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Depuis ta mort. Auteur : Franck Andriat

Publié le 16/05/2011

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Titre : Depuis ta mort – Editions Grasset-Jeunesse, 2004.

Auteur : Frank Andriat (de son vrai nom Frank Goetghebeur) – écrivain belge né en 1958, ayant à son actif bon nombre de romans (Le journal de Jamila, La remplaçante, Rue Josaphat, ...) nouvelles, récits, poésies. Professeur de français, il enseigne toujours à Schaerbeek.

Résumé : Ghislain, 16 ans, vient de perdre son père , André Leclercq, victime d'un infarctus au volant de sa voiture à trois kilomètres de chez lui. L'adolescent ne peut accepter cette perte soudaine, il oscille entre la révolte, la colère, le chagrin, le désespoir. Il refuse toute aide de ses proches : son parrain, ses amis, ses professeurs... et se referme totalement sur lui-même. C'est grâce à sa rencontre avec Amélie qu'il reprendra peu à peu goût à la vie et qu'il acceptera enfin la mort de son père.

Analyse du livre : S'il n'y avait le titre, très significatif, et un extrait de Christian Robin de son oeuvre « Ressusciter « en début de livre: « Je me suis penché sur la tombe de mon père et j'ai appuyé ma main sur la pierre froide «, on ne penserait pas nécessairement tout de suite que c'est de la mort de son père dont parle l'auteur. On pourrait croire que le père a quitté le domicile, par exemple, abandonnant femme et enfant. En effet, Frank Andriat commence ainsi son récit : « Si je pouvais tuer mon père, je me sentirais mieux. « (p.11). Ou encore : « … Mais le salaud s'est bien planqué et je ne sais pas vraiment par où commencer mes recherches «. Ce n'est qu'à la fin du premier chapitre que nous apprenons que c'est bien de sa mort qu'il s'agit : «...  Il resterait couché là où il est vraiment : dans un cercueil, au fond d'un trou, au cimetière «. (p.16). Dans ce chapitre, l'auteur nous dévoile son chagrin, son désespoir mais aussi toute sa révolte et sa rage contre ce père disparu. Il dira d'ailleurs : « Je t'aime et je te hais «. (p.21)

« jeune homme est confus et s'excuse, disant que « cela va passer.

» « Tu as raison, répond le professeur , tout finit toujours par passer, même les plus grosses peines.

On se révolte d'abord contre elles, puis on comprend qu'on n'apas d'autre choix que de les accepter.

Ensuite on les dépasse.

(…) La mort d'un père fait mal à tout âge, Ghislain.N'hésite pas à venir me parler si le coeur t'en dit ». La psychologue de l'école : « Ghislain, je ne peux pas t'aider si tu t'enfermes dans ton malheur » (p.44) « Ghislain, si tu ne veux pas me parler, tu peux sortir.

Je n'ai pas à te retenir prisonnier.

Sache que si tu ressens lebesoin de me voir, je suis à ta disposition à n'importe quel moment ». (p.

46) La mère de son ami Raphaël : « Il ne s'agit pas de l'oublier, il s'agit d'accepter qu'il n'est plus parmi nous et de continuer à vivre malgré tout.

Vivre sans lui, Ghislain, continuer à vivre, à construire sa vie et à retrouver lebonheur.

Ne crois-tu pas que c'est ce que ton papa aurait souhaité ? (…) Son décès a créé une grande blessure entoi et il faut apprendre à vivre avec elle (p.61) Elsa, une copine de classe : « (…) J'ai vu que tu te refermais aux autres, que tu survivais dans ton monde.

(…) Il y a longtemps que je veux te parler mais je n'osais pas (…) Ce n'est pas pour me mêler de ce qui ne me regarde pas; c'est parce que je suis touchée par ta souffrance.

Je sais par où tu es passé.

» (p.

103) « Je voulais tout simplement dire qu'il est possible de s'en sortir et que tu peux compter sur moi ».

(p.104) Elsa a perdu sa mère lorsqu'elle n'avait que douze ans. Amélie, sa petite amie : Lorsque Ghislain lui annonce son secret, elle a la réaction adéquate que Ghislain décrit : « Les deux bras d'Amélie se tendent vers moi et ses doigts viennent se poser sur mes joues mouillées qu'ils semettent à caresser doucement.

Mon amour, murmure-t-elle, mon amour.

Cette déclaration chuchotée, latendresse inouïe qui l'accompagne me transpercent le coeur d'un éclair de lumière.

Elle m'aurait dit de ne pas m'enfaire, elle m'aurait affirmé que ma tristesse passera, elle m'aurait déclaré que notre relation réussira à me guérir,elle n'aurait pas eu sur moi l'effet incroyable qu'elle a produit avec de simples mots doucement murmurés : mon amour, mon amour.

J'ai l'impression qu'en touchant mon coeur, Amélie vient delibérer ma tête » (pp.

82/83) Le directeur de l'école : Lui aussi un mot compatissant pour Ghislain : « Que la sérénité soit avec vous, mon garçon ! J'ai été mis au courant de votre histoire personnelle et j'en suis très touché.

Se révolter contre la mort cultivevotre peine ».

(p.88) Face à l'injustice de la mort de cet homme qui n'avait que 42 ans, Ghislain remet tout en question, notammentl'existence de Dieu : « J'ai lancé à la face de ce dieu qui, selon les mots du curé, t'avait rappelé à lui, combien je le haïssais de se montrer aussi cruel.

Quand on aime, on ne tue pas, on ne rappelle pas à soi un mari merveilleux etun père formidable.

Etait-ce pour mieux nous aimer que le dieu de l'église nous laissait, maman et moi, seuls avec notre désespoir ? » (p.110) Alors que peu de jeunes pensent à la mort, Ghislain, qui n'y avait pas pensé vraiment jusqu'ici, est soudainconfronté, non seulement à la mort d'autrui, mais à la sienne propre : regardant ses compatriotes s'amuser lorsd'une soirée d'anniversaire à laquelle il s'est finalement décidé à participer poussé par sa mère et son parrain, ilpense : « Ne peuvent-ils pas penser pendant une seconde qu'il vont mourir un jour et qu'ils ne font que se distraire de la minute de leur trépas ? » (p.

68) « Tu viens sur Terre, tu construis ta vie et, toc, tu meurs comme un blaireau sur la bas-côté de la route sanssavoir pourquoi et sans rien voir venir (…) Et pourquoi me fatiguerais-je à créer quelque chose si Dieu ou lehasard viennent casser ce que j'ai construit avant même que j'aie pu le terminer ? Au fond, mourir demain ou tout de suite, quelle différence ? » (p.34) Le remords de ne pas avoir suffisamment accordé d'attention à son père lorsqu'il était vivant ronge le jeune homme: « Je n'ai jamais autant songé à mon père qu'aujourd'hui.

Avant, il faisait en quelque sorte partie des meubles...

ilétait présent dans mon quotidien et c'était naturel, un peu comme un lit dans lequel on se couche tous les soirs enoubliant que, s'il n'était pas là, on dormirait moins bien.

La comparaison est peut-être mauvaise, mais elle exprimel'essentiel : je n'ai pas accordé assez d'importance à mon père lorsqu'il était en vie.

Et c'est sans doute pour çaque maintenant, il a pris possession de ma tête et qu'il ne veut pas me laisser en paix ».

(p.

39) « Je t'aime papa.

Je t'aime même si tu ne peux plus le savoir.

Je regrette seulement de ne pas te l'avoir exprimé davantage de ton vivant.

» (p.

115) Mon avis : Le thème du livre est très intéressant puisqu'il s'agit de la mort et du pénible travail de deuil, ce qui concerne évidemment chacun de nous.

Dès la première ligne, nous sommes captivés par le sujet : l'auteur nousparle directement de ses sentiments en utilisant la première personne du singulier et le présent de l'indicatif.

Lasouffrance de cet adolescent, brusquement transporté dans le monde des adultes, on la vit avec Ghislain, onressent son chagrin, on partage son désespoir.

D'autant plus que tout un chacun, à un moment de sa vie, est. »

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