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Eugène Le Roy : Jacquou le Croquant

Publié le 09/09/2014

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et, à l'intérieur de celle-ci, le contraste entre l'espace cultivé et la forêt, espace hors-la-loi, maquis et lieu de résistance à l'oppression. Ils devront être attentifs aux valeurs qui s'atta­chent à chaque lieu (l'administration, l'ignorance liées à la ville, par exemple).

·   La représentation du Périgord : roman régionaliste (le lexique en fait foi, comme l'évocation des coutumes, les péle-rinages, l'invitation des morts à souper, etc.), Jacquou le Cro­quant bénéficie d'une topographie exacte (voir cartes).

·    La représentation du peuple : les paysans, par opposition aux nobles ; la lignée de Bonal ; la fidélité au peuple par le mariage ; la découverte d'une conscience de classe ; le rôle essentiel des femmes.

·    Romantisme et rousseauisme : thème du héros révolté ; le suicide ; la nature ; l'éloge d'une vie idéale ; les contradictions d'une vie naturelle (voir infra).

LES AMBIGUÏTÉS DU DISCOURS DE LA Me RÉPUBLIQUE

 

Le Roy Ladurie souligne à juste raison que ce roman est une excellente reconstitution historique : il est la peinture à peine forcée des conditions de vie paysanne dans les premières années du xix' siècle. Mais la pensée d'Eugène Le Roy est celle de la fin du xix" siècle, de la IIIe République triomphante (n'oublions pas que 1899 est aussi l'année de l'Exposition universelle). La fiction met ainsi en valeur des contradictions, des ambiguïtés conscientes ou inconscientes, entre l'époque évoquée et les valeurs de celle oit vit Le Roy.

« Enfin, jacquou le Croquant se présente comme un roman d'apprentissage.

Sous la forme d'une initiation (Le Roy fut franc-maçon), se dessine le parcours spirituel de Jacquou, pris au début du récit à l'âge de sept ans, ignorant, et quitté, père et grand-père d'une famille innombrable comme les troupeaux du prophète, à quatre-vingt-dix ans, aveugle comme Tirésias, entouré de l'estime générale, mémoire d'une région longtemps en lutte contre la tyrannie.

ÉTUDE DE lA STRUCTURE NARRATIVE Nous présentons un plan d'ensemble du roman, chapitre par chapitre, afin de faciliter le repérage des structures binaires, essentielles au récit populaire dont Eugène Le Roy utilise les codes.

chapitre 1 Noël 1815.

Le roman s'ouvre sur deux éléments structurels essentiels : la présence menaçante du loup; la religion (avec opposition entre les croyances populaires, proches de la supers­ tition, et le scepticisme familial).

Avec le braconnage du père, débute également le thème de la chasse, autre tradition fami­ liale chez les Ferrai (et, non sans contradiction, chez les Nansac; voir la vie de la Galiote au chapitre 8, semblable à celle de Jacquou).

La vengeance et le crime du père répètent le scénario d'une révolte familale (voir chapitre 7).

Le thème du don, présent à plusieurs reprises dans ce chapitre, culmine dans l'aide apportée par Jean le Charbonnier à Martin Ferrai.

chapitre 2 Première rencontre de Lina (voir chapitre 5 et suivants).

Jacquou et sa mère se rendent à Périgueux, pour assister au procès du père.

On comparera leur voyage à celui de Jacquou et des paysans arrêtés après l'incendie du château, au chapitre 7.

chapitre 3 Martin Ferrai est défendu par l'avocat Vidal-Fongrave (comme Jacquou au chapitre 7).

La peine de vingt ans de galère. »

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