ESSAI SUR LA SIGNIFICATIONDU COMIQUE (Le) d'Henri Bergson

Cette image éclaire ensuite l’étude du « comique de situations » et du « comique de mots » au chapitre deux, et celle du «comique de caractères» au chapitre trois. D’un chapitre à l’autre, il apparaît que si, phénomène « proprement humain », le comique est mise à jour d’une inadaptation au réel, à la société — comme en témoignent, par exemple, Don Quichotte, un Distrait, un Malade imaginaire —, il n’en appelle pas moins celui qui rit d’eux à ne pas les imiter. Dans cette perspective, le comique — et le rire qu’il provoque — exerce une fonction sociale utile: il invite le rieur, en tout cas, à s’adapter. Cependant, loin d’être un livre totalement optimiste. Le Rire se termine sur une note qui, paradoxalement, ne prête pas à rire. Car, socialement utile, le rire est loin d’être juste puisqu’il y a toujours quelqu’un dont on rit.

_ESSAI SUR LA SIGNIFICATIONDU COMIQUE (Le) d'Henri Bergson. Essai, 1899.«Essai sur la signification du comique», ce livre relève d’une réflexion esthétique et morale à la fois, en ce sens que, s’il est une étude du comique, dans ses diverses expressions théâtrales notamment, c’est dans le but de décrire la fonction sociale du rire, et, par là, d’en comprendre la portée. Selon Bergson lui-même, cet essai se distingue des autres travaux sur le comique par la méthode qui le caractérise. Bergson, en effet, ne part pas d’une définition qui l’aiderait à dresser un répertoire des divers effets sur lesquels se fonde le comique, mais cherche à « déterminer les procédés de signification» de celui-ci. Le Rire comprend trois chapitres. Dans le premier, après quelques observations sur «le comique en général», Bergson étudie «le comique des formes» et «le comique des mouvements ». Il en dégage une image centrale: le comique, selon lui, fait songer à du « mécanique plaqué sur du vivant»; il naît d’une espèce de chosification momentanée de la personne. Ainsi, par exemple, quand on souligne tel automatisme répété d’un geste donné.