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DON QUICHOTTE (résumé) Miguel de Cervantès Saavédra

Publié le 27/04/2016

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don

qui arrive inconsciemment à la cruauté et à la moquerie, parce qu’elle est. impuissante a se transférer dans l’objet, et. à le reconnaître de l’intérieur. Ainsi, avec la deuxième partie de cet ouvrage, c’est, comme le sentiment d’une sagesse qui s’est retrouvée elle-même dans sa longue expérience des choses du monde, et triomphe : une sagesse qui contemple, d’un œil apaisé et apaisant, toutes les illusions et surtout celles de l’intelligence impuissante à sortir d'elle-même, qui n’en répudie aucune parce qu’elles appartiennent toutes à l’homme. Cervantes gardera le véritable Don Quichotte seulement pour lui-même : Mi verdadero don Quijote. Car ce personnage représente la libre existence (1e son sentiment qui avait couru le long des routes du monde, avec les armes de la chevalerie errante ; tandis qu’au fond de son cœur, dans une solitude absolue, il scandait harmonieusement son rêve d’amour, de justice et de paix, selon le rythme aérien du verbe ailé. Les échos, les résonances, les nouvelles inspirations, les imitations et les critiques, les interprétations suscitées au cours des siècles, en Espagne et. dans le monde, par un ouvrage qui est devenu l’étendard le plus noble de tous les peuples de langue espagnole, se trouvent rassemblés, en une large documentation,

gentilhomme paisible, à la raison claire, qui tout d’abord admire chez Don Quichotte une sagesse et un jugement très équilibrés : mais ensuite, il le voit agir comme un fou et affronter avec une héroïque fureur un lion en cage. Qu'est-il donc ce chevalier Don Quichotte '{ Ses affirmations et ses actions forment une opposition criante : cet homme est une énigme vivante qui, dans l’unité indissoluble de ses propres contradictions, demeure inexplicable, à ce dialecticien qu’est le fils de Don Diégo. Il est impossible de saisir par le froid raisonnement l’acte vital du sentiment pur qui veut se réaliser en tant qu’infini dans les images où il se retrouve avec amour ; il faudrait plutôt l’interpréter. C’est alors que Cervantès interprète son propre chef-d’œuvre, devenant lui-même le guide de ses critiques.

 

Don Quichotte et Sancho assistent aux noces, qui devaient être célébrées entre le riche Gamache et la belle Quitteria ; mais cette dernière est heureuse de se faire enlever au dernier moment par son fidèle Basile, qu'elle va épouser, bien qu’il soit pauvre et miséreux. Sancho regrette les fastueux banquets déjà apprêtés ; Don Quichotte devient le paladin du sentiment pur et triomphant. Poussé par un désir de mystérieuses aventures, le chevalier descend dans la caverne de Montésinos, ou il s’endort en rêvant d'une rencontre avec les anciens paladins et avec Dulcinée qui a subi un enchantement. Son récit fabuleux suscite des questions pleines de doute de la part de Sancho, mais est considéré en même temps comme une source de renseignements précieux par un savant érudit, qui accompagne les deux amis ; ce dernier donne à ce rêve, à cette plongée au sein du sentiment pur, la valeur d’un document sur lequel il est possible de construire un travail scientifique ! Partout où ils passent, le chevalier et son écuyer affirment leur personnalité : l'un, comme un homme en proie à un sentiment vibrant qui se reconnaît dans ses propres images,

don

« valerie.

Don Quichotte avec une ruse pleine de suc-cè.:> et pousse par Sancho, qui croit déjà avoir à ses trous:">es les Hhires de la justice royale, s'enfonce dans les méandres boisés de la Sierra Morèna : il y rencontre le pauvre Cardenio que son amour pour Lucinde a rendu fou, et qui s'imagine avoir été trompé.

Don Quil'hotte décide à son tour de devenir volon­ tairement fou, sans aucun motif valable, et de faire pénitence au milieu ct.es bois, à l'instar d'Amadis, repoussé par Oriane.

:Mais, aupa­ ravant, il écrit à Dulcinée du Toboso -nom qui résume pour lui l'idéal de la beauté féminine - une lettre d'amour et la confie à Sancho, qui egare sa missive.

Saneho revient à l'auberge des tri:o;tes souvenirs et y rencontre le curé et le harbier ; il leur révéle, aprés avoir reçu la IJro­ messe d'une nouvelle récompense, l'endroit où se trouve ])on Quichotte ; il leur sert même de guide.

Le long du chemin, au milieu des forêts de la Sierra Morèna, ils rencontrent Dorothée, jeune femme avenante.

intelligente, qui recherche anxieusement :Fernand, son amant perdu.

Le curé et le barbier s'entendent avec elle.

QU'elle fasse semblant d'ètre une princesse ayant be:;win de secours! Elle pliera à ses désirs la volonté de Don Quichotte et le ramènera chez lui.

C'est ce qui se passe en effet ! Don Quichotte n'obéit spontanément qu'aux sollicitations' de ses belles imaginations chevaleresques : heureux de mettre ses armes au service de la princesse.

mais plus heureux encore, dans son for intérieur, d'apprendre par Sancho que Dulcinée a recu sa lettre, Don Quichotte se laisse.

mener à l'auberge qui devient véritablement pour tout le monde une sorte de château enchanté.

A ce point du récit, nous :wmmes parvenus au centre de l'action : c'est le moment où l'ensemble des aventures constituant la trame du roman trouvent leur dénouement.

En face de l'amour chevaleresque de Don Quichotte, dont le senti­ ment s'oublie dans une solitude en dehon; du temps et s'exprime en images qui sont pour lui seul une joie.

Cervantès campe, sur le plan de l'activité morale, l'amour illusoire, douloureux et fatal, d'Anselme qui n'aime en Camille que sa IHOpre image (récit du « Curieux extravagant , - u El curioso impertinente n).

Ain:..i l'auteur entendait exalter le véritable amour, source inépuhmble de vie et de joie et dont chacun réalise le but éternel dans la riehesse de l'expérience concrète : but qui 13'avère inexprimable au moment wême où on le vit.

Nous sommes au point des rencontres heu· reuses et des conjonctions harmonieuses : les coul)les de Cardenio et de I~ueinde, de Fernand et de Dorothée se recomposent, aprè3 de longues aventures: un capitaine, évadé de captivité, rencontre son frère qui s'apprête à partir pour l'Amérique : deux jeunes gem;, Claire et Louis.

tissent leur rêve d'amour.

..

Mais Don Quichotte, au milieu de tant de lieRse, est la cause de nou­ veaux troubles qui heureU'3ement s'achèvent dans la joie.

Tout le monde en effet.

le conMidère comme fou et..

comme tel, on jm:Jtifte Res actes et on lui pardonne.

I.Je curé et le barbier, en utitisant les mêmeR artifiees que eeux abondamment miH à contribution par les roman:; de chevalerie, parviennent à lui faire croire qu'il est la vidime d'une incantation et le ramènent à la maison :;ur un char à hœufR, mais sans pouvoir l'empêcher auparaYant d'accomplir encore anelques folies.

'l'elle e-.::t l'intrigue de la première partie de Don Qnicllott(-, dans la :-:implidté pre:;aue Rehématique de son développement.

et danR l'idée fondamentale qui l'anime.

Le roman est issu, à l'origine, d'11ne inspiration polémique contre les livreR de chevalerie dont il devait prendre tout simplement.

le contre-pied sous la forme d'une imitation; mais il s'est tran:;formé.

petit.

à petit.

en une représen­ tation poétique et sincPre d'un mowle de plus en plu~ vaste et complexe, au sein duquel agit une force analogue à celle qui explique la vie individuelle et la vie universelle, l'histoire humaine et son devenir perpétuel.

Pour f'ervantè.:;, cette force se manifeste essentiellement sous trois aspects, facettes d'un même prisme : d'un côté, la généroRi té et la grandeur morale de non Quichotte : de l'autre, le réalisme et l'égoü;me pratique de Sancho Panca ; mais ces deux modalités de l'action, apparemment inconeiliahleH, profondément contradictoires.

cèdent le pas devant le mystérieux attrait d'un idéal de beauté qui, s'il ne triomphe, du moins RUrvit aux décep­ tions, donnant un constant démenti à l'affligeante réalité.

Mais cet idéal, quel est·il? T~a réponse ne peut être qu'obscure; sinon que, profondément enraciné dans l'homme, le pouvoir lui a été donné de se dépasser; et plus particulièrement pour ce qui est de CervantèR, ce dépassement se réalise dans l'œuvre d'art où il trouve un champ d'action propre à l'exercice de son talent.

:En face de cet univers poétique que son irn.agination Illustration de G.

Doré pour ])on Quichotte.

installe dans la réalité, Cervantèf.l est amené à éprouver un sentiment de charité qui adhi;re, avec une indulgence bienveillante, à toutes les formes dans lesquelles l'amour He réalise: sorte d'inspiration d'un genre naturel uni entraîne l'ensemble des hommes danH sou sillage.

Et même au sein de sa hâte pleine d'angoisse, e'est vers une vie contemplative qu'il nous conduit.

_\insi, grâce à ce sentiment de charité, tous entrent dans le sillage lumineux des aventures incroyables de Don Quichotte : l'œuvre entière est comme enveloppée d'un sourire immatériel et translucide, qui laisse percer secrètement une inévuisable richesse d'humanité et d'expériences ré"!llement vécues.

La magie de ce sourire, en conférant au récit un caractère inimitable, a assuré à Cen·antè~ une renommée triomphale.

Ce suecès l'encouragea à reprendre la plume, pour justifier, analyser et interpréter son propre chef-d'œuvre.

en se défendant cm.

tre les érudits et les eritirtues et eontre leurs palabres autour de la négation de la beauté idéale, de la heauté concrète.

Et voici une troisième chevauchée de Don Quichotte ! Le chevalier vient d'apprendre par Saneho et par le bachelier Samson ( 'arrasco que le roman de ses exploits court déjà.

le monde entier : il s'agit de l'hi-;toire, pure et simple, dépouillée de tout déguisement flatteur, des coups de bâton qu'il a reçus et des malheurs comiques de son écuyer.

Tout le monde en rit, mais personne n'a compris :-m véritable vie sentimentale, toute tendue dans un effort héroique vers l'idéal dont il est énris ; Don Quichotte en est attristé.

Il ressent le besoin rle la réaffirmer dans toute !:'a plénitude, en l'exaltant contre les Übjections de sa nièce et de sa gouvernante.

Il trouve de nouveau à ses côtés son ftrlPle Saneho CJUi, flatté par cette renommée inattendue, essaie en vain de la maté· rialiser som; la forme d'une avance d'argent pour ses services.

Don Quichotte se rend au Toboso pour recevoir la bénédiction de Dulcinée · elle devrait être en possession de la lettre d'amour que Sancho, selon ses dires, lui avait remise de ses propres mains.

"Mais Dulcinée est le verbe mental de Don Quichotte ; elle est la beauté féminine idéale dans laquelle le chevalier contemple avec joie son propre sentiment.

Par conséquent Rancho ne peut la trouver au ToLoso.

Pour se tirer d'affaire et cacher son mensonge, l'écuyer iden­ tifie cette beauté idéale avee la première pay,:.;anne ·~u'il rencontre et la montre du doigt à wn maître.

)fais Don Quichotte eHt peint- ; eette femme n'est pas celle dont il rêve! Pour lui, l'actuelle et méprisable apparence de Dulcinée est le résultat d'un envoûtement diabolique.

qu'il s'agit de dissiper.

Le voici ntaintenant sur la route de Saragosse, accablé d'une grêle de pierres, que lui lance une troupe d'acteurs amhulant.s qu'il a importunés; puis il se hat en duel contre le Chevalier-aux-Miroirs, e'e~t-à­ dire le bachelier Carrasco qui.

ainsi affuhlé, voulait le ramener à la maison par la forre des armes.

(''est alors uue Don Quichotte ren­ contre le ehevalier Don Diégo de Miranda,. »

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