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D'Oedipe à Suréna, Corneille : Fiche de lecture

Publié le 22/11/2018

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Suréna. — Orode, roi des Parthes, doit sa puissance à son général Suréna. Pour affermir encore son trône, il décide de marier son fils Pacorus à la princesse d'Arménie Eurydice, qui aime Suréna et en est aimée. Palmis, sœur de Suréna et amoureuse de Pacorus. se trouve ainsi sacrifiée; et, pour les mêmes raisons politiques, Suréna reçoit l'ordre d'épouser une princesse persane. Il refuse, sans pour autant tenter d'arracher Eurydice à Pacorus, et reste strictement dans son devoir. Mais Orode, inquiet de la renommée de Suréna, prend prétexte de son refus pour le faire exécuter.

D'Œdipe à Suréna

 

Entre la vision pessimiste et le rêve conciliateur (1659-1674)

 

De 1652 à 1659, tout en restant à l’écart du théâtre, Corneille travaille, outre la traduction en vers de l’Imitation, à la Toison d'or et surtout à la grande édition de ses Œuvres. Les pièces qu'il compose ensuite sont tout à la fois une mise en œuvre de la dramaturgie qu’il a théorisée et le lieu de recherches nouvelles. On a souvent voulu voir dans ces œuvres de vieillesse l’expression d’un désenchantement, l’amertume d’un grand homme à son déclin. C’est oublier qu’après 1660 Corneille est reconnu comme l’auteur-modèle de la tragédie française et soumis, de ce fait, à une vive concurrence de dramaturges plus jeunes et nouveaux venus, dont Racine est le plus illustre. Pour maintenir son audience, il maintient son effort de renouvellement esthétique. De fait, dans les pièces de cette dernière période, deux tendances complémentaires se manifestent : une vision tragique de plus en plus pessimiste, mais aussi une vision héroïque et galante inclinant aux dénouements heureux.

 

Un premier mouvement l’oriente vers des pièces dont la problématique centrale devient, non plus la conciliation entre la gloire et l’ordre étatique, mais la lutte pour le pouvoir. La tragédie à fin heureuse cède alors à des œuvres pessimistes, volontiers inscrites dans un univers à son déclin. Œdipe en donne les linéaments, mais ce sujet proposé par Fouquet ne convient guère à Corneille : aussi y introduit-il le personnage de Dircé, qui esquisse la problématique du désir de pouvoir vers laquelle il incline alors. Celle-ci se précise dans Sertorius. Le héros, dernier résistant contre Sylla, a reconstitué en

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Suréna [Pierre Corneille] - fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Suréna [Pierre Corneille] , tragédie en cinq actes et en vers de Pierre Corneille, créée au Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, à Paris, en décembre 1674, publiée en janvier 1675. 2 UNE INTRIGUE POLITICO-SENTIMENTALE INEXTRICABLE L’intrigue de Suréna, d’une rare complexité, mêle inextricablement amour et politique.

À la suite de la défaite d’Artabase, roi d’Arménie, allié des Romains, vaincu par le général parthe Suréna, le roi des Parthes, Orode, impose une série de mariages, afin d’établir une paix durable entre les deux États.

Eurydice, fille d’Artabase, épousera Pacorus, fils d’Orode qui donnera sa fille Mandane pour épouse à Suréna.

Mais des projets s’opposent aux sentiments des différents personnages de la pièce, faisant ainsi jouer le schéma des amours contrariées.

Eurydice et Suréna s’aiment, tandis que, de son côté, la sœur de Suréna, Palmis, est éprise de Pacorus.

Les hésitations et l’ambiguïté du comportement de Suréna vont susciter la méfiance d’Orode qui, par ailleurs, voit d’un mauvais œil la gloire montante de son général en chef, et celle de Pacorus, entraînant ainsi un dénouement sanglant : Suréna est assassiné, Eurydice meurt de douleur et Palmis appelle à la vengeance. 3 LA DERNIÈRE PIÈCE DE PIERRE CORNEILLE Avec Suréna, Pierre Corneille met fin à sa carrière théâtrale ; en 1673, Molière mourait, après une représentation du Malade imaginaire. Des trois grands dramaturges du XVII e siècle, seul Jean Racine continue à produire, mais pour peu d’années encore, puisque, trois ans plus tard, en 1677, il donnera sa dernière tragédie destinée au grand public, Phèdre. En se retirant ainsi du théâtre à près de soixante-huit ans, Pierre Corneille tire les enseignements de l’échec de ses tentatives de renouvellement.

Suréna est la manifestation paroxysmique d’une conception romanesque de la tragédie dans laquelle l’héroïsme a perdu sa signification, remplacé par les préoccupations amoureuses : il rejoint ainsi Racine, dont il essaye, par ailleurs, de se démarquer, en jouant sur la complexité de l’action.. »

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