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DÉSIR D’ÉTERNITÉ (LE), 1943. Ferdinand Alquié - étude de l'oeuvre

Publié le 21/09/2018

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Cet essai n’est «ni une métaphysique de l’éternité ni une psychologie des passions concrètes: c’est seulement, comme l’indique Alquié, l’analyse des démarches, affectives ou intellectuelles, par lesquelles la conscience refuse le changement et s’élève à la pensée de ce qui ne passe pas». Certes, Alquié y parle de l’éternité mais il met sous ce mot des réalités fort différentes (lois scientifiques, sujet transcendantal, Dieu). Il y parle aussi des passions et nous montre que le refus du temps est ce qui les caractérise, mais il ne s’attache pas à étudier toutes les passions particulières. Le but d’Alquié est, en fait, de définir le désir d’éternité, de découvrir ses sources, de déterminer sa vraie valeur.

 

Se dessine, chemin faisant, une philosophie de la séparation. D’un côté, l’éternité de l’Esprit; de l’autre, le temps. L’un et l’autre sont irréductibles. Toute synthèse rationnelle est impossible. D’où le déchirement de l’homme qui oscille entre l’illusoire éternité du concret et la vérité de l’éternité spirituelle. D’où la double origine du désir d’éternité. Le refus du temps peut prendre sa source dans l’attachement du moi à la vie

 

concrète et aux objets qui sont proposés aux

 

hommes: la recherche de l’éternité est ici passion pure, nostalgie du passé, confusion des valeurs. Le moi peut aussi, découvrant en lui l’éternité de l’Esprit, vouloir se confondre avec elle : le désir de se reposer dans l’Être et dans la substance coïncide alors avec le refus de l’effort de chaque jour, avec la méconnaissance de notre condition et du temps dans lequel notre moi doit accomplir son œuvre.

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