlait par expérience. S'il n'aimait pas, vers 1833, une Eugénie Grandet, il était tout occupé à aimer des « anges », ou celles du moins qu'il tenait pour des anges. Le roman est dédié à une mystérieuse Maria. Qui fut-elle ? Nous savons du moins qu'à cette date Balzac était « à la tête d'une gentille personne, la plus naïve créature qui soit, tombée comme une fleur du ciel, gui vient chez moi, en cachette, n’exige ni correspondance ni soms et qui dit : \" Aime-moi un an, je t'aimerai toute vie. » Par surcroît, c'est en 1833 qu'il commence à aimer sans jamais l'avoir vue, et à entretenir d'amour, par lettres, Mme Hanska, son \" ange chéri \", sa \"gracieuse étoile ». Maria et Mme Hanska n'étaient peut-être pas les seules à occuper le cœur de Balzac. Et tant d’intrigues auraient à juste titre scandalisé l'innocente Eugénie. Mais, du moins, Balzac était vraiment tout occupé d'amour et d'idéal. C'est ainsi qu'il a pu mettre dans le portrait de son héroïne de la vérité, de la simplicité, de l'émotion, et non pas toute la littérature qui gâte la plupart de ses amoureuses. L'étude n'est pas très originale. Balzac n’a pas fait dans le cœur des jeunes filles les découvertes d'un Musset ni même d'un J.-J. Rousseau. Mais elle a une grâce sobre, touchante, qui prend toute sa valeur par le contraste avec l'âpre tableau de l'avarice.
il les manie à sa guise. Il asservit leurs passions à la sienne. Il sait observer, se tare, ruser. Il sait acheter bon marché, vendre cher, placer son or en spéculations sûres. Pour servir sa rapa-cité, la nature lui a donné un physique puissant, une volonté implacable. Il a terrorisé sa femme. Il s'est asservi une servante robuste, aveuglément dévouée, la grande Nanon. Une seule « faiblesse » dans cette « âme de granit « : il est « un peu père », et quand il maudit sa fille, il souffre de vivre près d'elle comme si elle n'était pas.
C'est l'avare homme d'affaires ; celui qui place son or au lieu de l'enterrer, et, par conséquent, un avare original. Mais il l'est moins par les traite de son caractère que par les gestes, les allures, les actes qui l'expriment. La physionomie de Grandet est plus vivante encore que son âme. Il est « trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole ...\".
«
avare
et d'une morne ville de province.
Balzac a voulu l'orner
de toutes les fleurs de la poésie sentimentale.
L'amour, soudain
invincible, profond, ouvre le monde à Eugénie.
Il lui révèle
la beauté des choses.
Il lui apprend la douceur exaltée du sacri
fice.
Il la hausse jusqu'à l'héroïsme : cc Ceci est de l'amour,
l'amour vrai, l'amour des anges, l'amour fier qui vit de sa dou
leur et qui en meurt.
>} Balzac était sincère ; et il en parlait par
expérience .
S'il n'aimait pas, vers I8JJ, une Eugénie Grand et,
il était tout occupé à aimer des « anges », ou celles du moins
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Le
roman est dédié à une mysté•
rteuse Maria.
Qui
fut-ell e ?
Nous savofis du moins qu'à cette
date Balzac était « à la tête d'une gentille personne, la plus
naïve créature qui soit, tombée comme une fleur du ciel, 9ui
vient chez moi, en cachette, n'exige ni correspondance ni soms
et qui dit: cc Aime-moi un an, je t'aimerai toute rna vie.
» Par
sutctoît, c'est en 1833 qu'il commence à aimer sans jamais
l'avoir vue, et à entretenir d'amour, par lettres, Mme Hanska,
son « ange chéri "• sa cc
gracieuse étoile
».
Maria et Mme Hanska
n'étaient p,eut-être pas 1es seules à occuper le cœur de Balzac.
Et tant d intrigues auraient à juste titre scandalisé l'innocente
Eugénie.
Mais, du moins, Balzac était vraiment tout occupé
d'amour et d'idéal.
C'est ainsi qu'il a pu mettre dans le portrait
de son héroïne de la vérité, de la simplicité, de l'émotion, et
non pas toute la littérature qui gâte la plupart de ses amou
reuses.
L'étude n'est pas très originale.
Balzac n'a pas fait dans
le cœur des jeunes filles les .
découvertes d'un Musset ni même
d'un J .-J.
Rousseau.
Mais elle a une grâce sobre, touchante,
qui prend toute sa valeur par le contraste avec l'âpre tableau
de l'avarice.
Le roman de l'avarice.
-xo LJavare moderne.
� Il n'était
pas indispensable au roman.
Eugénie aurait pu rencontrer
Charles, l'aimer, et le perdre sans que son père fût le monstre
peint par Balzac.
Mais c'est l'avarice qui emflit le roman de
sa
puissan ce glacée.
Grandet est l'avare éterne ; il est Euclion
et Harpagon.
C'est lui qui distribue chaque jôut la chandelle,
le pain et les vivres, et laisse les cheminées sans feu.
Il aime
l'or pour s'en emplir les yeux,
pou r le«
choyer, �aresser, .cou:ver,
cuver, cercler ''· Il mourra en le
regardant.
Ma1s c'est ausst un
tout autre avare, un avare modern e, qui ne sait pas seulement
conserver, mais encore acquérir par tous les moyens que laisse
la loi à un homme astucieux et féroce.
Il èonnaît les hommeS et.
»
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