ÉLECTRE de Jean Giraudoux (analyse détaillée)
Publié le 22/10/2018
Extrait du document
«
sentiments, amour exclusif pour Oreste, haine implacable pou r sa mère et Egisthe.
De noweau,
Oytemnestre se présente : qui est cet étranger? interroge -t -elle.
quand Ëgisthe, du balcon.
clame la nowelle : Oreste est à Argos.
Cette fois, la reine a compris : elle en appelle à l'amo ur filia l mais c'est la haine d'Ëiectre qui l'emporte : reje tée par ses enfants.
elle les quitte.
Serrés l'un contre l'autre, le frère et la sœur s'endorment dans la nuit noire : comme des sorcières maléfi ques apparaissent alors les Euménides.
Bles ont grandi : le destin est en marche.
Un mendiant
mystérieux témoin jusqu'alors silencieux, approwe la jeune fille et annonce qu'el le ira jus qu'au bout (Acte 1).
Entracte.
« Lamento » du Jardinier qui rompt l'illusion scénique pour rappeler au spectateur ce que la pièce ne montre pas, la devise de la vie qui.
pour lui, est «Joie et Amour».
Au lever du jour.
Électre révei lle son frère ; les Euménides qui ont encore grandi viennent le tenter en lui vantant les charmes de la vie et du bonheur.
Peine perdue ! La nuit a révélé la véri té à la jeune fille :Agamemnon n'est pas mort acci dentellement mais a été assassiné et sa veuve , Clytemnestre, a un amant Interrogée par sa fille sur ce mystérieux amant la reine commence par
nier.
puis avoue qu'il s'agit d'Égisthe.
Ma i s l'ennemi menace Argos ; seul Ëgisthe peut sauver la v ill e à condition d'épouser Clytemnestre et d'être ainsi reconnu comme sowerain légitim e
par l'anmée éectre pourtant refuse d'abandon ner sa vengeance, même au prix de la ruine de la cité ; la reine crie sa haine pour cet Agamemnon auquel sa fille reste fidèle, et sort avec Ëgisthe pour exhorter l'armée.
Le mendiant raconte alors comment le roi des rois a été tué par Égis the tand is que son épouse le maintenait, puis, une fois Oreste sorti, comment le fils venge son père en donnant la mort à sa mère et à son amant Tandis que la ville.
investie par l'ennemi, agonise et que les Euménides, devenues adultes, s'élancent à la poursuite d'Oreste, Électre se retrouve seule pour avoir tout sacrifié à sa ven geance (Acte Il).
Si Giraudoux n'intitu le pas sa pièce
"tragédie,., il incl ut pourtant dans le
" Lamento ,.
du Jardinier un e sorte de
définition du genre :
" On réussit chez
les rois les expériences
qu i ne réussis
sent jamais chez les humbles , la haine
pure, la colère pure [ ...
].
C'est cela que c'est,
la Tragédie, avec ses incestes, ses
parricides : de
la pureté c'es t-à-dire en somme de l'innocence.
» Et de fait on
retr ouve dans la pièce tous les poncifs
du genre.
Aux tragédies grecques,
en effet, le dramaturge emprunte en le
ren ouvelant le personna
ge du men
diant, forme que prend Zeus pour
inspecter incognito les humains, et
surtout les Euménides.
Avec cette diffé
ren ce qu'elles sont ici présentes avant
J e meurtre : personnifications du
des
tin en marche, elles s'attachent à
Ore .ste
dès son arrivée à Argos (1, 1).
La
règle des trois unités est aussi scrupu
leusement respectée : décor unique ,
l 'inquiétante façade
du palais d'Argos;
unité de temps condensée, la plus
grande partie de l'acte
II se passant de
·nuit et l'action durant environ vingt
quatre heures .
L'histoire enfin de la
famille Théocathoclès se trouve suffi .
samment rattachée
à l'ac tion par Je
projet de mariage d'Électre et surtout
par le rôle de révélate ur de la vérité que
joue Agathe.
Comme dans les tragédies
classiques aussi, le meurtre
n'est pas
montré mais raconté
par le mendiant
avec cependant
une éto nnante antici
pation sur le temps réel.
Pourtant, comme
à son habitude,
l'auteu r transpose l'his toire
à sa façon :
le mythe d'Électre devient chez lui le
" mythe de la vérité '"· Pour naître
celle-ci doit d'abord triompher du
mensonge et, comme dans une pièce
policière, l'héroïne découvre
dan s un
premier temps que sa " mère a un
amant » et que son " père a été tué ,.
(II, 3); puis qu e «cet amant est Égis
the ,.
(Il, 6) ; enfin qui sont les coupa
bles (II, 8).
Mais cette vérité se paie
cher et nombreux
sont ses ennemis
depuis le juge
qui affirme que "c'est
horrible, un pays où, par la faute du
red resseur de torts solitaire, on sent les
fantômes, les tués
en demi-sommeil,
où
il n'y a jamais remise pour l es
défaillances et les parjures, où irnmi-.
»
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