DANTE Alighieri, La Divine Comédie

« Dan te et la Divine C omédie Aute ur d ' une œuvre érudite et mo numentale , Dante est un artiste du ve rs , cré ateur d' un «poè me s a cré » : la Di vine Co m éd ie.

Co n sid éré en son temp s co mm e un e so mm e du savoir humain , ce chef-d 'œuvre intempo rel d'art et de vie a assur é à son a u te ur un e g lo i re universelle.

D ante naît à Flor e nce en mai o u en juin 1265.

Sa famill e, les Alighieri , appartient à la petite noblesse guelfe -on nomm e ainsi les parti­ sans du pouvoir temporel du pape .

Les guelfes s'opposent aux gibelins, partisans de l'empereur du Saint Empir e romain germanique qui étend sa tutelle sur l'Itali e; la rivalité entre ces deux factions déchira l'Italie du Xlii'' a u xv•· siècle.

Dès son plus jeun e âge, Dant e est passionn é par l'étude -celle de la littérature et d e la philosophi e l'occ upera jus­ qu'à trente ans , probablement à l'unive rsité de Bologne.

Il se lie d'amitié avec des érudits comm e Brunetto Latini (v.1220 -v.1294 ), et l es poètes du «dolce stil nuovo » (le doux style nouv eau ), mouv e­ ment poétique flor entin d'avant-garde fondé sur le mysti cisme amoureux, dont Guido Cava lcanti (v.l250- v.l300) est la figure centrale .

Autre ren­ contre décisive : celle de Béatrice Portinari.

Dant e a neuf ans quand ilia re n contre une première fois et dix-neuf ans lorsqu e que celle-c i devient son inspi­ ratrice, l'obj e t d 'une passion excl usiv e.

De Florence à Ravenne Néanmoins , en 1285 , Dant e épo use Gemma ~ Donati , qui lui donn era trois enfants .

Ce mariag e ~ ne met pas un term~ à la profondeur de son 0_ amou r pour B éatrice.

A trente an s, il s'engage acti- ~ vement dans la vie politique.

En 1300, il est ~ nomm é à la magistr atur e suprême de Florence, le .9 Conseil des prieurs , qui exer ce le pouvoir exéc u- ~ tif.

Il s'oppose à la politique des gu elf es Noirs , f avorab les aux visées de l a papauté sur Florence, e t prend le parti des gue lfes Blancs , jaloux de l'in ­ dépendance de le ur cit é.

Mais , e n 1302, les Noirs s'emparent du pouvoir.

Ils condamn ent Dante par contuma ce à l'exil, e t au bûcher s'il revient à Flo­ rence.

Dante ne r eve rra jamais sa patrie .

Ses pérégrinations le mènent dans to ut e l'Italie.

Ainsi, il est accuei lli à la cou r des diff é­ rents princes d 'Italie du N o rd - Ve nise, Padoue , Bologne , Lucques.

Mais une à une l es cités lui sont int erdit es.

Tout efois , cette vie errante n 'em­ pêche pas l'int ensit é de son activit é créa trice.

En 1306- 1308, Dante commence la rédaction de la première partie de son grand poème narratif: la Divine Comédie.

Il met t o us ses espo irs dans l'arri­ vée e n Itali e, en 1310, du nouv el e mper eur du Lux embourg, Henri VIl , qu 'il salue co mme l e lib é rateur et l e r esta ur ate ur d' une autorit é qui doit mettre fin a ux amb itions politiques de la papa uté e n Itali e.

La mort d'Henri VIl en 13 13 brise cette espérance.

Le retour dans sa patrie res­ tant impossibl e, il trouve un paisible re fug e à Vérone; puis , en 1318 , à Ravenne, où il achève sa Divine Comédie.

C'es t là qu'il est emporté par la m a lari a dans la nuit du 1 3 a u 14 sep tem bre 1 321.

Une lamp e perpétuelle, brilla nt dans son tom ­ beau de R avenne, sym bolise l'hommage éte rne l que lui voue l'Italie.

Amou r et ph ilosophie Si l'œ uvr e de Dante est domin ée par la Divin e Comédie, d'autres ouvr ages ont contribu é à sa gloire.

Les poésies de la Vito Nuovo (la Vie nouve l­ l e), composées ent r e 1293 e t 1 295, formen t une biographie amoureuse, l'histoire de l'amour de D a nte pour Béatrice, de leur première rencontre à l a mort d e la dame aimée.

C'es t un itin érair e à la fois sentimental et spiri tuel: l'amour, reflet d e la p e rfectio n divine , est un moyen de connaissan ce qui permet d'atteindre la perfection morale.

Les Rim e rassemblent des poésies lyriqu es à thèmes sentim entaux et all égoriques , qui s'éche lonnent de la je unesse à l'ex il d e Dante.

Le poète y exp rim e ......

Dante Alighieri vers 1295 , alors qu'il prend une part active à la vie politique de Florence.

Il sera nommé peu après (1300) au Conseil des prieurs qui est la magistrature suprême de la ville .

Son engagement auprès des guelfes Blancs lui vaudra d 'ê tre exclu à vie de toute magistrature puis condamné à l'exil , lorsque ceux-ci seront vaincus.

éga le m e nt son appé tit de gloire et de savoir.

Avec la maturit é, son to n se fait plus solennel: l'évoca­ tion d e l'amour fait place à l'expr ess ion d 'idées philosophiques profondes sur le d eve nir de l' hu­ manit é e t la place d e la justice dans le monde.

I l Convivio (le Banquet), qui est écrit e n 1304-1307 , contient la somme des idées phil oso phiques et morales de D a nte.

L e poète y fait l'éloge de la langu e vulgaire, l'italie n, dont il prédit le t riomphe futur, à une époqu e où la littéra ture n' utilise que le latin .

C'est dans cette de rnière langu e qu' il réd ig e la Monar chi e (13 10-1 3 13), traité politiqu e dans lequel il affirme que seule une monarchie de droit divin est capa ble de garantir l'ordre , et que cette monar c hie ne peut êtr e que romaine et ind épendant e du pouvoir spiritue l.

La Divine Comédie Les préoccupations poétiques , m ora les e t philoso­ phiques de ces œ uvr es trouv ent leur expression achevée dans l'ouvrag e qui a ass uré à Dan te une. »