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Croisade (cycles de la) (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

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Croisade (cycles de la). Ensemble composite de chansons de geste, constitué progressivement entre le xiie et le xve siècle autour de deux pôles successifs d'extension cyclique :

- les chansons qui renvoient à la première croisade (1096-1099) et dont le premier regroupement est dû à Grain-dor de Douai (fin xiie siècle) : la Chanson d'Antioche, la Chanson des Chétifs, la Conquête ou Chanson de Jérusalem en constituent le premier cycle ;

- les chansons qui rattachent la légende du Chevalier au Cygne au lignage de Godefroi de Bouillon (l'un des chefs croisés) et qui, dans les manuscrits, introduisent aux chansons de la croisade : les Enfants-Cygnes (ou la Naissance du chevalier au Cygne), le Chevalier au Cygne proprement dit, les Enfances Godefroi.

Chacun de ces groupes a reçu des adjonctions ultérieures, très diversement représentées dans les assemblages cycliques :

- pour celui de la croisade : la Chrétienté Corbaran (suite des Chétifs), la Prise d'Acre, la Mort Godefroi ; vers le milieu du xive siècle il s'est formé un « deuxième cycle de la Croisade » qui donne du premier une version très remaniée et le prolonge en partie avec les événements de la troisième croisade : le Chevalier au Cygne et Godefroi de Bouillon, Baudouin de Sebourc (cousin de Godefroi et devenu roi de Jérusalem), le Bâtard de Bouillon (fils de Baudoin et d'une Sarrasine), Saladin et Jean dAvesnes, ces deux derniers parvenus seulement dans des versions en prose du xve siècle ;

- pour l'histoire des ducs de Bouillon : une Fin d'Élyas (suite du Chevalier au Cygne), le Retour Comumaran ; outre la Mort Godefroi, relèvent aussi de la même geste le Chevalier au Cygne et Godefroi de Bouillon, Baudoin de Sehourc et le Bâtard de Bouillon (voir ci-dessus) qui font la transition à la fois entre les deux cycles successifs de la croisade et entre les deux groupes constituant ceux-ci.

Le premier cycle de la Croisade a été directement inspiré par les événements de la première croisade : l'expédition désastreuse des troupes populaires de Pierre l'Ermite (début de la Chanson dAntioche et de la Chanson des Chétifs), puis celle des princes, mieux organisée, qui aboutit à la création d'États francs au Proche-Orient, après la reconquête de Nicée, d'Antioche, d'Édesse (la Chanson dAntioche), puis de Jérusalem (la Conquête de Jérusalem), Contemporaines, dans leur première rédaction, des faits qu'elles rapportent, ces chansons, plus qu'au déroulement lui-même des opérations, restent fidèles aux réalités géographiques et climatiques, comme aux conditions politiques et militaires dans lesquelles a eu lieu la première croisade : le rôle du clergé dans l'expédition, de l'évêque du Puy notamment ; le nom des chefs croisés (Godefroi de Bouillon et son frère Baudoin, Raymond de Saint-Gil-les, Bohémond de Tarente et son neveu Tancrède) ; les rivalités internes entre chrétiens, entre Turcs ; les moyens et techniques utilisés (le feu grégeois, les machines de siège, les pigeons voyageurs...).

La Chanson dAntioche (9 500 alexandrins en laisses rimées), la plus ancienne du cycle, a été composée par

Richard le Pèlerin, sans doute témoin oculaire de la première croisade ; elle n'est parvenue que dans le remaniement de Graindor qui, à la fin du xiie siècle, l'a ajoutée aux deux suivantes.

La Chanson d’Antioche. Averti par une vision que les temps sont venus de secourir le Christ, Pierre l'Ermite (que la chanson fait naître en Arménie) part pour l’Occident et réunit 60 000 hommes ; au Puy de Civetot, près de Nicée, ils affrontent les deux armées devenues alliées de Soliman et du sultan de Perse, sous la direction de Corbaran ; les croisés sont entièrement défaits, les survivants emmenés en captivité (d’où le nom de « chétifs » [prisonniers]) ; Pierre l’Ermite, qui s'est échappé, va raconter cela à Rome ; ce qui provoque une grande réunion des barons à Clermont et scelle leur serment de partir délivrer les lieux saints. Leur armée, conduite par Godefroi de Bouillon, s’embarque pour Nicée, qui se rend. Les croisés remportent sur Soliman la grande bataille de Dorylée, puis gagnent Édesse où Baudoin de Boulogne (frère de Godefroi) épouse la fille d’un gouverneur grec (le « vieux de la montagne ») et vont enfin assiéger Antioche, dont ils s’emparent ; tous les rois païens réunis viennent les encercler, sous la direction de Corbaran, malgré les sinistres prédictions de la mère de celui-ci, la vieille Calabre ; mais les chrétiens reçoivent le secours de la Sainte Lance puis d’une armée de saints dont l’intervention décisive achève le désastre des païens, sommés de fuir ou de se convertir.

« salem), le Bâtard de Bouillon (fils de Bau­ doin et d'une Sarrasine), Saladin et Jean d'Avesnes, ces deux derniers parvenus seulement dans des versions en prose du xve siècle ; - pour l'histoire des ducs de Bouil­ lon : une Fin d'Élyas (suite du Chevalier au Cygne), le Retour Cornumaran; outre la Mort Godefroi, relèvent aussi de la même geste le Chevalier au Cygne et Godefroi de Bouillon, Baudoin de Sebourc et le Bâtard de Bouillon (voir ci-dessus) qui font la transition à la fois entre les deux cycles successifs de la croisade et entre les deux groupes constituant ceux-ci.

Le premier cycle de la Croisade a été directement inspiré par les événements de la première croisade : l'expédition désastreuse des troupes populaires de Pierre l'Ermite (début de la Chanson d'Antioche et de la Chanson des Chétifs), puis celle des princes, mieux organisée, qui aboutit à la création d'États francs au Proche-Orient, après la reconquête de Nicée, d'Antioche, d'Édesse (la Chanson d'Antioche), puis de Jérusalem (la Conquête de Jérusalem).

Contempo­ raines, dans leur première rédaction, des faits qu'elles rapportent, ces chan­ sons, plus qu'au déroulement lui­ même des opérations, restent fidèles aux réalités géographiques et climati­ ques, comme aux conditions politi­ ques et militaires dans lesquelles a eu lieu la première croisade : le rôle du clergé dans l'expédition, de l'évêque du Puy notamment ; le nom des chefs croisés (Godefroi de Bouillon et son frère Baudoin, Raymond de Saint-Gil­ les, Bohémond de Tarente et son neveu Tancrède); les rivalités internes entre chrétiens, entre Turcs ; les moyens et techniques utilisés (le feu grégeois, les machines de siège, les pigeons voya­ geurs ...

).

La Chanson d'Antioche (9 500 alexan­ drins en laisses rimées), la plus ancienne du cycle, a été composée par Richard le Pèlerin, sans doute témoin oculaire de la première croisade ; elle n'est parvenue que dans le remanie­ ment de Graindor qui, à la fin du xne siècle, l'a ajoutée aux deux sui­ vantes.

La Chanson d'Antioche.

Averti par une vision que les temps sont venus de secourir le Christ, Pierre l'Ermite (que la chanson fait naître en Arménie) part pour l'Occident et réunit 60 000 hommes ; au Puy de Civetot, près de Nicée, ils affrontent les deux armées devenues alliées de Soliman et du sultan de Perse, sous la direction de Corbaran ; les croisés sont entièrement défaits, les survivants emmenés en captivité (d'où le nom de «chétifs» [prisonniers]) ; Pierre l'Ermite, qui s'est échappé, va raconter cela à Rome ; ce qui provoque une grande réunion des barons à Clermont et scelle leur serment de par­ tir délivrer les lieux saints.

Leur armée, conduite par Godefroi de Bouillon, s'embarque pour Nicée, qui se rend.

Les croisés remportent sur Soliman la grande bataille de Dorylée, puis gagnent Édesse où Baudoin de Boulogne {frère de Godefroi) épouse la fille d'un gouverneur grec (le« vieux de la montagne ») et vont enfin assié­ ger Antioche, dont ils s'emparent; tous les rois païens réunis viennent les encercler, sous la direc­ tion de Corbaran, malgré les sinistres prédictions de la mère de celui-ci, la vieille Calabre ; mais les chrétiens reçoivent le secours de la Sainte Lance puis d'une armée de saints dont l'intervention décisive achève le désastre des paiens, sommés de fuir ou de se convertir.

Le remaniement de Graindor de Douai a amplifié ce récit avec une chanson de transition, la Chanson des Chétifs, qui mentionne divers événe­ ments (la reddition de la citadelle d'Antioche, la mort et les funérailles de l'évêque du Puy ...

) et annonce la prise de Jérusalem.

La Chanson des Chétifs (en alexandrins en laisses rimées) prolonge le début de la Chanson d'Antioche avec les aventures en partie merveil­ leuses de six croisés faits prisonniers ( « chétifs») à la bataille du Puy de Civetot et retenus depuis au royaume de Corbaran.

Condamnés à mort.

ils. »

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