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DE L’ESPRIT. Traité philosophique de Claude Adrien Helvétius (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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DE L’ESPRIT. Traité philosophique de Claude Adrien Helvétius (17151771), publié à Paris chez Durand en 1758.

Helvétius voulait être poète ; il fut fermier général de 1738 à 1751, fonction qui lui donna l’occasion de méditer sur les inégalités sociales. Ami des Philosophes, il fréquente le vieux Fon-tenelle, Raynal, Diderot, le cercle du baron d'Holbach, Rousseau parfois. Il se dit disciple de Montesquieu, de Locke et de Buffon. C'est en 1758 que paraît De l'esprit. L'ouvrage est condamné par le Parlement, le roi, la Sorbonne, l'archevêque de Paris. Cette publication qui intervient après l'attentat de Damiens contre Louis XV ne pouvait être que suspecte : Helvétius, très lié au mouvement encyclopédiste accusé d'avoir par ses idées fomenté le régicide, est donc tout particulièrement compromis. L'« affaire Helvétius » est un témoin singulier de la lutte contre l'esprit des Lumières et les philosophies matérialistes.

L'ouvrage comporte, outre une Préface où sont exposés la méthode et les principes, quatre « Discours » : « De l’esprit en lui-même » (I), « De l’esprit par rapport à la société » (II), « Si l’esprit doit être considéré comme un don de la nature, ou comme un effet de l’éducation » (III), « Des différents noms donnés à l’esprit » (IV). La table des matières expose et commente le contenu de chaque « Discours » ; elle est l’exemple même d’une pédagogie éclairée qui explicite pour le lecteur ce que doit être la formation de l’esprit. Apparaît ainsi l’une des convictions les plus profondes de la philosophie d’Helvétius : l’éducation peut tout.

La Préface, très courte, est dans sa densité un discours de la méthode en abrégé. Il est dit péremptoirement que l'objet de l'ouvrage - l'esprit - est neuf. Point besoin donc de s'empêtrer dans une tradition qui a fait dire au mot « esprit » n'importe quoi, soi-même et son contraire. L'esprit n'est pas séparable des passions du cœur de tous les hommes. Il en résulte qu'il faut instaurer une morale qui ait la même rigueur et la même méthode que la physique expérimentale. Une telle morale est valable pour tout être humain, elle est fondamentalement soucieuse du bien public de toutes les nations et en cela elle ne peut être en contradiction avec la morale de la religion, « qui n'est que la perfection de la morale humaine ».

La méthode suivie pour élever la morale au rang d'une physique expérimentale est celle même que les philosophes sensualistes utilisent à la suite de Newton, tel qu'il est interprété au xviiie siècle. Elle consiste à remonter des faits observés à leurs causes, à pratiquer une induction qui s'oppose à une démarche déductive. Helvétius procède comme Montesquieu : l'observation est au point de départ, la découverte des causes est au résultat. Comme Montesquieu, il peut considérer que les principes ou causes une fois établis, tous les faits en dérivent. Son travail est nourri de la conviction (et de la

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« L'ouvrage comporte, outre une Préface où sont exposés la méthode et les principes, quatre «Discours» : «De l'esprit en lui-même» (1), « De l'esprit par rapport à la société » (Il), « Si l'esprit doit être considéré comme un don de la nature, ou comme un effet de l'éducation» (Ill), « Des différents noms donnés à l'esprit» (IV).

La table des matières expose et commente le contenu de chaque« Discours» ; elle est l'exem­ ple même d'une pédagogie éclairée qui explicite pour le lecteur ce que doit être la formation de l'esprit.

Apparaît ainsi l'une des convictions les plus profondes de la philosophie d'Helvétius : l'éducation peut tout.

La Préface, très courte, est dans sa densité un discours de la méthode en abrégé.

Il est dit péremptoirement que l'objet de l'ouvrage -l'esprit- est neuf.

Point besoin donc de s'empêtrer dans une tradition qui a fait dire au mot « esprit >> n'importe quoi, soi-même et son contraire.

L'esprit n'est pas sépara­ ble des passions du cœur de tous les hommes.

Il en résulte qu'il faut instau­ rer une morale qui ait la même rigueur et la même méthode que la physique expérimentale.

Une telle morale est valable pour tout être humain, elle est fondamentalement soucieuse du bien public de toutes les nations et en cela elle ne peut être en contradiction avec la morale de la religion, « qui n'est que la perfection de la morale humaine>>, La méthode suivie pour élever la morale au rang d'une physique expéri­ mentale est celle même que les philo­ sophes sensualistes utilisent à la suite de Newton, tel qu'il est interprété au xvme siècle.

Elle consiste à remonter des faits observés à leurs causes, à prati­ quer une induction qui s'oppose à une démarche déductive.

Helvétius pro­ cède comme Montesquieu : l'observa­ tion est au point de départ, la décou­ verte des causes est au résultat.

Comme Montesquieu, il peut considérer que les principes ou causes une fois établis, tous les faits en dérivent.

Son travail est nourri de la conviction (et de la difficulté) de la philosophie sensualiste de son temps : des faits aux principes­ causes qui rendent intelligibles les effets, le mouvement est circulaire.

Mais que sont les principes-causes ? Le s'attache à découvrir que les causes productrices de toutes nos idées sont la sensibilité physique, l'ensemble des impressions sensibles que produisent sur nous les objets extérieurs (dont l'existence est prouvée de ce fait même).

Coopèrent puissamment à la formation de nos idées la rétention des impressions, la mémoire.

Ces facultés sont communes à l'homme et aux bêtes, mais si elles sont restées stériles chez l'animal, c'est dans l'exacte mesure où seul l'homme possède l'usage de la main, donc la capacité de fabrication d'outils, donc la possibilité du langage.

Il en résulte l'affirmation centrale : les facultés de l'esprit ne peuvent se développer sans cette organisation extérieure qui carac­ térise le corps de l'homme doué de bipédie et d'habileté manuelle.

Le « Discours premier >> pose le paradoxe de l'homme : il traite de «l'esprit en lui-même >> pour montrer qu'il n'y a pas d'esprit en soi.

L'esprit n'a de sens que par le corps organisé.

Ainsi consti­ tué, l'esprit ne peut errer; et pourtant, il se trompe.

L'erreur est un fait dont les causes sont à chercher dans l'igno­ rance où la plupart des hommes sont tenus, et dans l'empire des passions.

La passion est l'incapacité d'envisager une totalité ; le passionné ne perçoit qu'un aspect de l'objet qu'il convoite.

Savoir le tout, sortir de l'ignorance, devenir raisonnable, se dé-passionner, c'est tout un.

L'esprit est aussi la faculté de juger.

Mais le jugement se ramène à l'exercice combiné de la sensibilité et de la mémoire.

Le sensualisme d'Helvé­ tius est étroitement strict : juger n'est proprement que sentir.

Mais l'esprit n'est pas seul.

Le «Dis­ cours deuxième>> examine« l'esprit par. »

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