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EDMOND ABOUT : Le Roi des montagnes.

Publié le 23/10/2012

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EDMOND ABOUT : Le Roi des montagnes. Des drôles de bandits L'histoire du Roi des montagnes fut racontée à l'auteur du roman par un certain Hermann Schultz, botaniste allemand, parti en Grèce pour y chercher une plante rare. Lors de l'une de ses promenades, le savant rencontre deux Anglaises accompagnées par un domestique. Faisant un bout de chemin avec ces deux femmes « équipées comme des Anglaises en voyage «, qui sont à la recherche de quoi se sustenter, il est arrêté par des brigands. La petite troupe est emmenée chez le « Roi des montagnes «, le chef de la bande, Hadgi Stavros, chez qui, de force, ils doivent passer une quinzaine de jours. C'est ainsi qu'ils en apprennent plus sur ce fameux brigand dont toute la Grèce, celle des autochtones et celle des voyageurs, connaît les terribles exploits. Spécialisés dans les enlèvements avec rançon, ces bandits de grand chemin n'hésitent pas, lorsqu'il est nécessaire d'apporter des preuves de leur détermination, à brûler des villages, à couper des femmes en morceaux et à mettre des pauvres paysans sur le gril, au sens le plus littéral et le plus brûlant du terme. Très organisée, cette bande est « --- sponsorisée « par une sorte de conseil d'actionnaires, à qui Stavros doit régulièrement rendre des comptes. Ces bilans et procès-verbaux sont du reste une des parties les plus réussies du roman. Un récit alerte, une imagination foisonnante On ne peut donner que la trame du Roi des montagnes, tant ce roman fourmille d'histoires rocambolesques, d'anecdotes pittoresques, d'aventures colorées et de personnages réellement extraordinaires. Dans un style concis, limpide et alerte, le r&e...
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« > ,--------- -- EXTRAITS Où il est question d'une« opération>> menée par Hadgi Stavros On a beaucoup parlé des cruautés d'Hadgi Stavros.

Son ami Christodule nous prouva qu'il ne faisait pas le mal par plaisir .

C'est un homme sobre et qui ne s'enivre de rien, pas même de sang.

S'il lui arrive de chauf­ fer un peu trop fort les pieds d'un riche pay­ san, c'est pour savoir où le ladre a cac hé ses écus.

En général il traite avec douceur les prisonniers dont il espère une rançon.

Dans l'été de 1854 , il descendit un soir avec sa bande chez un gros marchand de l'île d'Eubée, M.

Voidi.

Il trouva la famille assem­ blée, plus un vieux juge au tribunal de Chalcis, qui faisait sa partie de cartes avec le maître de maison .

Hadgi Stavros offrit au magistrat de lui jouer sa liberté : il perdit et s'exé­ cuta de bonne grâce.

Il emmena M.

Voidi, sa fille et son fils : il laissa la femme, pour qu'elle pût s'occuper de la rançon.

Le jour de l'enlèvement, le marchand avait la goutte, sa fille avait la fièvre, le petit garçon était pâle et boursouflé.

Ils revinrent deux mois après tous gué­ ris par l'exerci ce, le grand air et les bons traitements.

Toute une famille recouvra la santé pour cinquante mille francs : était-ce payé trop cher ? L'auteur parle de sa vision du monde (un« muséum»), dans un passage révélateur de son esprit caustique Jusqu'au jour où je partis pour Athènes, mon seul plaisir avait été d'apprendre ; mon seul chagrin, d'ignorer.

J'aimais la science comme une maîtresse, et personne n'était encore venu ,.------- ---1___ _ ______ -, lui disputer mon cœ ur.

En revanche, il faut convenir que je n'étais pas tendre, et que la poésie et Hermann Schultz entraient rarement par la même porte.

Je me promenais dans le monde comme dans un vaste muséum, la loupe à la main.

J'observais les plaisirs et les souffrances d'autrui comme des faits dignes d'étude, mais indignes d'envie et de pitié.

Je ne jalousais pas plus un heureux ménage qu'un couple de palmiers mariés par le vent ; j'avais juste autant de com­ passion pour un cœur déchiré par l'amour que pour un géranium grillé par la gelée.

Quand on a disséqué des animaux vivants, on n'est plus guère sen­ sible aux crix de la chair palpitante.

J'aurais été bon public dans un com­ bat de gladiateurs.

Extrait d'un procès­ verbal relatif aux activités de la bande à Stavros Les voyageurs étrangers, dont la curiosité est si utile au royaume et à nous, ont été fort rares.

Les touristes anglais, qui composaient autrefois une branche im­ portante de notre revenu, ont manqué to­ talement.

(.

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) Un esprit de défiance, alimenté par quelques gazettes de France et d'Angleterre, écarte de nous les gens dont la capture nous serait plus utile.. »

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