Dénouement Dom Juan
Publié le 30/12/2013
Extrait du document
«
||.
Un dénouement comique et tragique :
Toute la pièce joue sur le mélange des genres qui sont normalement au 17ème siècle deux genres
distincts.
1) Une dimension tragique incontestable :
On peut noter que nous n’avons pas ici la fin traditionnelle des pièces de Molière : avec tous les
personnages rassemblés sur scène et le triomphe de l’amour et de la raison.
Nous avons ici une pièce
qualifiée de comédie qui se termine par la mort du personnage principal.
Cette mort ne respecte les
règles de la bienséance.
Du fait de la mort, ce dénouement est plutôt tragique, nous n’avons pas affaire
à la tragédie : pas de vers, pas de rimes, pas de langage soutenu.
On en peut pas dire que Dom Juans
soit un héros tragique car il est libre jusqu’au bout.
Il choisit son destin.
2) Une dimension comique :
Le tragique est tempéré par la présence de Sganarelle qui assure le comique.
On peut noter que toutes
ses répliques commencent par « Ah ! » « Oh ! », par une exclamative.
D’autre part Sganarelle a peur, il
a peur du spectre comme le montre ses conseils à Dom Juan : « rendez-vous à tant de preuves et jetez-
vous dans le repentir ».
Il commente l’action, ce que tout le monde voit : c’est ridicule.
Il y a aussi la
réplique de Sganarelle sur le spectre qu’il « reconnaît au marcher », cela sous-entend une familiarité
avec l’au-delà.
On a aussi un comique de caractère à la fin du passage, lorsque Sganarelle se lamente
sur ses gages.
On constate que ses préoccupations sont matérielles et égoïstes.
Sganarelle a commencé
la pièce et il la clos ici
3) Une opposition entre le maître et le valet :
Dom Juan lui n’a pas peur « non, non, rien n’est capable de m’imprimer de la terreur ».
Il se montre
courageux, orgueilleux malgré sa défaite, il ne renie pas ses conviction et s’obstine dans le refus du
divin « non, non ».
Dom Juan est l’homme du refus.
L’épée qu’il brandit dans la scène 5 est le
symbole de sa révolte.
On note qu’à deux reprises, il dit « je veux ».
Il revendique sa liberté jusqu’au
bout.
On note également qu’il utilise des verbes relatif au sens « éprouver, voir ».
Il emploi un lexique
de la perception face au vocabulaire religieux et s’obstine à chercher des explications rationnelles
comme la voix qu’il « semble reconnaitre ».
Il refus le mot de « repentir » et il meurt finalement avec
panache et se révèle à nouveau fascinant.
|||.
Interprétation :
Ce dénouement donne du sens à la pièce.
1) Une punition exemplaire :
On ne pouvait pas imaginer que Dom Juan ne soit pas punit.
Le dénouement est conforme à l’imagerie
Chrétienne.
La morale est sauve, la révolte de Dom Juan est réprimé, sa révolte contre l’ordre social et
l’ordre religieux.
On peut rappeler que la terre qui s’ouvre avec fracas et les grands feux de l’enfer
sont destinés à faire peur au spectateur.
Sganarelle énumère à la fin les fautes du libertin dans une
accumulation de verbes au pluriel et il insiste sur l’idée que « tout le monde est content ».
Sganarelle
semble tirer la morale de la pièce, mais en fait Molière se met ici en règle avec les dévots.
Cette fin
n’est ni positive, ni négative.
Le spectateur, même s’il trouve Dom Juan encore immoral, le voient
aussi volontaire et courageux.
Dom Juan est prêt à mourir pour se libérer des contraintes liées à la
religion.
Il refuse l’idée chrétienne de la culpabilité qui fait de la mort un châtiment.
Dieu a détruit.
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