Dix Petits Nègres

« Avec quatre- v ingt-troi s roman s, une dizaine de recuei ls de nou velles e t quelque vingt pièces de théâtre, Agatha Christie fait panie des auteur s les plus lus a u mond e.

Pour son œuvre except ionne lle, elle a été ano blie .

«A llon s-y! chuchota Blore.

» / L'un après l'autre, les dix hôtes de l'île gagnent leur chambre.

Ils y découvrent cette comptine Dix petits Nègres s'en allèrent dîner.

l 'un d'eux étouffa et il n'e n resta plus que Neuf Neuf petits Nèg res veillèrent très tard.

l'un d'eux oublia de se réveiller et il n'en resta plus que Huit.

Huit p etits Nègres voyagèrent dans le Devon.

l'un d'eux voulut y d e­ meurer et il n'en resta plus que Sept.

( ...

) Un petit Nègre se trouva tout seu l.

Il all a se pendre et il n'en resta plus Au cun.

Les indices s'accumulent En somme, tous les invit és, après ce copieux et fin repas, étaient heureux de la vie et d'eux-mêmes.(.

..

) Dan s le salon régnait un s ilence ...

un silence de confortab le béati­ tude.

Au milieu de ce silence s'éleva une voix ...

inattendue ...

surnaturelle et incisive ...

Mesdam es et messieurs.

Silence, s'il vous plaît! Tou s sursautèrent.

Chacun regarda autour de soi, observa ses voisins et scruta les murs.

Qui donc parlait ? la Voi x poursuivit , haute et claire : Je vous accuse des crim es suivants : Edward Geo rge Armstrong, vous ave z, le 14 mars 1925, causé la mort de louisa Mar y Glees.

Emil y Caroline Brent, le 5 no ve mbr e 1931 , vous vous êtes rendue res pon­ sable.

( ...

) Trois des invités sont déjà morts.

L'île est déserte.

Une seule conclusion s'impose au juge Wargrave le docte ur Armstrong prononça d'une voix tremblant e : « Je vous affirme qu'il n'y a personne sur l'île! Personne!» le jug e se cares sa la joue et dit, doucem e nt : « Personne, dans le sens où vous l'entendez.

Moi­ même , dès ce matin , je suis arrivé à cette conclusion, et j'aurais pu prédire l'inutilité de vos rec herc hes.

Néanmoins, je suis per­ suadé que M.

Owen - pour lui donner le nom qu'il a lui-mêm e choisi -se trouve dans l ' île.

J'e n jur e rais sur ma vie.

Cet homm e a décidé de c hâtier certains individus dont les fautes échappent aux rigueurs de la loi.

Il ne dispose que d'un seul moyen pour mettre son plan à exécut ion : se mêler à ses accu­ sés.

A mon avis, M.

Owen est l'un de nous! » Éditions Hachette, 1947 «Je décidai so udain de commettre, non plus un seul crime, mais toute une série.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Agatha Christie , la femme à qui le crime a plus profité qu'à Lucrèce Borgia.

» Win ston Churchill.

de mots croisés .

( ...

) Il émane de tou s ses livres une bonhomie authentique, une genti llesse, une bien séance à la fois désuète, britannique et captivante.

( ...

)C'est la Jane Austen du crime .» « La première , elle a réussi les coups les plus spectaculaires de la murder-party, ne laissant souvent aux autres romanciers que des variantes banales et compliquées.

( ...

) Entre ses mains, Je roman policier perd sa violence, qui est indécente , ses terreurs, qui so nt vulgaires, et trouve ce ton de bonne compagnie qui fait de lui le meilleur ami des heures de détente.

Grâce à elle, Je roman policier est devenu un indispensable é l ément de confort.

»Thomas Narcejac, Encyclopœdia Universalis, 1977.

La critique et les journalistes ont abondamment commenté I' œuvre de la grande dame du crime : «Il règne dans les roman s d'Agatha Christie une décence racinienne.

Elle compare modestement ses ouvrages à de s puzzle s ou à de s problèmes 1 Lipnitzki -Viollet 2.

3, 4.

5 ill.

sn ., éd.

de Saint Clair.

Pari s.

1975 / B.N .

Jean Dutourd , Paris-Match , 30 juillet 1955.

Auteur de célèbre s romans policiers , Thomas Narcejac est aussi un avide lecteur de tou s ceux qui se sont illustrés dans le genre.

Et en particulier des roman s d 'Agatha Christie , à propo s de squel s il écrit: CHR ISTIE02. »