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Dialectique du Moi et de l'Inconscient Carl Gustav Jung

Publié le 22/02/2012

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La Dialectique du Moi et de l'Inconscient est publiée en 1933 à Zürich, chez Rascher, sous le titre allemand : Die Beziehungen Zwischen Dem Ich und Dem Unbewussten. En 1938, cet ouvrage est paru en France aux éditions Gallimard, dans la collection « Psychologie », sous le titre Le Moi et l'Inconscient. Cette version, établie par Adamov, a été rééditée en 1964 toujours chez Gallimard. La Dialectique du Moi et de l'Inconscient est sortie dans la collection Folio-Essais en 1973. Elle est traduite de l'allemand et annotée par Roland Cahen. Dans la préface datée d'octobre 1934, Jung précise : «Ce livre est né d'une conférence que j'ai publiée en 1916 sous le titre : "La structure de l'inconscient." » Devant la complexité du sujet, Jung décide, 12 ans plus tard, de se remettre à l'ouvrage, et de « remettre sur le métier mes constatations et mes descriptions de 1916. Le résultat de ces efforts est le présent ouvrage. » Dans ce texte, Jung cherche avant tout à « décrire les rapports existant entre la conscience du Moi et les processus inconscients ».

« Dans la Dialectique du Moi et de l'Inconscient, Jung ne procède pas à une description à proprement parler du psychisme tel qu'il le conçoit.

Cet ouvrage, volontairement synthétique — Jung en déplore à plusieurs reprises lecadre étroit — va à l'essentiel et se penche davantage sur la dynamique qui existe entre les éléments du psychisme.Ainsi, pour une meilleure compréhension, il nous a paru judicieux de rappeler comment l'auteur envisage lepsychisme. Si l'on explore les mystères de 1;âme humaine dans une progression allant du dehors vers le dedans, ou encore del'extérieur vers l'intérieur, on s'aperçoit que Jung donne un ordre précis à cette investigation, une sorte detopographie qui comprend des couches supérieures, moyennes et profondes.

C'est donc cet ordre-là que nous nousproposons de suivre, d'une part parce qu'il est logique, d'autre part parce qu'il épouse bien le processusd'individuation qui se trouve au coeur de la psychologie de Jung. La persona Ainsi le premier élément que l'on rencontre est la persona.

C'est la façade sociale, la personnalité apparente : «Ce terme de persona exprime très heureusement ce qu'il doit signifier, puisque, originairement, la persona désignait le masque que portait le comédien et qui indiquait le rôle dans lequel il apparaissait.

» La persona est, en quelque sorte, le paraître.

En prise directe avec le monde extérieur, elle se fond à lui, elle constitue un compromis entre l'être et ce qui l'environne.

Elle est l'image que l'individu affiche au sein de lacollectivité, le «personnage qu'il joue ».

Elle est donc bien un masque derrière lequel se dissimule la personnalité réelle de l'être, mais elle est aussi le moyen par lequel l'individu peut s'adapter au monde extérieur. « Elle est une formation de compromis entre l'individu et la société en réponse à la question de savoir sous queljour le premier doit apparaître au sein de la seconde.

» Le danger pour l'homme est de s'identifier à sa persona, de se perdre en elle au point de n'être plus, derrière la façade sociale, qu'une personnalité déliquescente.

Les personnes qui se laissent absorber par leur persona épousent leur paraître, c'est-à-dire leur profession, leur titre, et n'existent plus qu'en fonction de cela. Elles confondent leur personnalité réelle avec celle d'apparat et troquent le vrai pour le faux.

Mais ici s'impose unenuance.

Dans le choix que l'individu fait de sa persona, il y insère obligatoirement de lui-même, du subjectif: «...

Dans le choix singulier de sa persona, et dans sa délimitation, telle que l'élit un sujet, réside déjà quelque chose d'individuel...

» Si Jung éprouve le besoin d'apporter cette précision, c'est parce qu'il définit la persona comme un élément appartenant à la grande panoplie du collectif, puisqu'elle reflète une image sociale bien souvent stéréotypée. Le moi Avec le moi, on aborde l'univers de l'être.

Chez Jung, le moi ne se trouve pas le lieu d'instances contraignantess'apparentant aux instincts et à la morale sociale, comme c'est le cas dans la théorie de Freud.

En effet, pour lepsychanalyste suisse, le moi s'entremêle avec la conscience et l'expression le « moi conscient » apparaît à maintes reprises dans son oeuvre, y compris naturellement dans la Dialectique du Moi et de l'Inconscient où, d'emblée, dans le titre même de l'oeuvre, l'un semble s'opposer à l'autre. Dans le moi se trouvent tous les contenus de la conscience.

Pour Jung, l'âme humaine est constituée d'un faisceaude complexes, qu'il considère bien souvent comme des personnalités parcellaires, car il leur accorde une certaineautonomie.

Parmi elles s'inscrit le moi.

Dans Types psychologiques, il précise : «J'entends par Moi un complexe de représentations formant, pour moi-même, le centre du champ conscientiel.

» Puis il ajoute plus loin : « Mais le Moi, n'étant que le centre du champ conscientiel, ne se confond pas avec la totalité de la psyché; cen'est qu'un complexe parmi d'autres.

» C'est donc de cette manière qu'il convient de comprendre le moi dans l'oeuvre qui nous intéresse. L'inconscient personnel Jung entend par inconscient personnel l'ensemble des contenus issus du vécu individuel.

Certes, le psychanalyste suisse se range du côté de Freud quand il admet avec lui que l'inconscient comprend des élémentsrefoulés, rejetés hors de la conscience, en particulier certaines tendances infantiles.

Mais il va plus loin que lemaître de Vienne en donnant à l'inconscient d'autres dimensions.

En effet, selon Jung s'inscrivent dans l'inconscient. »

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