Divers Jeux rustiques de Du Bellay (résumé & analyse)

Divers Jeux rustiques

Voilà un de ces recueils qui gênent le lecteur moderne dans l’idée qu’il se fait d'un Du Bellay grave et mélancolique. Et pourtant, ces « petites pièces mal cousues » — au dire de leur auteur — paraissent en même temps et avec le même privilège que les Regrets (17 janvier 1558) et sont dédiées à un personnage important de la politique italienne de Henri II. Ce ne sont d’ailleurs pas, pour la plupart, de « petites pièces » : cinq cent quatre-vingt-dix vers pour la seule « Vieille Courtisannc », et beaucoup d’autres dépassent la centaine. De forme tantôt continue, tantôt strophique, elles présentent de toute façon une grande variété métrique, depuis les « vœux » légers, imités du latin de Navagero (1530), jusqu’aux hymnes ou longs poèmes, où il parodie Ronsard. La « Vieille Courti-sanne » serait même une sorte de nouvelle réaliste qu'il aurait versifiée, à la manière de l'Arétin. Ces Jeux étaient bien faits pour plaire; la meilleure preuve en est que trois d’entre eux furent alors mis plusieurs fois en musique.

« Jeux », dit Du Bellay, pour amuser l’oreille à l’heure des divertissements et banquets : Ronsard se récrée bien alors dans ses Folastries, et Baïf dans ses Passetems. Jeux d’écriture, en tout cas, où l’on imite de tous côtés, mais en choisissant bien : Virgile (il le croit) pour le « Moretum », Ovide pour « le Combat d'Hercule et d'Achloys », les chansons de Marot et les « Baisers » de