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ÉTHIOPIQUES de Léopold Sédar Senghor (analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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ÉTHIOPIQUES. Recueil poétique de Léopold Sédar Senghor (Sénégal, né en 1906), publié à Paris aux Éditions du Seuil en 1956.

Épopée triomphante de la négritude où la jubilation lyrique prend le pas sur la déploration du martyre africain encore omniprésente dans Hosties noires (1948), Ethiopiques peut être considéré comme l'œuvre majeure du poète. Preuve d’un sentiment de maturité qui s'impose à lui-même, l'abondante Postface « Comme les lamantins vont boire à la source » est un véritable manifeste poétique dans lequel Senghor veut répondre à toutes les questions, esthétiques et idéologiques, soulevées par son art.

Pour comprendre le titre, Éthiopiques, il faut rappeler qu'en grec, aithiops signifie « noir ». « Ethiopie » peut donc devenir le nom générique et mythique de toute l'Afrique noire, invoquée dans les tréfonds de son passé culturel.

Les huit premiers poèmes établissent un dialogue passionné entre la tradition africaine, représentée par ses valeurs ancestrales (\"Teddungal\" [honneur, en langue peule]) ou ses mythes fondateurs (\"Chaka\"). et la modernité occidentale (“À New York\"). De là va naître l’hymne à une civilisation nouvelle, métissée, capable de retrouver dans le mélange des races et des sensibilités l’unité originelle de l’homme : « New York ! Je dis New York, laisse affluer le sang noir dans ton sang / Qu’il dérouille tes articulations d’acier comme une huile de vie [...] / Voici revenir les temps très anciens, l’unité retrouvée du Lion, du Taureau et de l’Arbre » (\"À New York”).

Les « Épîtres à la Princesse » (six textes) traduisent ensuite sous forme allégorique la fascination du monde européen, représenté par l’énig-matique princesse Belborg, contestée dans l’âme du poète par la fidélité à « son Peuple ». Mais rapidement dépassé, ce conflit amène à établir des relations harmonieuses et fécondes entre les deux univers. Mariage de la négritude et de la francophonie, l’écriture poétique prouve par sa vigueur le bien-fondé de ce rapprochement : « Et mon pays de sel et ton pays de neige chantent i l’unisson. »

Rien ne s’oppose alors à la célébration du pouvoir créateur dans toute sa variété. Tel est l’objet des huit poèmes composant la dernière partie du recueil, « D’autres chants ». Dans un immense syncrétisme mêlant animisme païen et chnstia-nisme, s’opère une nouvelle Genèse. \"L’Absente\", c'est-à-dire l’Éthiopienne, personnification de l'Afrique originelle chassée de la scène de l'Histoire par des siècles de colonialisme, redevient présente grâce à l'écriture qui la nomme.

Dans la Postface, Senghor se fait porte-parole d'une poésie nègre fondée sur l'expression d’un véritable « métissage culturel » : « Si nous sentons en nègres, nous nous exprimons en français, parce que le français est une langue à vocation universelle. »

Selon certaines thèses historiques défendues par des intellectuels africains (Cheikh Anta Diop notamment dans Nations nègres et Cultures, 1954), la civilisation de l’Égypte pharaonique était celle d'un peuple noir. L'une des plus anciennes matrices de la culture humaine serait donc nègre.

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« encore omniprésente dans Hosti es noi­ res (194 8), Éthi o piqu es peut être co nsi­ déré comme l'œ uvre majeure du poèt e.

Pre uv e d 'un sentiment de maturit é qui s'impose à lui -même, l'a b ond ant e Pos t­ face « Comme le s laman tins vont bo ire à la source » est un véritable manifeste poéti qu e dans lequel Seng hor veu t r épondre à t ou tes les questions, esthé ­ tiques et idéologi que s, soulevées par so n art .

Pour com prendre le titr e, Éthiopiques, il faut rappeler qu 'en grec, aithiops signifie « noir ».

« Éthiopie » peut donc d ev enir le nom générique e t mythique d e toute l'Afrique noire , invoq uée dans les tréf o nd s de son pass é culturel.

Les huit premiers poèmes établissent un dialo­ gue passion né entre la tradition africaine.

repré­ senté e par ses valeurs ancestrales (" T eddungal " (honneur , en langue peule]) ou ses mythes fon­ dateurs ("Ch aka'), et la modernité occidental e ("À New York").

De là va na?tre l'hymne à une c ivilisation nouv elle, mét i ssée , capable de retrou­ ver dans le m él ange des races et des sensib ilités l'unité originelle de l'ho mme : «New Yori< 1 je dis New Y ork.

la isse afflue r le sang no ir dans ton sang 1 Qu'i l dérouil le tes arti culat ions d'acier comm e une huil e de vie [-] 1 Void reven ir les temps très anciens, l'unité retrouvée du Lion , du Taureau ~t de l'Arbre» ("À New Yori. »

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