ESPRIT DES LOIS (DE L’), Montesquieu

ESPRIT DES LOIS (DE L’), ou Du rapport que les lois doivent avoir avec la constitution de chaque gouvernement, les mœurs, le climat, la religion, le commerce, etc., 1748.

Montesquieu (Charles-Louis de Secondât, baron de La Brède et de), 1689-1755.

Cette œuvre est composée de trente et un livres, eux-mêmes divisés en de courts chapitres où sont analysées les lois existant au xviiie siècle. Distinguant tout d’abord les lois humaines et les lois de la nature, Montesquieu affirme que les premières ne sont, pas plus que les secondes, le fruit du hasard : «Elles sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses.»

Les lois des hommes sont déterminées par la nature du gouvernement (livres I à XIII) : il peut être despotique, monarchique ou républicain. Dans le premier cas, un seul homme exerce le pouvoir, selon sa propre fantaisie ; dans le second, un seul homme a le pouvoir, mais il est soumis à des lois; dans le troisième cas enfin, c’est le peuple qui détient le pouvoir. Les préférences de Montesquieu vont à une monarchie constitutionnelle à l’anglaise, où la noblesse pourrait exercer un «pouvoir intermédiaire» et tempérer les décisions monarchiques ; c’est ici la noblesse qui fait le monarque.