ÉPITRE DU TSAR IVAN LE TERRIBLE au couvent Cyrille de Bélo-Osersk. (résumé)

 Le règne d’Ivan le Terrible (1530-1589) se caractérise par un nouvel essor des lettres. On peut d’ailleurs considérer le souverain comme l’inspirateur de cette renaissance. Son Épître appartient au trésor littéraire de ce xvie siècle russe dont le byzantinisme » fit toujours échec à l’influence occidentale. Cet ouvrage a été écrit vers 1578 : précieux document historique, il évoque, avec beaucoup de réalisme, la décadence de la vie religieuse dans les couvents du pays. Jusque-là, en effet, dans la vieille Russie orthodoxe, la vie religieuse était des plus intenses. C’est le Tsar lui-même qui donnait l’exemple. En dépit de sa cruauté, devenue, hélas, légendaire, il avait un profond sentiment religieux. Dans la présente Épître donc, il déplore et dénonce, avec sa brusquerie coutumière, la décadence de la vie monastique, hier encore « illuminée de sainteté ». Il remarque en tout premier lieu que les boyards qui ont pris le froc n’ont pas perdu pour autant leurs bonnes habitudes :