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Diable AMOUREUX (le) de Cazotte

Publié le 10/03/2019

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Diable AMOUREUX (le), conte de Cazotte (1772). Ce récit, sous-titré initialement « nouvelle espagnole » et republié en 1845 par Gérard de Nerval comme « roman fantastique », raconte à la première personne les aventures d'un jeune officier, Alvare, poursuivi par les instances d'un démon, Biondetto ou Biondetta, qui sous les traits d'une charmante jeune femme le séduit progressivement, sans toutefois aller jusqu'à la possession. Le dénouement laisse ouvert le sens de l'œuvre. L'allégorie morale qui montre l'être humain aux prises avec la tentation recouvre plusieurs niveaux de signification, de la démonologie usuelle (à travers le pacte diabolique caractéristique de la théologie médiévale) à l'ésotérisme illuministe en passant par la simple fantaisie propre au conte du xviiie s. L'interprétation psychanalytique, qui insiste sur la peur de la sexualité et l'identification de la femme et du diable, n'est pas la moins convaincante.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le goût de Cazotte pour le fantastique et le mystère ne pouvait s'accorder avec la rigueur rationaliste desphilosophes de son siècle.

Il s'opposa vivement aux Encyclopédistes et, dans la « querelle des bouffons », quidivisait Paris sur le sujet de la musique, prit parti pour la tradition française - Rousseau et Diderot, entre autres,prenant fait et cause pour les Italiens. Don Alvare, rejeton dissipé d'une grande famille d'Espagne, se laisse séduire par une femme aussi belle qu'étrange,dont les formes gracieuses abritent le diable ; la raison et la piété filiale finissent par le détourner d'une unionmaléfique. « Le page, la belle et le diable » A Naples, le jeune don Alvare mène une vie de /'"IL libertin : le jeu, le vin, les femmes seuls l'occupent.

A la faveurd'une rencontre de café, il se laisse mener aux ruines de Portici dans l'intention d'y dialoguer avec les esprits.D'abord effrayé par l'apparition d'une tête de chameau affreuse, il parvient à soumettre les forces maléfiques, quiprennent alors la forme d'un page qu'il ne peut cependant congédier.

Ce page, c'est Biondetta, jeune femme degrande beauté, qui séduit Alvare, d'abord rétif, puis tout à fait docile.

Ensemble, ils vont à Venise, où ils viventfastueusement grâce aux conseils de Biondetta.

Alvare résiste aux séductions de celle-ci, mais décide de l'épouser.C'est pourquoi il l'emmène en Espagne, afin de la présenter aux siens.

Mais, sur la route, les obstacles sont sinombreux qu'Alvare est envahi par le doute : les caresses et les promesses de Biondetta ne suffisent plus à leconvaincre.

Le diable prend alors la place de la belle pour exiger, mais en vain, une soumission totale du jeunehomme, puis disparaît.

Alvare, qui croit d'abord sortir d'un songe, comprend qu'il a défié le Malin. Conte fantastique et fable moraleAuteur d'oeuvres badines et fantaisistes, et à ce titre considéré comme un « petit maître » du XVIIIe siècle,Cazotte innovait en écrivant, en 1772, Le Diable amoureux, court roman ambitieux, dont le ton, léger d'abord, esttrès vite dominé par une atmosphère lourde de mystère.

Jusqu'aux derniers moments, l'incapacité de faire la part dusonge et de la réalité laisse le lecteur dans une indétermination inquiétante : au jeu du diable se superpose un jeulittéraire ambigu.

Étrange, surnaturel (Nerval évoque le « mysticisme » de l'œuvre), le roman de Cazotte est aussi «moral ».

Don Alvare, qui a commis l'erreur de jouer avec les esprits maléfiques, est soumis à la triple tentation de labeauté, de la fortune et de la gloire promises par Biondetta.

Les forces du Malin sont vaincues cependant, la foicatholique et le souvenir maternel demeurant constants chez Alvare.

Roman fantastique, roman d'analyse, contemoral, Le Diable amoureux, écrit à la première personne, se présente ainsi comme une confession.. »

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