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Denis DIDEROT : Paradoxe sur le comédien

Publié le 23/09/2012

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diderot

En résumé, où l'on en veut à Diderot, c'est de juger péremptoirement d' un métier qu'il ne connaît pas, de trancher follement en spectateur sur une matière où j'ai entendu un grand acteur- Charles Dullin - dire sagement : "On agrippe un personnage par où l'on peut", et surtout d'affirmer malhonnêtement ou avec une légèreté impardonnable chez un philosophe : "Le théâtre est une ressource, jamais un choix.".

1. Quelles diverses raisons ont conduit Diderot à écrire ce texte ?

2. Qu'est-ce qui prouve qu'il tenait beaucoup à ce texte ?

3. En quoi consiste ce paradoxe ?

4. Diderot a-t-il raison de s'appuyer sur un exemple pris dans la réalité ?

5. Qui était David Garrick ?

6. Quand fut publié le texte délïnitif du Paradoxe ?

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« Diderot Photo Sipa-lcono.

Le Paradoxe sur le comédien fut rédigé par Diderot vers 1769, puis remanié à plusi e urs reprises jusqu'en 1777.

Ces ann ées fu re nt les plus fertiles dans la car­ rière de l'éc rivain.

Mlle Dumesnil.

actrice d' • instinct,.

selon Diderot.

Le livre Observer et imiter D iderot venait d'écrire une première mouture de Jacques le Fataliste, il se passionnait pour tout ce qui touchait à l'esthétique , il avait notamment écrit l'article sur le Beau pour L'En cyclo pédie , dont il fut rappelons-le, le directeur.

ll fréquen­ tait les peintres , donnait des comptes rendus d 'ex positions , notamment dans la Correspondance littéra ire de Grimm .

C'est d'ailleurs dans cette revue qu' il faut chercher l'origine du Paradoxe sur le comédien ; Diderot y avait en effet parlé du célèbre comédien et auteur dramatique anglais David Garrick , qui fondait son jeu sur 1' observation et 1' imitation des comportements humains et de la nature.

Le Paradoxe sur le comédien se présente sous la forme d' un dialogue, spirituel et plein de verve, dont le «premier interlocuteur >> exprime les opinions de l 'auteur.

La lucidité contre l'instinct P our émouvoir le spectateur , le comédien doit-il jouer d'instinct ou, au contraire, faire preuve d' « insensibilité », c'est-à-dire dominer le personnage qu' il interprète? Telle est la que stion posée par Diderot à propos du comédien, mais aussi de l'artiste en général et de l' homme dans sa conduite.

A l'époque , on estimait que le bon comédien (ou tragédien) ne pouvait toucher le public que s' il vivait les émotions, les sentiments et les passions qu'il exprimait.

Opposé à cette opinion, Diderot s'ex plique ainsi : dans la réalité , nous pouvons très bien être insensibles à la douleur d'une personne , quel que soit son degré de sincérité ; cela signifie donc que ce n'est pas sa sincérité qui exprime et tran smet ses émotions.

Pour cela, elle devrait avoir les talents et les outils du comédien.

D'où l'avi s de Diderot se lon lequel le comédien doit opérer une sorte de dédoub lement pour donner l'illusion de la vérité.

Il doits' inventer un « arché­ type» et faire preuve de qualités de bon se ns, de jugement et de lucidit é.

Il doit acquérir une technique et un métier sûrs, pour pouvoir à tout moment dominer la situation .

Au contraire , sa sensibilité et son instinct peuvent le tromper, et tromper le s pect ateur ; le comédien risque d 'être inéga l, sublime un jour , médio cre un autre jour.

Il en va de même pour le poète et pour l ' artiste, qui ne peuvent créer sous le choc d'une grande douleur.. »

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