EUGENIE GRANDET
Publié le 19/09/2010
Extrait du document
PRESENTATION DE L’AUTEUR
Honoré de Balzac, né à Tours en 1799, une enfance tranquille, commence ces études à Vendôme, puis à Paris en 1814 suite à la nomination de son père dans la capital. Il commence des études de droit à la Sorbonne.
Mais sa passion pour la littérature est plus forte, et il écrit sa première tragédie en 1821 : c’est un échec total. Il se consacre alors à l’écriture de romans. Il tente de se lancer dans les affaires et découvre la presse, les rédacteurs, achète une imprimerie, mais c’est la faillite.
Il reprend donc la plume, et avec succès: la philosophie du mariage et les Chouans révèle son génie. En 20 ans, jusqu’en 1841, il, publie 90 romans et nouvelles, une trentaine de contes, 5 pièces de théâtre.
Son œuvre se divise en 4 ensembles :
- roman philosophiques : en 1831, Peau de chagrin
- exposition d’un système économique et social : Médecin de campagne
- contes drolatiques
- romans de mœurs : constitue l’essentiel de son œuvre Eugénie Grandet en 1833, Le Père Goriot 1834-1835
De 1842 à 1850, il s’attache à l’union finale de ses livres dans la comédie Humaine.
En 1850, il épouse Mme Hanska, une admiratrice avec qui il entretenait une longue correspondance depuis 1833. Il décède dans la gloire 3 mois après.
2. L’ŒUVRE
L’histoire se déroule pendant le début de la restauration en 1819 à Saumur. Elle
commence par une longue description de Saumur qui situe l’action et l’atmosphère provinciale. Les Lieux sont peu variés : la salle commune, le jardin, la chambre d’Eugénie, et celle de Charles.
C’est une étude de l’évolution des caractères de Félix Grandet le père, sa fille Eugénie, et son neveu Charles, au fil du temps et du roman.
3. RESUME
A Saumur, petite ville de province, le Père Grandet, d’une avarice extraordinaire, est à la tête d’une fortune colossale. Un jour de novembre 1819, une fête est organisée pour les vingt-trois ans d’Eugénie, sa fille. Les des Grassins et les Cruchot, deux familles rivales qui espèrent marier l’un de leurs fils avec Eugénie, y sont conviés. Mais lors de cette même soirée, Charles, cousin d’Eugénie venu de Paris, arrive chez les Grandet. Il remet une lettre destinée au père Grandet. Ce dernier y apprend que son frère, père de Charles, est en faillite et se suicide, laissant Charles sans argent. Eugénie, touchée par le malheur de son cousin, en tombe amoureuse. Son père, au contraire, se montre on ne peut plus insensible. Eugénie, émue par le sort du jeune homme, lui fait don de tout son argent, pour l’aider à mener à bien son projet : partir aux Indes pour y faire fortune En échange, il lui offre un nécessaire de toilette en or contenant le portrait de sa mère et de son père. Avant de partir, ils se promettent de se marier. Le jour de l’an 1820, comme chaque année, Félix Grandet demande à sa fille de lui montrer tout l’or qu’il lui a offert, comme chaque année. Mais Eugénie est dans l‘impossibilité de satisfaire la demande de son père, et ce dernier devient fou de rage. Malgré ses menaces, elle ne lui en donne pas la raison, bien décidée à garder son secret. Il prend alors la décision d’enfermer Eugénie dans sa chambre. La mère d’Eugénie ne s’en remettra pas. Elle tombe malade, s’affaiblit progressivement et mourra deux ans plus tard. Le père Grandet tente alors de se réconcilier avec sa fille, afin de convaincre Eugénie de lui céder sa part de la succession de Madame Grandet. Eugénie accepte. Le père Grandet initie alors sa fille à ses affaires. Il décède quelques temps après en lui disant de bien prendre soin de sa fortune, car elle aura des comptes à lui rendre de ça là-bas. Dans une lettre que lui envoie Charles, elle apprend qu’il se trouve à Paris et qu’il a réussi un mariage d’intérêt. Eugénie comprend que Charles ne l’aime plus: elle, en revanche, l’aime toujours. Elle épouse néanmoins M. Cruchot de Bonfons, président au tribunal de première instance de Saumur, l’un de ses prétendants, à condition que le mariage reste blanc et qu’il s’occupe des dettes du père de Charles. Très tôt veuve (à trente-trois ans), très riche, elle finit sa vie dans la solitude, consacrant son immense fortune à des oeuvres de charité.
4. LES PERSONNAGES
Le père GRANDET :
Félix Grandet est un véritable rapace, vieillard avare : toute ses actions, qui peuvent paraître au premier abord louables et généreuses, n’ont en faite qu’un seul but, récupérer de l’argent et grossir sa fortune. Il fait croire à tout son entourage, même à son épouse et à sa fille, qu’il n’a pas de gros moyen; il est redoutable de froideur et d’obstination. Son avarice détruit tout : il empêche le mariage de sa propre fille, l’enferme, la dépouille de ses biens, tue lentement sa femme, écrase ses semblables de Saumur à Paris. Mais son avarice fait de lui un homme qui spécule, transporte et transforme son argent : il passe ses nuits à contempler son or, manier ses louis. Il a certaine forme d’intelligence : il fait renoncer Eugénie à son héritage maternel, bégaye pour mieux tromper ses clients.
Eugénie GRANDET :
Jeune fille de 22 ans, belle sans être jolie, discrète et généreuse, elle est d’une grand délicatesse. Son mode de vie, son silence, son physique sont terne. Elle n’a jamais goûté aux plaisirs de la vie, étant toujours enfermée dans la maison paternelle. Puis, elle découvre Charles, son grand amour, dont son grand cœur ne pourra jamais comprendre la trahison. Alors, elle s’éveille, juge son père, trouve le seul mode par lequel elle peut s’opposer à lui : la dépense en donnant à Charles son petit pécule, et le don aux pauvres.
Mais elle ressemble aussi à son père finalement. Elle fait preuve de stratégie : les petits déjeuners copieux servis à Charles, les mensonges (en cachette de son père). Elle transporte les fonds en donnant son or à Charles. Puis, elle aussi, à la mort de son père, prend les affaires en main et vie simplement, mais dans la charité.
Charles GRANDET :
Neveu de l’avare, d’une éducation futile et gâté, sa vie à Paris est celle d’un dandy : il est élégant dans sa toilette, ses manières sont presque féminines. A l’annonce de la mort de son père, on fait alors connaissance d’un Charles triste, touchant, sincère et devenant gentleman, prêt à épouser Eugénie.
De retour de son voyage en Inde, apparaît alors un Charles calculateur et intéressé, ne pensant plus à sa promesse faite à Eugénie, et préférant épouser une jeune fille fortuné.
5. LES THEMES
- L’argent :
La plupart des personnages veulent s’enrichir. L’argent est le moteur de l’action.
Le père Grandet, puissant et dominateur, exerce sur sa famille un grand pouvoir : sa seul passion est économiser. Même à la fin de sa vie, il n’aura aucun remord : il dit à sa fille « ai bien soin de tout, tu me rendras compte de ça là-bas «.
Ainsi, les services que rendent les Cruchot et les Grassins à Grandet dans le seul but de s’emparer plus tard de sa fortune en épousant Eugénie, et le mariage de convenance de Charles avec une jeune fille fortunée.
-Les mœurs
Balzac présente ici les mœurs provinciales et familiales : Saumur, ville provinciale, où chacun épie chacun, un monde clos au XIXème siècle.
Resumé
En 1789, à Saumur, Monsieur Grandet, surnommé le Père Grandet, est un maître tonnelier fort à son aise, sachant lire, écrire et compter. Bien marié, ayant reçu trois héritage, il a une fille unique, Eugénie, sa seule héritière.
Homme d’affaires et vigneron respectés, chacun reconnait sa profonde et muette sagesse.
Homme avare, il décide des dates de chauffage, même si le printemps est frais, il distribue les denrées pour la journée, et les chandelles pour s’éclairer.
En 1819, mi novembre est un jour de fête connu de tout le monde à Saumur : le jour del’anniversaire de Melle Eugénie. Aussi, les familles Cruchot et Des Grassins s’empressent de venir fêter cet événement en espérant obtenir les faveur de Grandet. Tous pensent aux millions de ce dernier. Le vieux tonnelier, lui, se sert d’eux pour mieux servir ses affaires, mais n’a certainement pas l’intention de leur donner sa fille en mariage.
Une visite surprise se manifeste ce soir là : Charles Grandet, le cousin de Paris. L’élégance du jeune parisien ne fait qu’accentuer l’aspect sans fraîcheur des costumes des Cruchots, comme le sont les toilettes de province.
Quand à Eugénie, tout ce qui choque les Cruchot et Des Grassins, l’élégance, la mode, les manières la délicatesse, lui plait si fort.
Charles est envoyé par son père, frère du Père Grandet, dont les affaires ont été malheureuses. La faillite à laquelle il doit faire face, ne lui permet plus de s’occuper de son fils, et il espère fortement que lui, son frère ainé, deviendra
le nouveau père de Charles.
Arrivé à Saumur, Charles découvre une maison laide et triste, mais fait connaissance avec sa cousine Eugénie, sa tante Grandet, et Nanon la femme de chambre. Le lendemain, son oncle, le Père Grandet, lui apprend la mort de son père, et qu’il se trouve alors sans fortune.
Grandet fait comprendre à Eugénie, ainsi qu’à son épouse, qu’il est hors de question de continuer à faire des repas de fête à ce jeune Charles. Son avarice n’a que faire de la tristesse de Charles. Ce dernier inconsolable, se voit donc l’objet de soins les plus affectueux, d’une douceur et d’une exquise sympathie de la part de Mme Grandet et d’Eugénie. Ce qui ne
plait guère au Père Grandet. Mais Charles demeure triste.
A l’annonce de la mort du frère de Grandet, les Cruchot et Des Grassins se rendent chez le Père Grandet, afin de présenter leur condoléances, et avec toujours en vue de se bien voir de la famille Grandet, et peut-être de faire épouser Eugénie à leur fils.
Lors du repas, Grandet émet l’idée de sauver l’honneur de son frère. Le notaire Cruchot rentre dans des explications sur le mécanisme des faillites, et sur la façon de sauver le nom des Grandet. Des Grassins propose même d’aller à Paris, pour lui éviter des frais.
Quand à Eugénie, préoccuper par son cousin Charles, elle s’introduit dans sa chambre pendant son sommeil. Tout en l’admirant, elle constate les différentes lettres que ce dernier est prêt à envoyer. Et une, en cours, dont la destinée est une jeune fille. Lettre dans laquelle Charles lui explique qu’il est sans un sou, et qu’il ne peut continuer à la côtoyer. Il va partir pour les Indes, en espérant pouvoir y vivre convenablement, car à Paris, il aurait trop honte.
Eugénie comprend alors qu’il est vraiment sans un sou, et est heureuse qu’il cesse ces relations avec cette Annette. Elle décide de lui donner ses quelques pièces d’or que son père lui donne chaque année. Charles très touché par son geste, lui offre en échange un petit coffret lui venant de sa mère, et il se promettent de s’épouser à son retour.
Charles part pour les Indes. Quand aux affaires de son père à Paris, le père Grandet de Saumur les fait traîner en longueur de façon que les créanciers baissent les bras, ou oublient pour certains de se faire payer. 5 ans après, Grandet vend et retire de Paris 2 millions qui rejoignent le reste de sa fortune. Des Grassins reste à Paris, et rencontre une jeune fille. Sa femme reste à Saumur,et continue les affaires sous son nom. Les Cruchot empirent la situation, qu’elle mariât fort mal sa fille et son fils part rejoindre son père Des Grassins à Paris. Les Cruchot triomphent.
La fin de l’année arrive, Mme grandet apprend le secret de sa fille : échange de son or contre le petit coffret de Charles. Qu’allait on dire au Père Grandet lorsqu’il demandera à voir les pièces d’or de sa fille, comme à chaque nouvel an. Le 1er janvier 1820, Père Grandet entre dans une colère lorsqu’il apprend le don d’Eugénie à Charles. Il condamne sa fille à se cloitrer dans sa chambre au pain et à l’eau, jusqu’à nouvel ordre. Mme Grandet essaie tant bien que mal de le raisonner. Mais rien n’y fait. Mme Grandet, atterrée par cette situation, se retire dans sa chambre et ne la quitte plus. Sa santé se dégrade rapidement. Dès que le Père Grandet fut sorti, Eugénie en profite pour rendre visite à sa mère malade. Les Des Grassins et Cruchot se rendent compte de se qui se passent chez les Grandet. Cruchot décida de parler au Père Grandet. Il lui demande de faire venir le médecin car il est inquiet concernant la santé de Mme Grandet. Il lui explique que le décès de son épouse ne serait pas à son avantage : il sera alors dans l’obligation de partager avec sa fille Eugénie la fortune de sa femme. Grandet est ébranlé par cette nouvelle. Il change alors d’attitude, et permet à Mme Grandet de voir sa fille exceptionnellement. Elles en profitent pur parler de Charles, le cousin, et du coffret en or que ce dernier a confié à Eugénie. C’est alors que le Père Grandet revient et découvre ce coffret : il veut alors le garder pour récupérer l’or, et une querelle violente commence entre les trois Grandet. Mme Grandet s’évanouie. Grandet prend peur, voie son héritage s’envoler : il fait venir le docteur, se réconcilie avec sa fille. Mais, Mme Grandet décède quelques temps après.
Grandet, aidé de Cruchot décide Eugénie à abandonner sa part d’héritage à son père. Néanmoins, le vieillard, atteint d’une paralysie, sent le besoin d’initier sa fille à ses affaires. Jusqu’à sa mort, Eugénie s’est bien rapprochée de son père, et s’est accoutumée à toutes ses façons d’avarice.
Mais même au moment de partir, il demande à Eugénie de bien prendre soin de tout ce qu’il lui laisse, « car elle aura des comptes à rendre de ça là-bas «.
Eugénie demeure avec sa servante Nanon, à qui elle verse une rente. Celle-ci se marie, et son époux devient le régisseur des terres. Les Cruchot et Des Grassins continuent à rendre visite régulièrement à la riche héritière qu ‘est devenue Eugénie.
7 ans qu’Eugénie attend Charles sans avoir de ses nouvelles. Ce dernier fait fortune aux Indes. Avec le temps, il a perdu la notion du juste et injuste, est devenu dur comme un Grandet. Petit à petit, le souvenir d’Eugénie s’est effacé. Il se souvient seulement que son oncle lui a volé ses bijoux, et qu’Eugénie est sa créancière pour la somme de 6000 francs. Sa fortune est rapide et brillante. En 1827, sur le navire qui le ramène en France, il rencontre la famille du Marquis d’Aubrion. Leur fille est à marier, et Madame D’Aubrion promet à Charles de le faire nommer gentilhomme. Charles, ambitieux, est ravi de pouvoir revenir à Paris et de retrouver un statut social. Il prépare son mariage avec Melle Aubrion.
Enfin, Eugénie reçoit une lettre dans laquelle Charles explique froidement ce mariage de raison. Elle est effondrée. En peu de temps, Saumur est au courant. Le soir venant, les Cruchot, Des Grassins et autres se retrouvent chez les Grandet. Eugénie demande à Cruchot de contacter Charles, de payer les dettes de son oncle en échange de devenir son épouse. Cruchot qui désirait depuis si longtemps la fortune des Grandet, meurt quelques temps plus tard. Eugénie continue à vivre simplement, et dans la plus grande charité : hospice pour la vieillesse, écoles chrétiennes pour les enfants, bibliothèques, et église de Saumur.
«
aura un ensemble qui, sous le titre Etudes de ma'urs au
xl,ce silde, se divisera en « Scenes de la Vie privee », « Scenes
de la Vie parisienne », « Scenes de la Vie de province », etc.
Il
voit alors le debut de l'organisation qui commandera son
oeuvre et trouve avec Euginie Grandet la formule de son
roman dans la purete de ses mecanismes.
Il ne restait qu'a
inventer le retour des personnages.
II le fera l'annee suivante
avec Le Pere Goriot.
2.
L'oeuvre : architecture,
mouvements, personnages
Un roman &pure, une tragedie dans a La Comedie humaine
Le texte, les lieux, le temps
1.
Le texte Dans la vie grise d'Eugenie, l'evenement passe au second
plan, c'est le temps qui fait tout.
La composition, theatrale
par certains cotes, fait alterner les masses descriptives et les grandes scenes.
Il y a :
a/ Exposition avec description de l'unique lieu de l'action,
Saumur et la maison, mise en place des personnages et du
premier grand ressort, l'argent (jusqu'a la p.
49).
b/ Le refit au passé simple, en scenes suivies, qui va
jusqu'a la p.
188, dure cinq jours : arrivee de Charles,
naissance de l'amour, deindetne grand ressort, fiancailles,
depart.
c/ Description d'une vie qui reprend comme par le
passe.
aura \Ul ensemble qui, sous le titré Études de mœurs au
XIX" siècle, se divisera en « Scènes de la Vie privée », « Scènes
de la Vie parisienne »,.
»
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