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DOUBLE INCONSTANCE (La) Marivaux (résumé & analyse)

Publié le 07/10/2018

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marivaux

DOUBLE INCONSTANCE (La)

Marivaux (Pierre Cariet de Chamblain, de). Comédie, 1723.

 

Un audacieux chassé-croisé entre deux mondes parallèles et hiérarchisés rompt un équilibre social et affectif. Le prince d’un royaume de fantaisie fait enlever une bergère qu’il aime et voudrait épouser. Mais la bergère, Silvia, n’aime qu’Arlequin, un brave paysan naïf et nigaud. Flaminia,

 

une dame de la Cour délurée, envoyée par le prince, essaie de détacher Arlequin de Silvia, puis Silvia d’Arlequin; mais elle se prend à son propre jeu et s’intéresse de plus en plus au jeune homme. Le prince, déguisé en officier, se déclare le chevalier servant de Silvia, touche l’amour-propre de la bergère et flatte son goût de la nouveauté. Puis il se fait connaître, et les intermittences du cœur s’achèvent sur une double inconstance: Silvia épouse le prince et Arlequin Flaminia. Cette pièce de rencontre offre à la fois une découverte de l’angoisse devant l’exercice réel de la liberté et le rêve d’un compromis entre la vérité et les exigences sociales.

 

♦ L’accueil réservé à La Double Inconstance confirme le succès des deux précédentes pièces de Marivaux (1688-1763), Arlequin poli par l'amour et La Surprise de l’amour. Le Mercure de France utilise pour la première fois l’expression «métaphysique du cœur» pour caractériser l’étude de la psychologie amoureuse chez les jeunes gens, que Marivaux poursuit en 1724 avec Le Prince travesti* et La Fausse Suivante*.

 

♦ La comédie présente une situation tragique digne de Racine — la séquestration d’une jeune fille par un prince qui veut l’épouser. Mais le lieu du complot est une cour où l’on vit bien — figuration de la société sous la Régence. En peignant une société dissolvante où s'ébattent Arlequin et Silvia, Marivaux esquisse une satire aux résonances profondes en même temps qu’il crée un genre original fondé sur la fantaisie et les jeux du langage.

 

♦ La Double Inconstance voit le triomphe de Gianetta Benozzi (1700-1758), dite Silvia, interprète favorite de Marivaux. Entrée au répertoire de la Comédie-Française en 1834 seulement, la pièce y est reprise en 1952 dans une mise en scène féerique de Jacques Charon.

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