DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE Voltaire (résumé & analyse)

Le Portatif dont le titre souligne que Voltaire veut en faire un livre de poche, se présente comme une histoire critique de la chrétienté. La documentation rassemblée pour L’Essai sur les mœurs* sert à illustrer la suite de guerres et de crimes liés à cette histoire, à souligner les contradictions entre les dogmes et les Évangiles, à insister sur les ravages de l’intolérance et à montrer combien la société dépend de la religion officielle. Étranger à tout esprit de système, le philosophe combat en même temps l’athéisme. Parfaitement conscient de la nature profonde du fait religieux, il prône la nécessité d’un dieu « rémunérateur et vengeur * et propose de substituer au christianisme le théisme, c’est-à-dire une religion naturelle fondée sur l’adoration de l’Être suprême et la morale du bien. Cet apostolat, lié à la lutte contre «l’infâme», n’empêche pas Voltaire de poser, à travers l’extrême diversité des articles, les thèmes philosophiques qui l’intéressent depuis longtemps, notamment le problème du Mal : c’est bien l’homme, et le mal qu’il surajoute aux fléaux naturels, qui sont au centre de ce Dictionnaire. Voltaire y renouvelle le génie de la satire, multiplie les effets et les procédés avec des lettres, des scènes ou des dialogues, manie l’ironie et recourt à toutes les ressources du tragique ou du pathétique.