Délie, objet de plus haute vertu de Scève
Publié le 21/02/2013
Extrait du document
Il a également lu les poètes italiens, Pétrarque entre autres, que tourmente l'image physique de la femme aimée. Cette convergence d'influences va donner naissance à l'une des oeuvres poétiques les plus originales du XVIe siècle.
Les emblèmes utilisés par Maurice Scève ont inspiré de nombreux poètes : parmi eux, Apollinaire, qui se souviendra de la Délie dans son Bestiaire. C'est probablement Pernette du Guillet, poétesse lyonnaise morte à 25 ans, qui a inspiré à Scève sa Délie.
«
EXTRAITS ~ ~~~~~ ~~
Dès le premier poème, le thème
du regard révèle l'influence
du néo-platonisme dans la
Délie
Dans
ce dizain, Scève dit comment, en un jour,
sa liberté fut asservie
Libre vivais en /'Avril de mon âge,
De cure exempt sous celle adolescence
Où l'œil, encor non expert de dommage,
Se vit surpris de la douce présence
Qui
par sa haute et divine excellence
M'étonna l'âme
et le sens tellement
Que de ses yeux l'archer tout bellement
Ma liberté lui a toute asservie ;
Et dès ce jour continuellement
En sa beauté gît ma mort et ma vie.
NOTES DE L'ÉDITEUR
«C'est dans le vague, la non-dicibilité du
dit, plus bas que loquacité vaine, que le
texte de
Délie au plus profond put trouver
sa voix.
» P.
Quignard, La parole de la
Délie, Mercure de France, 1974.
«Tout texte littéraire est riche d'une
pluralité de significations ; tout texte
littéraire
est- c'est sa définition même -
polysémique.
Mais
Délie est plus
que polysémique : chaque mot y est
1 coll.
Violli 2.
3, 4, 5 clichés B.N.
La contradiction qui mine l'amant atteint son
paroxysme et explique la difficulté de cette poésie
Plutôt seront Rhône et Saône déjoints
Que d'avec toi mon cœur se désassemble ;
Plutôt seront l'un et l'autre Monts joints,
Qu'avecques nous aucun discord s'assemble ;
Plutôt verrons et toi et moi ensemble
Le Rhône aller contremont lentement,
Saône monter très violentement,
Que ce mien feu, tant soit peu, diminue,
N_i que ma foi décroisse aucunement.
Car ferme amour sans eux est plus que nue.
La passion du poète pour Délie devient vite
un calvaire auquel
il ne sait échapper
Moins je la vois, certes plus je la hais ;
Plus je la hais, et moins elle me fâche.
Plus je l'estime, et moins compte j'en fais;
Plus je la fuis, plus veux qu'elle me sache.
En un moment deux divers traits
me lâche,
Amour et haine, ennui avec plaisir.
Forte est l'amour qui lors
me vient saisir
Quand haine vient
et vengeance me crie ;
Ainsi
me fait haïr mon vain désir
Celle
pour qui mon cœur toujours me prie.
mot-carrefour, centre actif de condensations
multiples, insistantes, répétitives,
contradictoires.
L'ensemble du texte -de ces
449 dizains parfaitement
carrés( ...
)- dessine
un tissu serré de rapports intenses,
à tous les
niveaux.» J.
Risset, L'Anagramme du désir,
Mario Bulzoni editore (Rome), 1971.
Bref
ils ne quièrent un lecteur
Mais la commune .
autorité
Dit qu'ils requièrent un
docteur.»
Charles Fontaine, La Fontaine d' Amour,
1546.
« La hauteur de la pensée, la splendeur
«
Tes vers sont beaux, et bien luisants
Graves et pleins de majesté,
Mais pour leur haulteur moins plaisants
Car certes la difficulté
Le grand plaisir en a osté des
images, l'enchantement musical de
ses vers, l'universalité des symboles et
l'exceptionnelle beauté de sa représentation
imaginaire consacrent la
Délie comme une
œuvre éternelle.
» P.
Ardouin, La Délie
de Maurice Scève, Nizet, 1982.
SCÈVE02.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- DÉLIE, OBJET DE PLUS HAUTE VERTU Maurice Scève (résumé)
- DÉLIE, objet de plus haute vertu de Maurice Scève (analyse détaillée)
- Maurice SCÈVE : Délie objet de plus haute vertu
- Microcosme et Délie, objet de plus haute vertu
- DÉLIE, objet de plus haute vertu