essai sur le don, marcel mauss
Publié le 03/10/2012
Extrait du document
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Les principaux concepts
Donner, recevoir, rendre
Marcel Mauss ne s’est jamais, comme je l’ai déjà mentionné, rendu sur le terrain lui-même.
Ce
sont donc les travaux de Malinowski sur un système de dons appelé la kula qui lui ont servi de base
pour redéfinir le concept de don.
Cependant Mauss conteste la vision de Malinowski, qui considérait
la kula comme un « don pur » c'est-à-dire un don qui n’oblige à aucune contrepartie.
Selon Mauss le
don implique le don, une idée qu’il appelle : l’ « échange-don ».
Le don pur décrit par Malinowski
n’existe donc pas.
Au centre de la réflexion de Mauss se trouve une triple obligation de donner, de recevoir et de
rendre.
Cette obligation s’explique par le fait que les choses, les biens échangés sont personnalisés,
individualisés.
Ils forment un tout avec l’âme de celui qui les a donnés.
Les choses sont en fait dotées
d’un esprit qu’on appelle le « hau » qui est donc la trace de la personnalité de tous les propriétaires de
l’objet.
Selon Mauss, la chose donnée est ainsi dotée d’une force qui contraint le donataire à la rendre.
Et le contre-don permet de rendre hommage au donateur et d’éteindre en quelque sorte cette force.
Comme le dit Mauss : « On mêle les âmes dans les choses, on mêle les choses dans les âmes.
On mêle
les vies et voilà comment les personnes et les choses mêlées sortent chacune de sa sphère et se
mêlent : ce qui est précisément le contrat d’échange » (p.
103.).
Mauss montre que l’obligation de
rendre entraine deux autres obligations qui sont celle de donner et celle de recevoir.
Lorsqu’on refuse
un cadeau, cela peut être compris, par exemple, comme une déclaration de guerre ou une rupture de
contrat.
C’est pour cela que nous ne sommes pas complètement libres de refuser un cadeau donné.
L’institution de la prestation totale suppose non seulement l’obligation de rendre, de recevoir, mais
aussi celle d’en faire.
Tout se passe comme si le donataire avait une sorte de droit de propriété sur tout
ce qui appartient au donateur.
Ainsi on est obligé de donner.
Ces trois sortes d’obligation expliquent les échanges constants.
Sur le plan juridique, Marcel
Mauss s’est penché sur le rôle des gages, « nexum », dans les échanges.
Un objet donné établie une
sorte de contrat entre les individus il engage l’honneur de celui qui le donne, mais aussi l’honneur de
celui qui le reçoit.
De plus, Marcel Mauss s’est intéressé aux échanges de politesse, en tentant de montrer le
caractère obligatoire de l’expression des sentiments.
Cependant, il explique que l’obligation n’enlève
rien ni à la sincérité ni à l’intensité des sentiments.
Une vision anti-utilitariste
Au cours de son essai, Mauss fait une réinterprétation de la notion de valeur.
Il cherche à
montrer que l’intérêt n’est pas forcément synonyme de gagner des bien matériaux.
Ici, il s’oppose au
positionnement du rationalisme économique qui voit en chaque individu un être rationnel qui ne.
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