Devoir de Philosophie

De Mélite au Cid de Corneille (résumé & analyse)

Publié le 22/11/2018

Extrait du document

corneille
De Mélite au Cid
 
Les cheminements de l'héroïsme cornélien (1629-1637)
 
Les premières comédies de Corneille empruntent à la pastorale en particulier le thème de la mise à l’épreuve de la fidélité amoureuse. Mais elles ont pour cadre le monde parisien et pour personnages des « honnêtes gens » peints au vrai. Réalisme limité pourtant : l’intrigue reste conventionnelle. Deux contraintes y menacent l’amour : d’une part, les héros mettent leur gloire à ne pas se laisser aliéner par leur passion; d’autre part, ils sont lucides quant aux réalités sociales, familiales, financières qui pèsent sur celle-ci. Par exemple :
La Suivante a pour héroïne une demoiselle de compagnie. aussi bien née et aussi belle que sa maîtresse, mais pauvre. On la courtise, elle espère un beau mariage, mais lorsqu'il s'agit d'envisager celui-ci, épreuve révélatrice, il apparaît que les galants ne voyaient en elle qu'un moyen d'approcher de sa maîtresse, et elle reste seule.
Dans ces pièces, les héros, dans leur refus de la passion, mettent à l’épreuve l’être aimé. Le résultat peut être optimiste quand l’amour sort triomphant de l’épreuve (Mélite), teinté d’amertume (la Suivante), voire inquiétant (la Place Royale).
La Place Royale. — Alidor et Angélique s’aiment, mais Alidor combat sa passion : pour cela, il entreprend d'aider son ami Cléandre à épouser Angélique (I). Il feint d'aimer ailleurs. De dépit, Angélique accepte un autre mariage (II). Alidor s'empresse de la reconquérir et la convainc de se laisser enlever (III). En fait, c'est pour la livrer à Cléandre, mais un quiproquo révèle la vérité (IV). Pris de remords, il cède à son amour; mais Angélique, humiliée, entre au couvent, tandis qu'il se livre à un donjuanisme cynique (V).
 
Le comique (relatif) de ces comédies est donc ambigu : certes, Alidor fait valoir sa gloire, et en cela il préfigure les grands héros cornéliens, mais il est l’Amoureux extravagant (sous-titre de la pièce), tourné en dérision, qui met en péril le monde pastoral idyllique. Si l’ensemble des pièces est gai, leur évolution laisse voir les incertitudes de l’éthique amoureuse.
 
BIBLIOGRAPHIE
 
Ces pièces, depuis l’initiative prise en ce sens par M. Roques en 1950, ont fait l’objet d’éditions critiques (Coll. T.L.F. ou S.T.F.M.) de leur texte original; cela compense les retouches que, sans se renier ni changer les structures pourtant, Corneille leur fit subir en 1660, pour les rendre plus « bienséantes ».
 
A consulter. — R. Rivaille, les Débuts de Corneille, Paris, Boivin, 1938; R. Garapon, le Premier Corneille, S.E.D.E.S, 1982.
 
Les trois pièces que donne ensuite Corneille explorent avec audace différents registres dramatiques et représentent une phase décisive dans l’évolution de son œuvre. Le schéma fondamental de sa dramatique s’y dégage.
 
Médée, premier essai de la forme tragique, est baroque : délaissée par Jason, pour qui elle avait tout sacrifié,
 
Médée la magicienne se venge en faisant mourir leurs enfants et sa rivale : l’échec de l’épreuve de loyauté entraîne un bain de sang. Corneille tire de ce sujet des effets violents, aussi bien thématiques (les personnages sont malfaisants en toute lucidité) que scéniques (Jason se perce de son épée sur scène, tandis que Médée disparaît « en l’air dans un char tiré par deux dragons »). Le conflit de la passion et de l’affirmation de soi y révèle sa puissance tragique.

corneille

« devoir, en demande justice (Il).

Rodrigue pro met à Chim ène de ne pas fuir le châtiment de son crime: elle s'engage à mourir aussitôt après lui.

Don Diègue requiert son fils de s'opposer à une invasion qui menace le pays (I ll ) .

Tandis que Rodrigue revient vainqueur.

Chimène maintient ses poursuites et exige un duel judiciaire (IV ).

Vainqueur encore.

et pardonné du roi pour son duel, Rodrigue se voit promettre la main de Chimène (V).

La pièce se structure donc en une succession de conflits exemplaires entre l'amour et les lois de l'hon­ neur, puis entre celui-ci et les intérêts d'État.

Le conflit entre l'ordre gentilice et l'ordre étatique y est dépassé grâce à la conquête par le héros de sa gloire, qui puise dans la passion amoureuse ses motivations décisives.

Le mouvement est optimiste, et le type-cadre choisi, en situant l'action dans un État en construction, offre au héros un terrain propice à une affirmation de soi concilia­ ble avec le bien public.

La pièce prenait son retentisse­ ment dans une problématique d'actualité (interdiction des duels; avance de l'armée espagnole jusqu'à Corbie) où l'interrogation sur l'unité de l'ordre nobiliaire et son obéissance au pouvoir monarchique était particulière­ ment motivée.

Elle eut, malgré la polémique déclenchée par les rivaux de Corneille, un succès prodigieux qui atteste la coïncidence entre cette dramaturgie nouvelle et l'orientation idéologique du public.

BIOLIOGRAPHIE G.

Cou ton.

Réalisme de Corneille (2" partie).

Paris, Belles­ Leu res.

1953.

A.

Gasté a publié les textes de la Querelle du Cid, Paris.

1908.

Voir au ssi A.

Adam, «A travers la Querell e du Cid».

Revue d'histoire de la philosophie, 1938.

p.

29-52.

Une très bonne mise au point d'Alain Cou prie, le Cid, colL « Études litt�raires ».

P.U.F ..

1988.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles