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Double Inconstance (la)

Publié le 10/03/2019

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Double Inconstance (la), comédie en 3 actes de Marivaux (1723). Silvia et son amant Arlequin sont pris dans les rets de leur prince, amoureux de la jeune fille, et de sa complice Flaminia. Le premier amour de ces rustiques protagonistes résiste fort bien à la violence sourde du Prince, à l'attrait de l'argent et du pouvoir, mais se détruit dans le second dispositif du piège : celui de la séduction. Car dans la trame ourdie par les maîtres, le triomphe de l'amour (soit la défaite du Prince), rendant chacun à soi-même, libère le désir des premiers sentiments. Arlequin et Flaminia, Sylvia et le Prince sont libres à défaut d'être égaux, fibres de s'aimer, d'inventer à cet amour second une antériorité (le Prince s'était déjà fait reconnaître par Silvia, Flaminia prétend retrouver chez Arlequin le visage d'un premier amour disparu). Quand Silvia déclare : « Lorsque je l'ai aimé, c'était un amour qui m'était venu ; à cette heure je ne l'aime plus, c'est un amour qui s'en est allé », on est tenté, malgré la dénonciation du jeu social et de la fragilité du sentiment, de céder moins au pessimisme convenu qu'à l'ivresse d'une liberté inventée.

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