Des Lettres d'un voyageur à la Correspondance (Sand)
Publié le 13/10/2018
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Des Lettres d'un voyageur à la Correspondance
« Née romancier », comme elle récrit en décembre 1842, George Sand n’en a pas moins manifesté un goût vif pour l’échange épistolaire. Ce goût peut même prendre une forme que d’aucuns jugeront indécente dans la mesure où, pour écrire à ses amis, régler ses affaires de cœur, elle n’hésite pas à recourir à la tribune des revues, puis à la devanture du libraire. C’est le cas des Lettres d'un voyageur, dont la première, datée du 1er mai 1834, est publiée dans la Revue des Deux Mondes, et dont l’ensemble est repris en volume en 1837.
Fragments d’un discours amoureux (à Musset et à d’autres) ou amical (à J. Néraud, à Rollinat), voire inamical (à Nisard), elles constituent un véritable patchwork non seulement parce que tous les sujets y sont abordés, mais parce que certaines reposent sur un montage de lettres. Les plus célèbres se rapportent aux voyages qu’elle effectua dans cette période qui fut pour elle une période de crise et d’instabilité : jamais la vie et le visage de Venise n’ont été aussi bien décrits que dans ces lettres (II et III) où elle estime devoir justifier devant l’opinion publique sa rupture avec Musset; son expédition en Suisse (lettre X), à la rencontre de Marie d’Agoult et de
«
comprise? On croira it entendre ces «mé lodies les plus
fantastiqu es de Schubert» q ue da ns l es nuits d'été de
N o han t L iszt jouait au piano pour ell e.
Nous sommes passés, sans sol ution de co ntinuité, des
Lett r es au Journ al intime, mai s le vrai relais, dans le genre auto bio graphique (multiforme chez Sand), est pris par l'Hi stoire de ma vie, qui, pour être monumentale, n'est aucunement un monument élevé à sa gloire.
George Sand n'est pas Chateaubriand.
C'est en toute simplici té qu 'elle remonte dans son passé, n 'hésitant pas à inclure
l es lettres de son père, se contant et se racontant, certes,
mais m arquant une certaine gêne à trop parler de soi (ni
égocentrisme ni, d'ailleurs, égotisme dans son roman
tisme) et prenant par là ses dista nces avec l es Lettres.
Son «pacte autobiograph i que», fon dé sur « la not ion de solidarit é», elle l'a tenu.
Ce sens de l'autre, qui n'est pas si fréquent d ans une œuvre autobiog raph iqu e, c'est encore dans la banale let
t re qu'il a t r ouvé le mieux à s'exprimer et à se concilier
avec ce que George Sand avait envie de dire personnelle
ment.
D' où cette immense Correspondance.
La grande œuvre de l'écrivain? Certains le pensent.
Mine de r ensei gnements précieux, elle vit en elle-même, parce qu'elle est extrao rdinaireme nt vivante.
Elle s'ouvre par un billet adressé par Aurore à sa mère en 1812, à huit ans.
Si l'on ne veut pas - si l'on ne peut pas enco r e- s'astrei ndre à tout lire de bout en bout, il n ·est que de prendre au
hasard; on sera raremen t déçu : tant se révèle toujours une qualité d'âme, d'art.
qui ne laisse pas i ndiff érent.
On sera même sur pris de trouver des accents qui rappe llent ceux des Lettres d'un voy ag eur, quand ils ne les an no n cent pas, comme cette lettre du 26 juin 1826 : « Il est un
temps de 1' an née où je su is tout animal.
Ces mois de mai et de juin exe rcent sur moi une influenc e dont je ne
saurais me défendre ...
» Sans jeu de mots -quoique George Sand s'e n p ermette-, ces correspondances sont peut-être le secret de toute sa «correspon dance», qu' il s'agisse de celle qui est destinée à la pu blication ou de celle qui est réservée à un usage inte rp ersonnel.
BIBLIOORAP HŒ S'il nous a paru bon de dégager la relation particulière qu'ins
taure la Jeure et qui se retrouve, mutatis mutandis, dnns 1' His toire de ma vie, on aurait pu range r cette partie de l'œuvre sous la rubrique «autobiograp hie >>.
Le maître incontesté en est Georges Lubin qui sait tout sur George Sand et qui a édité en deux tomes de La Pléiade les Œuvres atttob i ographiques (Gallimard, 1970, 2 vol.), comme il assure l'édit i on savamment
annotée de l a Correspon dance aux éd.
Garnier depuis 1964.
Signalons aussi les utt res d'tm voyageur dans la coll.
Garnier
Flammarion , 1971..
»
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