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Discours de la méthode

Publié le 11/04/2013

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discours

Descartes, qui n'oublia jamais que Galilée fut torturé pour ses thèses « hérétiques «, adopta très significativement la devise « Je m'avance masqué « comme règle de conduite. Cela ne l'empêcha pas d'être plus d'une fois accusé - à tort - d'athéisme.

discours

« Éduqu é au coll ège jésuite de La Flèc he, D escartes s'int ére ssa d ès son jeun e âge à la scie nce math ém ati que, « à cause de la certi­ tude et de l'évidence de leurs raisons» .

Par la s u it e, il devint, en plus d e philosop he, un des p lu s grands savants de so n t emps.

«J'ai été nourri aux lettres dès mon enfance ...

» EXTRAITS ------~ Une méthode en qu atre règles Comme la multitude des lois fournit souvent des excuses aux vices, en sorte qu'un État est bien mieux réglé lorsque, n'en ayant que fort peu, elles y sont fort étroitement obser­ vées, ainsi, au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la logique est composée, je crus que j'aurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule fois à les observer.

L e premier était de ne recevoir jamais au­ cune chose pour vraie que je ne la connusse év idemment être telle; c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la pré­ vention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si cla irement et si distinctement à mon esprit qu e je n'eusse aucune occasion de le mettre e n doute .

Le second, de diviser cha­ cune des difficultés que j'examinerais en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre.

Le troisième, de conduire par ordre de mes pensées , en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître , pour monter peu à peu comme par degrés jusques à la connaissance des plus composés , et supposant même de l'ordre entre céux qui ne se précèdent point na tu rell ement les uns les autres.

Et le dernier, de faire partout des dé­ no mbrements si entiers et des revues si gé­ n éra les, que je fusse assuré de ne rien o m ett re .

Une morale en trois ou quatre maximes Mais, afin que je ne demeurasse point irré­ solu en mes actions , pendant que la raison m'obligerait de l'être en mes jugements, et que je ne laissasse pas de vivre dès lors le plus heureusement que je pourrais, je me formai une morale par provision, qui ne consistait qu'en trois ou quatre maximes dont je veux bien vous faire part.

La première était d'obéir aux · lois et aux coutumes de mon pa ys, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être ins­ truit dès mon enfance, et me gouvernant en toute autre chose suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l'excès qui fus­ sent communément reçues en pratique par les mieux sen­ sés de ceux avec lesquels j'aurais à vivre ...

Ma seconde maxime était d'être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pour­ rais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses lorsque je m y serais une fois déterminé que si elles eussent été très assurées ...

Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à chan­ ger mes désirs que l'ordre du monde , et gé­ néralement de m'accoutumer à croire qu'il n' y a rien qui SC?it entièrement en notre pou­ voir que nos pensées , en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les choses ex té rieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolu­ ment impossible.

Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien dési­ rer à l'aveni r que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content.

« ...

souve nt il n'y a pas tant d e perfection dans les ou vrages composés de pl usie urs pièces, et faits de la main de divers maîtres, qu'en ceux auxquels un seul a trava illé.

» OTES DE L'ÉDITEUR «Je dois à M.

Descartes ou à sa manière de philosopher les sentiments que j'oppose aux siens et la hardiesse de le reprendre.

» Malebranche.

jamais sauter un maillon de la chaîne des évidences continuées sont requises, pour que se dégage un ordre fait de liaisons entre choses distinctes, à la place de l'amas confus et indéfiniment grossi des opinions des uns et des autres.

La méthode institue une temporalité faite de moments distincts et successivement parcourus, contre la durée commune qui forme, selon l'expression de Bergson, boule de neige.

« Le " projet " carté sien consiste très e x actement à donner à la sci en ce physico­ mathématique naissante les ca dre s philo sophique s qui lui font défa u t.

» Françoi s Mi zrachi .

« En premier lieu, quiconque veut vraiment de venir philo sophe devra " une fois dans s a v ie " se replier sur so i -m ême et, a u­ dedan s de soi , tenter de ren ver se r toutes les s cience s admi se s jusqu'ici et ten ter de les r econ struire .

» Hu sserl.

1 portr a it de De scarte s par F.

H al s, musé e du Louv re I L auro s-Gi ra udon « René Descartes est de fait le véritable initiateur de la philosophie moderne, en tant qu'il a pris le penser pour principe.

Le penser pour lui-même est ici distinct de la théologie philosophante, qu'il met de côté ; c'est un nouveau sol.

» Hegel.

«La progressivité de la méthode , la nécessité de proc~der par degrés et de ne 2, 3, 4 lithos de Rohner , éd.

P h.

Lebaud , Paris , 1976 / B.N.

La temporalité de la méthode se spatialise, se visualise grâce à l'ordre de cette méthode.

» Pierre Guenancia.

D ESCA RTES 02. »

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