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Ernest HEMINGWAY : L'Adieu aux armes

Publié le 22/09/2012

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Jacques Cabau insiste sur l'importance qu'a prise pour Hemingway la blessure dont il a lui-même été victime sur le front italien durant la première guerre mondiale. "Cette blessure, dit-il , est plus qu'une plaie, c'est un traumatisme (...). Le détachement du style d'Hemingway ne doit pas faire illusion : sa blessure, c'est la fin de l'innocence américaine. La guerre (...) fut pour Hemingway et "la génération perdue" une rupture avec le passé, avec l'Amérique, avec l'optimisme coupable des ancêtres. Pour ces enfants perdus, la guerre fut le péché originel.

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« Photo collection Lausat 1 Explorer En mai 1918 , à dix­ huit ans, H emingway s 'engage dans l'ar­ mée et part pour l'Europe , persuadé, comme tant d'autres, de partir pour une cro isad e juste.

Il ne découvre en fait qu' une boucherie dirigée par des chefs incompétents et des politi ciens ineptes.

C'es t de cette ex­ périen ce que naît L'Adieu aux armes (1929) qui dénonce les impostures de la guerre.

Le livre Une guerre absurde F rederic Henry, un jeune lieutenant américain qui s'est porté volontaire sur le front d'Italie , au début de la pre­ mière guerre mondiale, se découvre -un peu comme le Fabrice de Stendhal à la bataille de Waterloo (La Chartreuse de Parme)- totalement étranger à une série d 'opérations guer­ rières auxquelles il ne comprend rien.

ll est toutefois suffisamment exposé au danger pour être griè­ vement blessé au genou, dans un tir de mitrailleuse, alors qu'il se trouve en mission d 'éc laireur avec trois Italiens.

L'un de ces compagnons meurt à ses côtés ...

Cette blessure a l'avan­ tage de lui faire retrouver une jolie infirmière anglaise qu'il a connue peu de temps auparavant.

C'est le début d'un amour fou qui se poursuivra pendant la convalescence du jeune lieu­ tenant.

Mais ce dernier repart pour le front, alors que l'armée autrichienne progresse au nord de la péninsule.

Du côté italien, la retraite s'effectue dans la plus grande confusion.

Arrêté par la police des armées, Henry craint que, dans la pagaille, on ne le prenne, à cause de son accent étranger, pour un Allemand déguisé en officier italien.

Il déc ide donc de "fa ire- comme il dit- sa paix séparée" et de quitter l'Italie pour la Suisse avec sa fiancée .

Tout semble annoncer le happy end, mais l'aven­ ture s'achève tragiquement : la jeune héroïne meurt en couches dans un hôpital suisse.

Un témoignage T 'Adieu aux armes est avant tout un témoignage.

A travers L ce livre , Hemingway dénonce l'aveuglement d'un certain patriotisme , l' imposture d'un prétendu héroïsme .

Il nous raconte son expérience de bles sé de guerre, d'étranger ac­ cueilli dans un mess d'offic iers italiens , ses conversations avec un sympathique aumônier ...

Son style est sec et ramassé .

C'est celui du reportage.

Plus que l'histoire d'amour, assez fade, c'est cet aspect qui donne sa force au roman dont la publication a fait scandale au lendemain de la deuxième guerre mondiale .. »

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