DAMNÉS DE LA TERRE (Les) Frantz Fanon

Tiers-mondiste révolutionnaire, Franz Fanon montre, dans un premier chapitre, en quoi la décolonisation est forcément violente. Elle est « programme de désordre absolu* — révolte contre l’ordre du pays oppresseur — et «création d’hommes nouveaux* — passage

des colonisés de l’état de « damnés », de « choses », auquel les a voués le colonisateur, à celui où ils pourraient jouir enfin de leur dimension proprement humaine.

Dans un deuxième chapitre, Fanon engage les dirigeants indépendantistes à mesurer à leur juste valeur les « faiblesses » des masses rurales colonisées — la spontanéité de leur révolte — mais aussi leurs «grandeurs* — le potentiel objectivement révolutionnaire du véritable sous-prolétariat qu’elles constituent.

Le troisième chapitre, «Mésaventures de la conscience nationale», dénonce les dérapages qui, une fois l’indépendance conquise, mènent la classe bourgeoise nationale à se contenter de se substituer à la bourgeoisie colonisatrice qu’elle a chassée et à oublier, ou à refuser, de transformer son indépendantisme initial en une conscience politique et sociale qui tienne compte