CRITIQUE DE L'EXPÉRIENCE PURE, Richard Avenarius (résumé et analyse)
Publié le 20/09/2018
Extrait du document
Cette œuvre expose l’empiriocriticisme d’Avenarius. Il s’agit d’une critique de la connaissance — le titre de l’œuvre est un clin d’œil à Kant — , mais reposant sur une base biologique (le cerveau). Avenarius suit Schopenhauer (le monde est ma représentation), et s’interroge sur les conditions de
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)CRITIQUE
DE L'EXPÉRIENCE
PURE [Kritik der reinen Er!arhung].
Œuvre
de l'allemand Richard A venarius (1843-1896),
philosophe le plus représentatif de l'• empirio
criticisme "· Publiée à Leipzig dans les années
1888-1890.
en deux volumes.
Ce fut seulement
après la mort de l'auteur que l'ouvrage connut
une grande notoriété ; on le considéra alors
comme annonciateur, car il avait abordé certains
problèmes philosophiques qui ne furent posés
avec clarté que dans les premières années du
xxe siècle, spécialement après que le physicien
Mach, sans avoir eu de rapports directs avec
A venarius.
eut élaboré sa philosophie de la
science, et aussi lorsque Schuppe, le • philo
sophe de l"immanence ,, eut reconnu sa propre
affinité avec Avenarius.
La critique d'Avenarius
a pour base la conception, foncièrement positi
viste.
suivant laquelle tout aspect de la réalité.
soit physique.
soit psychique, est réglé par
la loi du moindre effort.
En s'appuyant sur
cette ·toi, toute distinction entre le moi et
le monde est absurde.
Le dualisme entre le
sujet et l'objet.
si particulier à l'idéalisme, est
abstrait et artificiel et n'a rien à faire avec
la réalité immédiate.
telle que celle-ci se pré
sente à l'expérience sensible.
Nos sens ne
distinguent pas l'acte de sentir de la chose
sentie, qui sont une seule donnée de fait ou
si l'on veut deux données de fait (le moi et la
chose), mais qui peuvent toutes deux être
regardées comme sujets ou comme objets, mais
non l'une comme sujet et l'autre comme objet.
Le dualisme entre le moi et le monde, entre
l'esprit et la matière, se résout en un pur jeu
de mots.
.
Le moi, principe de la pensée et de l'être
pour Descartes et pour Kant.
devient égal à
n'importe auel autre élément de l'expérience.
En
dtautres termes, le moi qui percoit une chose
n'existe pas: supposons qu'il s'agisse d'un arbre.
notis sommes.
moi et l'arbre, les deux éléments
équivalents d'une unique expérience.
c Moi.
je
fais l'expérience de l'arbre, écrit A venarius; -
cela veut dire qu'il y a dans cette expérience
un ensemble d'éléments.
le plus riche : moi, le
moins riche : l'arbre.
• De cette facon l'élément
• moi )) acquiert la même nature que la chose
et inversement, même si le moi est un élément
relativement constant par rapport à la chose.
Ainsi, toute distinction étant abolie entre le
psychique et le physique.
le tonus vital physico
psychique de l'individu dépend directement du
système nerveux central, qui établit un équi
libre, une équivalence, entre les excit ations du
monde extérieur, et la quantité 'de nourriture
qui est prise et assimilée par l'individu.
Le même
équilibre domine la vie de la pensée qui ramène
continuellement nos connaissances nouvelles aux
anciennes, et les ·unit dans la synthèse la plus
simple possible.
Les conceptions scientifiques et
les innombrables classifications de la science
n'ont pas, à cause de cela, une valeur réelle dans
le sens métaphysique.
mais une simple valeur
pratique et économique, dans la mesure où elles
facilitent l'ordre et la synthèse du savoir.
Au
contraire, seule a une valeur absolue l'expérience
sensible dans son immédiate pureté ou, comme
dit A venarius, l'expérience pure, expérience que
l'on ne peut rejoindre qu'en se rendant compte
de la valeur essentiellement abstraite de toute
conception scientifique et de tout raisonnement
logique.
Il arrive aussi que l'expérience pure, qui
est la réalité la plus immédiate et la plus
spontanée, ne se puisse rejoindre que par le
moyen d'une critique, qui en donne les bases
et en précise les caractères constitutifs.
De là
le nom de • empiriocriticisme )) donné à la
philosophie d' Avenarius.
Jusqu'alors la philo
sophie dit Avenarius .
a libéré l'humanité
des illusions mythiques et religieuses par ]es
quelles l'homme projettait dans l'univers son
propre rêve et la divinisation de lui-même ;
elle l'a libéré aussi du besoin d'attribuer aux
choses une valeur sentimentale, et d'introduire
l'anthro pomorphisme dans la réalité et l'histoire.
Il faut désormais que l'homme se libère des
conceptions mythiques et abstraites de la philo
sophie et de la science, comme les conceptions
de ca!}se.
de substance et les autres principes
ou catégories de la pensée.
De cette facon,
alors que Kant dans la Critique de la Raison
pure (*) avait retrouvé dans les catégories et dans
les idées les fondements de la pensée et de
l'être, la Critique de l'expérience pure outrepassera
les abstractions kantiennes et ramènera l'homme
à la certitude primitive du sensible pur.
Ainsi la
philosophie accomplit · l'unique tâche qui lui
reste et par laquelle elle peut mériter encore
son nom : confirmer, d'une facon critique, la
vérité dont la simple conscience a déjà le
pressentiment..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CRITIQUE DE L’EXPÉRIENCE PURE (résumé & analyse) Richard Avenarius
- CONCEPTION HUMAINE DU MONDE (La) Richard Avenarius (résumé & analyse)
- CAPITAL (Le) — Critique de l’économie politique (résumé & analyse) Karl Marx
- CRITIQUE (Le) ou Répétition d’une tragédie (résumé & analyse)
- CONTRIBUTION A LA CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE DU DROIT DE HEGEL (résumé & analyse)