ÊTRE ET TEMPS, Martin Heidegger

Dans cette œuvre inachevée qui ne traite que du Dasein (réalité humaine), l’Etre n'est saisi qu’à travers l’homme. De plus, le temps devenir. La question de l’Etre est une question traditionnelle. Connaître, c’est interpréter ce qui se tient au-delà des apparences . Toutefois, même si l’existence donne accès à l’Etre, le problème heideggérien de l’Etre devient, en fait, le problème de l’essence de la vérité. Ainsi, dès le départ, estannoncée la question sur le sens de l’Etre.

L’Etre mis en question soulève l’autre question : celle de l’oubli du sens de l’Être. C’est l’aporie essentielle. Mais, en la matière, on ne peut déclarer ni la contingence subjective ni la transcendance objective de l’Etre. L’existence se définit dans la relation à l’Être.

A la fois Être en général et Être en propre, l’Etre interrogé par le Dasein (ou l’existence, la réalité humaine) est l’Être du Dasein. Selon qu’on interprète cet ouvrage à partir d’une œuvre ultérieure ou d’une autre œuvre dans l’immense production de Heidegger, l’éclairage différent lui donne un sens différent. Mais l’œuvre elle-même, que dit-elle d’elle-même? Telle devrait être la question. La totalité originelle de la réalité humaine doit être interprétée. C’est le fondement ou le sens ontologique du souci qui implique la temporalité. Les recherches s’orientent donc vers l’interrogation des fondements de l’Être. Si le Dasein est compréhension, cela signifie-t-il qu’il est souci dans la temporalité? L’analytique du Dasein est purement ontologique. Elaboration de la question de l’Etre, cette œuvre est aussi interprétation en tant que cette élaboration. De l’outil à l’historicité, il faut interpréter selon la recherche d’une ontologie. Qu’il s’agisse, en effet, d’angoisse, de souci, de mort, comme de la quotidienneté ou de la déchéance, il faut un sens existential ontologique. La même chose est valable pour la déchéance ou la préoccupation. «Existential» n’est pas synonyme d’«ontologique». Mais exister, c’est avoir en son Être rapport à l’Être.