ELINE VERE Louis Couperus (résumé)

ELINE VERE. Œuvre de l’écrivain hollandais Louis Couperus (1863-1923). Ce roman, qui est le premier de l’auteur, fut publié tout d’abord en feuilleton dans le journal « Het Vaderland » en 1889. Avec Eline Vere, Couperus a créé un chef-d’œuvre qui restera un des classiques de la littérature néerlandaise. C’est tout d’abord un roman de mœurs dans lequel l’auteur brosse un tableau admirable de la vie, vers la fin du xixe siècle, de la haute société mi-bourgeoise, mi-aristocratique de la Haye. La Haye doit son caractère spécial au fait qu’elle est le siège du Gouvernement, la résidence royale et l’endroit préféré où se retirent les « coloniaux » des Indes-Néerlandaises. La présence des ambassades étrangères ajoute une note cosmopolite au beau monde de hauts fonctionnaires, de grands propriétaires et de riches rentiers. Aussi trouvons-nous dans Eline Vere l’évocation de la vie relativement facile de ces « patriciens », avec leurs mœurs fin de siècle, leur luxe opulent, leurs bals et dîners, avec leur engouement pour l’Opéra français et leurs sorties rituelles à la plage de Schéveningue. Mais Eline Vere est plus encore : c’est un roman psychologique, où le débutant Couperus nous enchante par la maturité de son intuition psychologique et la finesse de ses analyses. L’art de Couperus est lié au naturalisme qui. vers 1880, était très en vogue dans les Pays-Bas. Pourtant, Couperus ne connaît pas, comme la plupart des auteurs de l’époque, le dogmatisme rigide d’une École.

Éline Vere, personnage principal à qui le livre doit son titre, est une jeune fille riche, désœuvrée et romanesque, dont l’auteur nous raconte le déséquilibre nerveux, né de sa peur de vivre, qui aboutira progressivement à la complète déchéance morale. Sur Éline pèse l’hérédité d’un père - artiste nerveux et sans énergie, qu’elle idéalise pour opposer son image au milieu terre à terre où règne sa sœur Betsy qui, elle, a hérité du bon sens étroit et du caractère autoritaire de la mère.