DAVID HUME : Enquête sur l'entendement humain - Traité de la nature humaine. Essai pour introduire la méthode expérimentale dans les sujets moraux
Publié le 30/08/2014
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La première section identifie « philosophie morale « et « science de la nature humaine «, laquelle constitue la base de toutes les disciplines. Hume se situe dans une perspective newtonienne : de même que Newton détermine les lois et les forces qui dirigent la révolution des planètes, de même Hume examinera les pouvoirs de L'esprit de manière « positive « et sans forger d'hypothèses. C'est bien le travail que réalise la deuxième section, qui classe les perceptions en impressions et idées. Les arguments de Hume sont dirigés contre les idées innées. L'association des idées organise et règle nos différentes pensées (troisième section). L'ensemble fonctionne par ressemblance (la vue d'un portrait nous fait naturellement penser à L'original), contiguïté dans le temps ou L'espace (une chambre nous amène à nous enquérir des autres chambres de la maison), cause et effet (si nous pensons à une blessure, nous évoquons la douleur qui la suit). La quatrième section va prendre comme objet La relation de cause à effet. Il faut rechercher comment nous acquérons la connaissance de la cause et de L'effet. Or c'est L'habitude, principe vital essentiel, qui guide nos opérations spirituelles (cinquième section). La relation de cause à effet se fonde sur l'habitude, sur la répétition de l'expérience. Tel est Le bilan fondamental des quatrième et cinquième sections : aucune cause n'est connue a priori. Seule l'expérience nous permet de découvrir des relations entre les causes et les effets. Conjonction entre deux phénomènes, habitude et croyance se trouvent donc à l'origine de l'idée de causalité.
Résumé et analyse
«
Habitude : accoutumance par laquelle nous attendons ce qui est lié à un phé-
nomène.
Idée: image et écho affaiblis de l'impression.
Impression: perception ferme et vive, s'imposant à l'esprit avec force.
Moi: collection de perceptions mobiles.
Perception: événement constituant la vie de l'esprit, modalité de notre maté
riel intellectuel en général.
Raisonnement: comparaison et découverte des rapports, constants ou non,
qu'ont entre eux deux ou plusieurs objets.
a LA PENSÉE DE HUME
Hume veut édifier une science de la nature humaine, comprendre les principes qui organisent ce qui se passe en l'homme: toutes les sciences, en effet, dépen
dent, dans une certaine mesure, de la science de l'homme et, tout particulière
ment, de celle de l'esprit humain.
Il s'agit d'introduire une méthode expérimentale,
analogue à celle de Newton, dans la science de l'homme.
Cette dernière se consti tue sur la base de l'empirisme: Hume ne croit qu'à l'expérience et il part des faits,
rejetant toute hypothèse d'ordre métaphysique.
1) L'expérience: le moi
Qu'y a-t-il en moi, au sein de l'esprit humain? Des perceptions, qui désignent, chez Hume, tous les phénomènes de l'esprit, et se ramènent à deux genres dis tincts, les impressions et les idées.
Les idées sont les images et échos affaiblis de nos impressions, perceptions fermes et vives qui s'imposent avec force à l'esprit.
D'où proviennent les matériaux de la pensée? Nos éléments psychiques tiennent leur origine, directement ou indirectement, des faits, de l'expérience sensible.
Les
impressions fournissent donc le matériau fondamental de la connaissance.
La vie psychique tout entière se comprend par la liaison et la combinaison des images, par l'association des idées, dont il existe des lois: causalité, contiguité et res
semblance règlent cette association.
Qu'en est-il du moi, de l'individualité? Le moi, loin d'être une substance, une
réalité permanente et invariable, est formé d'une collection de perceptions mobi
les se succédant sans trêve.
Si ces dernières s'interrompent, le moi disparaît et
n'est plus rien.
Donc le moi, identique et simple, est le fruit de l'imagination des
philosophes et l'identité de l'esprit humain représente une fiction.
2) La causalité et le scepticisme
La causalité, tout comme le moi, se réduit à une illusoire entité: à une banale
association d'idées, à une nécessité purement subjective engendrée dans notre
esprit par l'expérience et l'habitude.
Loin d'être appréhendée par la raison, la
causalité est le fruit d'une habitude mentale, d'un comportement acquis par la
répétition.
Quand je dis que l'eau bout à 100 degrés, j'associe deux idées en fonc
tion de l'habitude.
Ainsi, c'est dans l'esprit, et non dans la réalité, que la causalité
se manifeste.
Et c'est par habitude, et non par suite d'une nécessité inhérente
aux choses, que j'infère, dès qu'un certain objet apparaît, qu'il va s'ensuivre
un autre déterminé.
Cette analyse du rapport causal débouche sur le scepticisme,.
»
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