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CROISADE (Cycle de la) : Fiche de lecture

Publié le 22/11/2018

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CROISADE (Cycle de la). Ensemble de chansons et de romans se rapportant à la première croisade, composés peu après les événements, puis remaniés et développés jusqu’au xive siècle et au XVe siècle. La partie la plus ancienne (Chanson d'Antioche et Conquête de Jérusalem) ne nous est parvenue que dans le remaniement qu’en a fait Graindor de Douai à la fin du XIIe siècle. On sait seulement que l’auteur de l’original s’appellerait Richard le Pèlerin. Avec la Chanson des chétifs, de Graindor, on a un premier ensemble.

 

Les exploits de Godefroi de Bouillon y jouent un rôle essentiel. Un autre trouvère, rattachant (à la suite de Guillaume de Tyr) la légende du Chevalier au Cygne à la famille de Bouillon, introduit les récits du Chevalier au Cygne, des Enfants-Cygnes et des Enfances Godefroi en guise de prologue.

 

Plus tard, le récit est continué jusqu’à la mort de Baudouin Ier : ce sont la Chrétienté Corbaran, la Prise d'Acre, la Mort de Godefroi. Enfin, en 1356, un poète reprend l’ensemble et le réécrit : le Chevalier au Cygne et Godefroi de Bouillon constitue la dernière forme du Cycle de la Croisade. Au xive siècle,

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« De part et d'autre, des personnages se détachent :Cor­ baran, du côté des païens; l'évêque du Puy, Raimond de Saint-Gilles, Bohémond, Tancrède et, bien sûr, Godefroi de Bouillon, du côté des chrétiens.

Tout témoigne d'une connaissance précise des lieux et des événements : il est certain que Richard le Pèlerin était parmi les croisés de 1098.

En revanche, la Conquête de Jérusalem est largement légendaire : Bohémond, par exemple, n'a nullement contribué à la prise de la ville, et bien des épisodes sont enjolivés ou inventés.

Le premier rôle est donné à Thomas de Marle plus qu'à Godefroi, même si celui-ci bénéficie des volontés divines.

Les Tafurs, en dépit de leur cannibalisme, ont aussi les faveurs du poète.

Cette œuvre ne laisse pas de poser des problèmes : influence des seigneurs de Coucy (Thomas de Marle), nature des sources (car certains épisodes ou certains détails mont­ rent que le poète pouvait disposer de renseignements précis), volonté de défigurer l'histoire; si la topographie est à peu près exacte, la description qui est faite de l'Orient rappelle celles que l'on rencontre dans les chan­ sons de geste de l'époque.

L'importance de l'imaginaire plaide en faveur de la paternité totale de Graindor, qui aurait pu travailler à partir de descriptions de la Terre sainte.

Quant à la Chan­ son des chétifs, elle utilise abondamment les thèmes de la littérature orientale (arabe ou byzantine) : combats contre des lions, des dragons et des brigands, par exem­ ple.

Graindor l'a reliée assez artificiellement à la Conquête de Jérusalem, avec laquelle elle présente de nombreuses contractions ponctuelles.

Le remanieur du Chevalier au Cygne et Godefroi de Bouillon réécrit l'ensemble du texte, l'abrégeant ou l'al­ longeant selon son gré, le truffant d'épisodes qu'il puise dans la littérature de 1 'époque : chansons de geste, romans antiques, romans de la Table ronde.

Enfin, Sala­ din subit l'influence du roman du Châtelain de Coucy, qui lui fournit le thème essentiel du tournoi de Cambrai, auquel participe Saladin.

C'est là que Saladin conquiert l'amour de la femme de Philippe Auguste et que prend naissance 1' action qui débouchera sur la croisade.

Comme on le voit, l'évolution du cycle tend à évacuer la réalité historique et à faire d'un témoignage primitif le support lointain d'une floraison purement romanesque.

[Voir aussi ARTHUR, CHÂTELAIN DE COUCY, GES TE (chanson de), ROMA NS ANTIQUES).. »

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