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DAVID HUME : DIALOGUE SUR LA RELIGION NATURELLE (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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Hume (David). Philosophe anglais (1711-1776). • Chef de file de l'empirisme anglais, Hume a violemment combattu le rationalisme dogmatique du )(vile siècle. • Nos idées ne sont que les représentations (perceptions faibles) de nos sensations (perceptions vives). La connaissance humaine est tout entière le produit de l'expérience sensible. • L'empirisme sceptique qu'il défend le conduit à réduire le principe de causalité conçu auparavant comme une liaison objective et nécessaire à une simple association d'idées due à l'habitude. • L'empirisme de Hume est à l'origine de la critique transcendantale de Kant qui se trouve au croisement du dogmatisme et de l'empirisme. • On retiendra parmi ses ouvrages : le Traité de la nature humaine (17 37), les Essais philosophiques sur l'entendement humain (1748).

« t Le scepticisme est peut-être valable en théorie, mais il est impossible dans la pra­ tique: le sceptique agit, s'engage.

En matière de religion, ne pas choisir, c'est nier Dieu:« Athée et sceptique sont presque synonymes» (p.

21).

!@' Pour mieux situer la position de Hume, on peut lire ses jugements sur l'utilisation du scepticisme par ses contemporains, p.

20-22.

2.

Y A-T-IL UN DESSEIN INTELLIGENT DANS LA (PARTIES 2-9) A.

L'argument a posteriori n'est pas concluant ? • t L'argument a posteriori consiste à dire que les données de l'expérience nous poussent à inférer l'existence d'un Dieu intelligent comme créateur du monde.

Tout indique un dessein intelligent dans la nature.

t Le débat se déroule principalement entre Cléanthe et Philon.

Pour celui-ci, nos idées n'atteignent pas au-delà de notre expérience; nous n'avons pas d'expérience des opérations et des attributs divins ; donc, nous ne pouvons pas connaître l'essence de Dieu.

Selon Cléanthe, la nature ressemble à une machine produite par l'homme.

Or, quand les effets se ressemblent, les causes se ressemblent.

Donc, l'auteur de la nature ressemble à l'homme en esprit et en intelligence.

t L'argument a posteriori repose principalement sur une analogie ; ce raisonnement permet, à partir d'un rapport posé entre trois termes, d'en trouver un quatrième: A(B = C/x.

Philon soutient que plus l'écart est grand entre A et C, plus la conclusion est douteuse ; par exemple, peut-on dire que la circulation de la sève est à la plante ce que la circulation du sang est à l'homme ? Ou bien quel 'univers est à Dieu ce que la maison est à l'architecte? La dissemblance est trop importante entre une maison et l'univers.

t Cléanthe réplique en disant que ce qui compte, ce n'est pas tant la ressemblance entre les éléments que la ressemblance du rapport entre les éléments.

Ici, on a un rapport de finalité: la maison est aux parties de la maison ce que l'univers est aux parties de l'univers.

Par cette réplique, Cléanthe est passé de l'argument cosmologique (sur la cause de l'univers) à l'argument téléologique (sur la finalité de l'univers).

t Philon en vient alors à sa critique fondamentale : tous ces rapports sont des produits de la pensée humaine; or, cette pensée n'est qu'une des causes qui agissent dans l'uni­ vers ; a-t-on le droit de transporter les déductions de la pensée à la totalité de l'uni­ vers ? « Quel privilège particulier possède cette petite agitation du cerveau que nous appelons "pensée" pour que nous en fassions ainsi le modèle de !'univers entier ? » (p.

32).

Notre orgueil anthropocentrique nous fait négliger l'énorme disproportion entre nos moyens de connaissance et notre prétention à rendre compte de l'univers.

Pour avoir le droit de raisonner ainsi, il nous faudrait une expérience de la totalité de l'univers.

Or, nous ne percevons pas les deux objets(! 'univers dans sa totalité et Dieu) entre lesquels nous inférons un rapport de causalité : « Il serait requis que nous eus­ sions l'expérience de!' origine des mondes » (p.

34 ).

t Philon refuse la valeur de l'analogie artisanale:« Admirable conclusion! La pierre, le bois.

la brique, le fer.

le cuivre ne présentent, aujourd'hui, sur ce petit globe qu'est la terre, pas d'ordre nid' arrangement sans!' art et l'industrie des hommes : donc l' uni­ vers ne pouvait, à!' origine.

parvenir à!' ordre et à!' arrangement qui lui appartien­ nent, sans quelque chose de semblable à !'art humain ! Mais une partie de la nature fait-elle donc une règle pour une autre partie très éloignée de la première ? Fait-elle une règle pour le tout ? »(p.

33).

Autrement dit, de ce que les œuvres d'un artisan sont inférieures à l'artisan lui-même, on ne peut déduire que la même règle doit s'appliquer à l'univers entier.

207. »

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