Dominique d'Eugène Fromentin (analyse détaillée)
Publié le 24/10/2018
Extrait du document
«
par le truchement d'un récit rétrospec
tif, Dominique est un roman personnel
qui présente, sur
un mode quelque peu
cathartique,
une histoire d'amour im
possible.
Après cet échec sentimental,
Dominique
ne demeure point prostré
comme le Frédéric Moreau de l'*Éduca
tion sentimentale.
Il préfère endosser le
manteau du sage, s'employant à ense
velir sa passion, à organiser une vie à
sa mesure, à s'intégrer dans la société
où il devient notable : vie paisible d'un
gentilhomme campagnard bercée par
les
habitudes (présence de l'imparfait
de narration), création
d'un foyer, tout
cela procède d'une sagesse tout
humaine, bien différente de celle
d'Amaury (voir
*Volupté) et qui suffit,
cependant, à le sauver
du désespoir.
De
par cette absence d'ambition, d'exalta
tion, le roman se déprend du roman
tisme ; et son héros, lucide, s'inscrit en
faux contre les chimères de *René pour
affirmer qu'il n'est «donné qu'à bien
peu de gens à se dire une exception >>
(chap.
1).
Véritable chef-d'œuvre
du roman
psychologique, Dominique retrace
l'évolution intérieure du héros,
laquelle est
annoncée par une judi
cieuse structure narrative : les deux
premiers chapitres, antichambre de la
confidence,
nous permettent insensi
blement de connaître Dominique.
S'autorisant
avant tout de cette aven
ture intérieure d'où le récit tire sa sub
stance, Fromentin confère moins
d'importance aux événements qu'aux
analyses : les unes, liées
à la situation
sentimentale, se cristallisent autour de
l'amour interdit; les autres, plus
complexes
et plus émouvantes, dessi
nent l'intériorité de Dominique, « être
agité,
malheureux» (chap.
5) dont la
plus grande angoisse est
«d'assister à
sa vie
comme à un spectacle donné par
un autre» (chap.
4).
Cruel dédouble
ment qui l'emprisonne dans une
obsessionnelle attention à soi-même et
qui le prive aussi du bonheur : le regard
maintient une distance hostile à
l'indispensable spontanéité.
La pré
sence envahissante de cette vie inté
rieure déchire le tissu événementiel ;
ainsi s'explique que la durée
romanes
que soit ici plus indéfinie que précise -
« Cela dura des mois, peut -être une
année» (chap.
13) -,plus fragmentaire
que continue - témoin la présence
d'un décalage temporel entre le « je »
narrant et le « je >> narré :.
»
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