De la Terre à la Lune
Publié le 30/03/2013
Extrait du document
«
~------- EXTRAITS
« Ah ! si Rapha ël nous
avait vus.»
Jules Verne, vulgarisateur scientifique
Un observateur doué d'une vue infiniment
pénétrante , et placé
à ce centre inconnu au
tour duquel gravite le monde, aurait vu des
myriades d'atomes remplir
l 'espace
à l'époque chao
tique de l'univers.
Mais
peu
à peu, avec les siècles,
un changement se produi
sit; une loi d'attraction se
manifesta,
à laquelle obéi
rent les
atomes e rran ts
jusqu'alors ; ces atomes
se combinèrent chimique
ment suivant leurs affini
tés, se firent molécules
et
formèrent ces am as nébu
l eux dont sont
par semées
l es profondeurs du cie
l.
Ces amas furent aussitôt
animés
d'un mouvement
de rotation autour de leu r
point central.
Ce cen tre,
formé de molécules vagues,
se
prit à tourner sur lui
même en se condensa nt
progressivement; d'a il
leurs, suivant les lois immuables de la
mécanique,
à mesure que son volume dimi
nuait par
la condensation, son mouvement
de rotation
s'accé lérait, et ces deux effets
persistant, il en résulta une toile principa
le,
ce ntr e de l'amas nébuleux.
A la recherche du lieu de lancement
Cependant, une question restait encore
à décider: il fallait choisir un endroit favo
rable
à l 'ex périence.
Suivant la recomman
dation de !'Obs ervato ire de Cambridge, le
tir devait être dirigé perpendicu lairement
au
plan de l'horizon, c'est-à-dire vers le
zé nith ;
or, la Lun e ne monte au zénit h que
dans les lieux situés
ent re 0 ° et 280 ° de
latitude, en d'autres termes, sa déclinaison
n'est que de 28 °.
Il s'agissait donc de déterminer
exactement
le point du globe où
serait fondu e l'immense Columbiad.
[ .
..
]La Floride, dan s sa parti e méridionale,
ne comp te pas de cit és importantes .
Elle est
seulement hérissée de forts levés contre les
Indi ens errants .
Une seule vill
e, Tampa
Town, pou vai t réclamer en
fav eur d e sa
s itu ation et se
prése nter avec ses droits.
Au Texas, au contrair
e, les villes sont plus
nombreuses
et plu s importantes, Corpus
Christi, dans
le county de Nueces, et tout es
l es cit és situées dans le Rio-Br avo, Laredo,
Comalites, San-Ignacio, dans
le Web, Roma,
Rio- Grand e-Ci
ty, dans le Starr, Edinburg,
dans !'Hidalgo, Santa-Rita, et el
Panda ,
Browns-vill e, dans le Cam éron, formèrent
une
ligue imposant e con tre
les pré te ntions de la Flo
ride.
Les derniers moments
avant
le départ
L e premi er jour de dé
cemb re était arrivé, j ou r
fatal, car si le dé
part du
pr ojec til e ne s'effec tuait
pas le soir même, à dix
heures quarante-six mi
nutes et quarante secondes
du
soir, plus de dix-huit ans
s'écou leraient avant que
la
Lune se présentât dans ces
mêmes conditions simulta
nées de zénith et de périgée.
L e temps était magnifique ;
mal gré les approches de
l 'hiver, le so lei l r es
plendis
sait et bai g nait de sa ra
dieuse effluve cette Te rre
que trois de ses habitants allaient abandon
ner pour un no uvea u monde .
Que de gens dormirent mal pendant la nuit
qui précéda ce jour si impatiemment désiré!
Que de poitrines
fur ent oppressées par le
pesant fardeau de l'a ttente !
«Il me semble que je les vois.
»
,
NOTES DE L'EDITEUR
« Avant les ingé nieur s, il a dre ssé Je plan des
so us- marin s et de s s ubm ersibles ; avan t les
artill eur s, il a fondu les cano ns à longue
portée, avant les astronautes,
il a exp loré les
monde s voisins.
Ses vues hypoth étique s so nt
restées si judicieuses que
c haqu e ann
ée
no uve lle nou s en apporte la réalisation
partielle .
En même te mp s, il a toujours su l es
présenter avec une sobr ié té imp erso nne
lle
qui en d écupl e l'effort.
Sa lan gue est simple
et forte, sa technique littéraire impeccable.
Presqu e toutes ses expositions sont des
chefs-d'œuvre.
On tro uve rait malai sément
d an s ses
cent volume s une page inutile .
Il a
fait penser, rêver , march
er l'hum anit é.
Combien d
'éc rivains pourront en dire autant
et laisser quand ils disparaîtront un record
a u ss i
glorie u x? » André Laurie, L e Temps,
26 mars 1905.
unique où il écrit.
Le territoire vierge, au
xixe siècle, est une vérita ble peau de
ch agri n; d 'où la hantise vernienne d'un
monde où" l'on a tout vu, tout reconnu ,
tout inventé '', où
" le tour du monde
n'es t qu 'une simpl e promenade de touriste",
où m ême les cim es himal aye nne s sont
ent ac hées d'in scr iption s telles que
"Du ra nd , dentiste , 14, rue de Caumartin ".
Pour lui le monde est à la fois trop petit et
trop grand.
» William But cher , Mod ernit és
de Jules Verne, P.U.
F ., 1988 .
«La gra ndeur de Verne, c'es t peut- être de
se rendre pleinement compte du moment
1 gravu re de Neuvi lle I é d .
J.
H clzcL Paris 2.
3.
4, 5 grav ures de M ontaut.
Bayard et Neu ville
VERNE07.
»
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