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Décaméron de Boccace

Publié le 23/02/2013

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boccace

Le prologue, qui dédie le Décaméron (1348-1353) aux femmes, prouve l'importance que leur accorde Boccace. S' il prend leur défense, il n'en reste pas moins qu'à ses yeux l'idéal féminin, qu ' incarne le conte de Griselda, conserve ses vertus traditionnelles. Le Décaméron doit permettre aux femmes « contraintes par les volontés, les caprices, les ordres de leurs pères et de leurs maris «, de tirer un enseignement sur « ce qu 'il faut fuir et ce qu ' il faut rechercher «.

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« Condamné à être pendu et conduit en charrette au lieu de son supplice, Pietro est reconnu par son père, Fineo, ambassadeur d'Arménie à Rome EXTRAITS États d;âme d'un père abbé découvrant une jeune fille dans la cellule d'un de ses moines La jeune femme voit l'abbé venir.

Toute désemparée, saisie de peur et de honte , elle fond en larmes.

L 'abbé jette un regard sur elle : elle est belle et fraîche .

Tout vieux qu 'il est, il éprouve brusquement le cuisant désir qui avait aiguillonné le jeune moine.

Il commence à se dire : « Eh ! pourquoi ne pas prendre le plaisir qui s'offre à moi ? » Si j'y veux tâ­ ter un jour, que d'inconvénients et de disgrâces en perspe c tive ! Voici une belle gouge, personne au monde ne sait qu'elle ' est là.

Si je veux la plier à mon envie, pour­ quoi hésiter ? » Qui le saura ? Personne : pé ché qu'on dissimule est à moitié pardonné.

» L'occasio n ne se présentera peut-être jamais plus.

Il est prudent , je pense, de saisir le bien que Dieu nous offre.

» La règle de l'ordre : première journée, cin­ quième nouvelle.

Réaction d' Amerigo apprenant que sa fille Violante vient d'accoucher de l'enfant illégitime qu'elle a conçu de Pierre, son intendant Sans que Pierre ait soupçon de rien , il le fait brusquement arrêter, le soumet à la torture et lui arrache des aveux complets.

A quelques jours de là, le gouverneur condamna le jeune homme à être fustigé en public et pendu.

Mais, sans se calmer à l ' idée qu'il passait une corde au cou de Pierre, Ameriga voulut qu'une même heure fit disparaître de ce monde les deux amants et le témoin de leur faute.

Il confie à l'un de ses serviteurs une coupe de vin empoisonné en même temps qu'un poignard au tran­ chant nu : - Prends ces deux objets, et présente-les à Violante ; dis-lui de ma part qu'elle choi­ sisse promptement entre la mort par le poi­ son ou la mort par le fer , sous peine d'être brûl ée, comme elle le mérite, au vu de tous les citoyens.

Ensuite tu te saisiras de l'en­ fant qu'elle a eu il y a quelques jours, tu lui briseras la tête contre le mur, et tu le jette­ ras en pâture aux chiens .

L'intendant arménien : cinquième journée, septième nouvelle.

Diagnostic d'un médecin et interprétation de son malade Le méde cins' assit à côté de Calandrin et commença de lui tâter le pouls.

Au bout d'un moment, il diagnostique en présence de sa femme : - Écoute, Calan­ drin, je te parle comme à un ami.

Ton seul mal c'est que tu es enceint.

A ces mots , Ca­ landrin fit en­ tendre des cris de douleur.

- Misère de sort ! Tessa , c'est ta faute.

Tu veux toujours y aller par-dessus.

Je te le disais bien, aussi.

Le malade imaginaire : neuvième journée, troisième nouvelle.

Traduction: J.

Bourciez, Garnier Deux jeunes ménages siennois, dont les demeures sont très voisines, vivent dans la plus grande intimité.

Au point que Spinelloccio en arrive à devenir l'amant de la femme de Zeppa NOTES DE L'ÉDITEUR bien qui finit bien, Molière dans Georges Dandin, Musset dans Sylvia et Simoneta, Balzac dans les Contes drolatiques ...

L.

Ginguené, ami de Chateaubriand, dit : «A l'âge où il est permis de tout lire, on peut faire du Décaméron une de ses lectures favorites, une étude utile pour la langue, pour la connaissance des mœurs d'un siècle et des hommes de tous les siècles.

» Quelques dates 1313 : Naissance de Boccace.

1348 : Peste qui dévaste tout l'Occident.

1348-1353 : Parution du Décaméron, qui est l'un des plus grands succès de son temps.

1375 : Mort de Boccace .

Nombreux sont ceux qui se sont imprégnés · du génie du Décaméron ; parmi les plus illustres : Marguerite de Navarre dans l'H eptaméron, Shakespeare dans Tout est La Fontaine s'appuie sur le Décaméron pour justifier les sources de ses contes les plus osés : « Qui voudrait réduire Boccace à la même pudeur que Virgile ne ferait assurément rien qui vaille.

» De 1884 à 1887, Banville, Barbey d 'A urevilly , Villiers de l'Isle-Adam, Leconte de Lisle, Daudet , Maupassant et Zola collaborèrent à un Nouveau Décaméron , ce qui révèle assez la modernité de Boccace.

t portrait de Boccace par Andrea del Ca stagno , Gal e rie des Offic es (Flo re nce) 2, 3, 4 , 5 a rtistes flamands du xve siècle, éd.

Liber , Fribourg-Genève , 1978 Hauvette, spécialiste de Boccace, écrit à Gaston Paris en 1895 : «Je voudrais rechercher quelle a été la diffusion de l'œuvre de Boccace en France.( ...

) Ce sujet me tente parce qu'aucun écrivain italien peut-être n'a été plus goûté en Fran,ce que Boccace.

» BOCCACE02. »

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