Education, société et politiques

MAZET Julie Education, société et politiques Une histoire de l'enseignement de 1945 à nos jours Antoine PROST 1) INTRODUCTION Présentation de l'ouvrage : Ouvrage paru en 1992 234 pages, découpées en 11chapitres ou articles: 1.Famille et société au miroir de l'enfant L'enfant dans la société avant les mutations actuels Mutations sociales et place nouvelle de l'enfant Conclusion : l'enfant, la famille et la société 2.Jeunesse et société dans la France de l'entre-deux-guerres La jeunesse populaire : définition sociale du groupe d'âge Les mécanismes d'intégration La jeunesse bourgeoise : une définition sociale différente Des possibilités de contestation Les mouvements de jeunesse, une nouveauté de l'entre-deux-guerres Mouvements de jeunesse et conflits de générations 3.La démocratisation de l'enseignement : histoire d'une notion L'époque Ferry La démocratisation de la sélection La démocratisation de la réussite 4.Quand l'école de Jules Ferry est-elle morte ? La seule école du peuple Les écoles et les maîtres Les pratiques pédagogiques 5.Ecole et stratification sociale. Les paradoxes de la réforme des collèges en France au XXe siècle La préhistoire de la réforme Raisons et étapes de la réforme Esquisse d'un bilan 6.Décision et non-décision gouvernementale. La politique gaullienne d'éducation de 1962 à 1968 Les principes et les acteurs L'impulsion présidentielle L'enlisement La relance Quelques remarques pour conclure 7.1968 : mort et naissance de l'université française Un conflit de générations Une crise universitaire Conséquences de 1968 : la destruction des pouvoirs universitaires? ? et leur reconstruction 8.Ecoles, collèges et lycées de 1968 à 1984 1968 en perspective L'impact immédiat de 1968 Le reflux « travaillez, sinon vous serez orientés « La politique d'Alain Savary 9.La tornade qui emporta Savary La querelle scolaire La querelle pédagogique L'heure de Jean Pierre Chevènement Conclusion 10.Les mutations des lycées 1985-1990 De la stagnation à la croissance En route vers les 80 % Les contraintes économiques Le prix de la croissance en période d'austérité La mutation des lycées professionnels 11.Lecture historique et lecture sociologique des politiques d'éducation Les effets pervers, ou la victoire de la sociologie sur l'histoire La revanche de l'histoire Les stratégies des acteurs sociaux Ouvrage paru afin de présenter l'évolution de l'enseignement français depuis le milieu du XXe siècle, à un public non historien. Il a été rédigé dix ans après le centenaire des lois Ferry pour en dresser un bilan. Présentation de l'auteur : Historien de la société française au XXe siècle à travers l'étude des groupes sociaux, des institutions et des mentalités. Spécialiste des questions d'éducation dès 1963 avec son ouvrage La Révolution scolaire, écrit avec Natanson. Il a participé à titre syndical aux commissions de l'Education nationale des Vème et VI Plans sous Savary. Il a été membre de la commission d'étude de la fonction enseignante, dite commission Joxe en 1972, et de la commission de Peretti sur la formation des personnels de l'Education nationale en 1982. Chargé de mission auprès du 1er Ministre Michel Rocard (1988-1990), il a suivi de près les dossiers de la question scolaire. 2) DEVELOPPEMENT Thèse générale de l'ouvrage : Antoine Prost analyse dans cet ouvrage, de façon chronologique, l'immobilisme de l'institution scolaire et les avancées dans le système éducatif relatives aux politiques et aux évènements. Il montre comment la société et les politiques successives entre 1945 et 1990 ont réussi à changer l'école mais il ne cache pas que parfois les changements ont abouti à l'inverse des objectifs poursuivis. Mots-clés : Démocratisation de l'enseignement Réformes Reconnaissance de l'enfant Inégalités sociales Ecole unique Arguments développés : 1.Famille et société au miroir de l'enfant L'auteur parle de la place de l'enfant avant les mutations du début du XIXe siècle, en premier lieu. Sa place dans la famille est déterminée par les conditions sociales. Il existait deux modèles de famille : La famille malthusienne : un ou pas du tout d'enfant car cela représente une charge, et difficile pour répartir l'héritage La famille prolifique qui est présente dans les extrémités de l'échelle sociale. Les familles ayant les moyens peuvent avoir plus de deux enfants car elle ne se soucie guère de la charge financière. Les familles pauvres privilégiaient un fort taux de natalité car elles avaient besoin d'une main d'?uvre. La mort infantile était en plus très fréquente. Dans cette société, il n'y a peu de place pour l'affectif car on risque de perdre les enfants jeunes. Seules les familles aisées entretenaient un autre rapport à l'enfant mais les manifestations de tendresse étaient réfrénées par l'éducation. La spécialité de l'enfant n'est pas reconnue, on le pense comme un mini-adulte. L'auteur parle d'un bouleversement en un quart de siècle lié à la croissance économique d'après 1945 : abondance, protection sociale, amélioration du logement, recul de la mortalité. L'enfant n'est plus vu comme une charge donc la famille malthusienne recule. Comme il y a moins de mort infantile, on chérit plus librement les enfants. En plus, le freudisme va légitimer les sentiments : il est dangereux de les refouler. C'est une vraie révolution culturelle. On reconnaît qu'on a des enfants pour être heureux. Ces démonstrations affectives entraînent de nouvelles pratiques éducatives : autorité plus souple, usage moindre de la force mais plutôt celui de la ruse. Cette reconnaissance de l'enfant est liée à une mutation culturelle : on veut faire comme les Américains et comme la bourgeoisie qui pensent que les enfants doivent développer leur sociabilité. On va reconnaître la créativité des enfants, et on va les faire rentrer à l'école le plus tôt possible pour qu'ils n'aient pas seulement contact avec leur famille. Prost dresse une critique en disant que cette analyse historique reste un cas français. Il aurait été intéressant de voir les évolutions dans les autres pays à la même époque. 2.Jeunesse et société dans la France de l'entre-deux-guerres Dans la société française de l'entre-deux-guerres, le passage de l'enfance à l'âge adulte qui définit la jeunesse, est très différent dans la bourgeoisie et dans les milieux populaires, ouvriers ou paysans. C'est une période transitoire. Il y a deux jeunesses mais aucune n'est en opposition avec la société : La jeunesse populaire ne va plus à l'école (après l'obtention du certificat d'études à 13 ans), travaille pleinement, n'est pas encore mariée, vit chez ses par...