Ernest RENAN : Souvenirs d'enfance et de jeunesse
Publié le 25/09/2012
Extrait du document
Parvenu à sa cinquantième année, Ernest Renan ne se contente pas d'un simple retour au pays natal ; l'occasion est bonne pour accéder aux profondeurs (...). Il va donc se mettre à la recherche de l'enfant et de l'adolescent qu'il fut dans un pays consacré à la poésie depuis le lointain des âges et qui n'ignore pas plus les labyrinthes enchantés de la forêt que ceux de la mer. (...) Les Souvenirs vont d'autant plus ressortir au poème, qu' ils se refusent au mémorial, à l' apologie ou à la profession de foi...
«
E.
R e nan
La légende veut que
le s récits bretons de
la
première partie des Souvenirs so ient écrits à deux mains ,
o u du moins nés
d 'un dialogue emre Renan et sa vieille mère.
Mgr Dupanl oup
Le livre
La recherche de s oi
C
ette longue errance à travers les souven ir s du passé
témoigne aussi des confl its de pensées d'un sièc le.
Une
enfance placée sous le signe de la foi et de la s uperstition fait
revivre les coutum es et l égendes de la Bretagne nata le.
A ce
moment, tout destine Je
jeune R enan à devenir prêtre.
L'his
toire de sa jeunesse se sup erpo se alors à ce lle de sa formation
religieuse: les prêtres bretons de l
'éco le Saint-Nicolas épris de
latin et de mathématiques ; le séminaire monda
in d'I ssy, dirigé
par
Mgr Dupanloup ; Saint-Sulpice et son ense ignement philo
sop hiqu e ; ce sont là autant d 'étapes qui mar qu ent le passage
de la
simple foi à la théologie rationaliste puis à 1 'exégèse
biblique .
C'est alors que Renan , sous l' emprise du doute,
renonce à croire en des textes sacrés que l 'exa men historique
contredit bien souvent.
C'est la crise de conscience et l'étape
finale de cette quête : le dépar t de Saint-Sulpice
et les premiers
pas dans le monde laïc sign ifien t l'abandon de la carriè re ecc lé
siast ique mais non celui de l'esprit religieux.
Par son ch emin e
ment individu el, Renan s'inscrit bien dans les contrad ictions
d '
un sièc le tout à la fois idéaliste , romantique, rationaliste et,
pour finir, sceptique.
La saveur des contrastes
D
ans ses Souvenirs d'enfance (1883), Renan se livr e au
lecteur sous un visage multiple :
espr it emp reint d'un
certain paganisme breton, fervent ca tholiqu e, défenseur avoué
du rationa
lisme scientifique ; ce sont tous ces contrastes qui
font l' int
érêt majeur du livre.
Tous ces cont ra stes que l'on
retrouve savamment mêlés au cœur de 1 'ouvrage dans la
célèbre " prière sur l'Acropol e" : Je c lim at de mystère et d'irra
tionnel qui y règne , conjoi nt à la célébrat ion de la déesse
R aison , donne le ton du réc it en général.
Et de fait, jusque dans
son style, Renan ne cessera
d'allier une sens ibilit é lyr iqu e et
mystique , la rig ueur et la logique d'une pensée qui se veut
sobre mais juste.
De là la vo lo nté de n'avancer jamais rien qui
ne fût
au préalable démontr é.
Il en résulte un style qui se carac
térise parfois par son absence et son degré zéro..
»
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