Critique de la raison pure.
Publié le 25/10/2013
Extrait du document
«
t La seconde forme de l'intuition pure est le temps car, procédant par analogie avec
l'espace, on voit que
l'on peut se représenter le temps sans objet, mais non les phéno
mènes hors du temps.
Nous ne pourrions pas percevoir des événements ou des objets
comme successifs ou simultanés
si le temps, comme forme de l'intuition, n'était présent
en nous a priori.
Mais le temps est surtout ce qui nous permet une intuition de nous
mêmes : notre esprit se saisit comme temporel.
Ainsi, le temps est ce qui permet la
représentation formelle a priori de tous les phénomènes en général.
l@f' Ces définitions du temps et de l'espace s'opposent à toutes les théories classiques
puisqu'elles interdisent de considérer qu'ils existent en soi, ou bien qu'ils sont des
prédicats
del' objet.
Pour comprendre les critiques que Kant développe à ce sujet, on
peut se reporter aux p.
69-70.
A.
Les concepts a priori
t Concept et intuition sont indissolublement liés car« sans la sensibilité, nul objet ne
nous serait donné et sans !'entendement, nul ne serait pensé.
Des pensées sans
contenu sont vides, des intuitions sans concepts,
aveugles» (p.
77).
La logique trans
cendantale s'occupe donc de déterminer les concepts
a priori et leur origine.
L'établissement de ces concepts permet
d'en contrôler l'usage et de prémunir l'enten
dement et la raison contre la dialectique: c'est-à-dire la tendance de notre esprit à vou
loir élargir notre connaissance au moyen de principes transcendantaux sans relation
avec l'expérience.
t Il convient en premier lieu d'établir une table des jugements possibles, car les
concepts
ne conduisent à une connaissance que par jugement; c'est-à-dire en se rap
portant à un autre concept ou bien à une intuition.
Cette table des jugements, une fois
établie (p.
88),
il est alors possible de comprendre comment un jugement a priori peut
se constituer.
Le divers de la sensibilité
a priori a été fourni dans l 'Esthétique trans
cendantale,
mais ce divers doit être assemblé pour devenir une connaissance.
Cet acte
est une synthèse opérée par l'imagination, mais cette synthèse elle-même doit encore
être ramenée à des concepts par l'entendement.«
La première chose qui doit nous être
donnée pour que la connaissance
a priori de tous les objets devienne possible, c'est le
divers de !'intuition pure ; la deuxième, c'est la synthèse de ce divers par!' imagina
tion, mais elle ne donne encore aucune connaissance.
Les concepts qui fournissent
de
!'unité à cette synthèse pure et consistent uniquement dans la représentation de cette
unité synthétique nécessaire sont
la troisième chose indispensable pour la connais
sance d'un objet qui
se présente, et reposent sur!' entendement» (p.
93).
Mais l'expo
sition des concepts
a priori ou catégories (p.
94) ne suffit pas à établir leur légitimité,
ou leur valeur objective, car elles sont conditions subjectives de la pensée.
Il faut donc
en établir une déduction.
B.
La déduction
t Dans la première édition de la Critique, la déduction passe par une analyse des facul
tés de synthèse.
La seconde édition présente une version modifiée où
c'est l'analyse de
la structure de l'entendement qui met en évidence la possibilité de l'objectivité : la syn
thèse est un acte de l'entendement, cependant l'unité synthétique ne vient pas de la
catégorie, mais
d'un principe plus élevé: «Le "je pense" doit pouvoir accompagner
toutes mes représentations
» (p.
110).
t Mais le sujet transcendantal, s'il peut se penser, ne peut se connaître, car toute
connaissance implique l'exposition
d'un concept dans l'intuition sensible.
Le sujet ne
connaît que des phénomènes.
Nous avons pu montrer l'origine a priori des catégories
par leur accord avec les fonctions logiques générales de la pensée.
Avec la déduction
transcendantale, la possibilité de connaissance a priori par les catégories est démontrée.
231.
»
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