Écrits sur l’art de Malraux (résumé & analyse)
Publié le 25/11/2018
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Écrits sur l’art
« Ce qui compte essentiellement pour moi, c’est l’art. Je suis en art comme on est en religion », confie Malraux à Roger Stéphane (2 février 1945). Et, de fait, l’art se trouve au centre des préoccupations, voire des aventures de l’auteur. Pas un de ses ouvrages, essai ou roman, qui n’aborde les problèmes d’esthétique : à travers les dialogues de ses héros de fiction (Kama et Gisors dans la Condition humaine, Alvear, Scali et bien d’autres dans l'Espoir, Kassner et Anne dans le Temps du mépris...), s’opère progressivement une mise au point de la doctrine malrucienne. Mais c’est dans les Noyers de l'Altenburg que le projet du romancier coïncide le plus fidèlement avec celui de l’esthéticien : par le discours sur les cultures, leur signification et leur renaissance, mais surtout par une adhésion explicite à la liberté formelle de la composition romanesque répondant à celle de l’artiste moderne tel que le définit Malraux.
En 1937, l’auteur publie une « Psychologie de l’art » (revue Verve), titre sous lequel il rassemble ensuite le Musée imaginaire (1947), qui contient la formulation la plus concise des concepts commandant la doctrine ultérieure, la Création artistique (1948) et la Monnaie de l'absolu (1949).
«
l'Inde,
1960; Sept Mille Ans d'art iranien, 1961, etc.),
prononce, dans la fidélité à ses thèmes majeurs, discours
et oraisons funèbres (Braque, 1963; Le Corbusier,
1965 ...
).
Après la mort de Picasso, la Tête d'obsidienne
(1974) rend un émouvant hommage au« dieu» de l'art
moderne ( « Dieu a fait ce qui n'existe pas.
Moi aussi » ),
ressuscitant des entretiens où les personnalités des deux
hommes s'entremêlent dans une même vision de l'art.
Nourries d'une érudition et d'une mémoire plastique
fabuleuses, les intuitions de Malraux émerveillent lors
qu'elles ne déconcertent pas le lecteur.
Sculptures, féti
ches, tableaux, vitraux, mosaïques se côtoient dans le
déploiement de cet « immense éventail des formes inven
tées», subtilement observées (Piero Della Francesca :
«l'inventeur de l'indifférence comme expression domi
nante des personnages ») et finalement ramenées à leur
commune signification.
Les écrits sur l'art proposent le
plus lyrique des « dialogues » malruciens entre des mil
liers d'œuvres et cette voix de l'auteur qui les interroge
inlassablement.
Soutenu par l'emportement d'une élo
quence qui rappelle parfois Chateaubriand, leur contenu
théorique n'appartient qu'à l'ordre de la foi («ils appel
lent une adhésion, persuadent parfois et ne prouvent
point », les Voix du silence).
Mais Malraux a sans doute
composé le plus grand hymne à l'art mondial jamais écrit
en langue française.
[Voir aussi CRITIQUE D'ART].
BIBLIOGRAPHIE J.
Duvignaud.
« les Voies de l'imaginaire>>, Nouvelles litt é
raires, nov.
197ti: B.
Halda.
Berenson et André Malraux, Paris,
Minard, 1965: B.
Lam blin, « Élie Faure et Malraux >>, Cahiers
de Marseille, 1959: S.
Morawski.
l'Absolu et la forme.
L 'esthéti
que de Malrm1x, Paris, Klincksieck.
1972: G.
Picon..
»
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