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Dom Juan de Molière

Publié le 09/04/2013

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Le personnage de dom Juan a été paradoxalement créé par un ecclésiastique, le moine espagnol Tirso de Molina, entre 1620 et 1630 (Le Trompeur de Séville). S' il existait déjà plusieurs versions du même thème lorsque Molière écrivit sa comédie, c'est lui néanmoins qui conféra au mythe sa dimension actuelle et son ambiguïté. Mozart s'inspira de cette version pour Don Giovanni. Le terme de « libertin « qui désigne dom Juan avait au XVIIe siècle un sens fort ; il désignait une attitude de refus de la religion plus qu'une conduite morale. Son synonyme est « esprit fort « Acte I, scène 2.

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« «A boire! A la santé du Commandeur ! » EXTRAITS Dom Juan expose à Sganarelle ses vues sur l'amour DOM JUAN.

-(.

..

)je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable ; et, dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous.

(.

..

) Il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne ; et j'ai , sur ce sujet, l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de vic­ toire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits.

Il n'est rien qui puisse ar­ rêter l'impétuosité de mes désirs ; je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et, comme Alexandre , je souhaite­ rais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

Acte 1, scène 2 Dom Juan et Sganarelle, égarés, demandent leur chemin à un pauvre, qui les prie de le secourir d'une aumône LE PAUVRE.

- Si vous vouliez me secourir, monsieur, de quelque aumône ? DOM JUAN.

-Ah! ah! ton avis est intéressé, à ce que je vois.

LE PAUVRE.

- Je suis un pauvre homme, monsieur, retiré tout seul dans ce bois de­ puis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le ciel qu'il vous donne toute sorte de biens.

DOM JUAN.

-Eh! prie le ciel qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.

SGANARELLE.

-Vous ne connaissez pas mon- sieur, bon homme ; il ne croit qu'en deux et deux sont quatre et en quatre et quatre sont huit.

Acte III, scène 2 Dom Juan essaie ensuite de faire abjurer le pauvre contre un louis d'or DOM JUAN.

-A moins de cela, tu ne l'auras pas.

SGANARELLE.

-Va, va, jure un peu ; il n'y a pas de mal.

DOM JUAN.

-Prends, le voilà, prends, te dis­ je ; mais jure donc.

LE PAUVRE.

- Non, monsieur, j'aime mieux mourir de faim.

DOM JUAN.

-Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité.

Dom Juan vient de périr dans les flammes Acte III, scène 2 SGANARELLE.

-Ah ! mes gages ! mes gages ! Voilà, par sa mort, un chacun satisfait.

( ...

) Tout le monde est content; il n'y a que moi seul de malheureux.

(.

..

)Mes gages, mes gages! Acte V, scène 6 « Ô Ciel ! que sens­je? Un feu invisible me brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent.

» Le scandale fut grand à la création de la pièce, le 15 février 1665.

Dès la seconde représentation, le texte dut être tronqué ; la comédie finit par disparaître de la scène jusqu'au milieu du x1xe siècle.

NOTES DE L'ÉDITEUR Dom Juan fut accueilli avec indignation par la critique de l'époque.

Plusieurs libelles furent même rédigés.

« L'on peut dire que l'impiété et le libertinage se présentent à tous moments à l'imagination.

( ...

) Et enfin (la pièce présente) un Molière, pire que tout cela habillé en Sganarelle, ( ...

) qui joue le Ciel et l'Enfer, qui souffle le chaud et le froid, ( ...

) qui scène de Dom Juan par J.

Rosner, Chaillot, 1991.

Jouvet, qui interpréta le rôle-titre en 1927 , cité par Christine Geray dans Dom Juan, Molière, profil d'une œuvre, Hatier, 1974.

est homme et démon tout ensemble, un diable incarné.

» Le sieur de Rochemond, cité dans le programme de la mise en 1 détail de Molière par Pierr e Mignar d, Comédie-Française I J.

L.

Charmel «L'épée de Dom Juan, c'est le courage humain dressé contre une transcendance insupportable.

» J.

Rosner, op.

cit.

Au xxe siècle, la vision du personnage de Dom Juan a beaucoup évolué; certains metteurs en scène et comédiens voient en lui un héros ou un maudit.

« C'est un homme qui cherche, qui voudrait croire et qui ne peut pas ...

quelqu 'un qui n'a pas la grâce, une espèce de maudit.

..

» Louis 2, 3, 4 eaux-for tes de Pedro Florés I B.N .

D'autres sont plus nuancés et voient en lui, du moins, un personnage moralement complexe (ainsi Francis Huster à la Comédie-Française en 1979-1980).

A noter aussi une interprétation sensible et plus fine du personnage de Sganarelle par Philippe Avron, sous la direction de Roger Planchon, en 1980-1981.

MOLIÈRE OS. »

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