Correspondance de Voltaire
Publié le 10/04/2013
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Les lettres de Voltaire ont été publiées pour la première fois dans les éditions posthumes de ses oeuvres complètes. Citons pour mémoire l'édition de Kehl (1784-1790, par Beaumarchais) et l'édition Moland (1877- 1882). Plus près de nous, étant donné le volume de cette correspondance, on a souvent préféré en publier des choix. On estime à dix mille le nombre de lettres écrites par Voltaire entre 1711 et 1778 ; et il est certain que les archives publiques et privées n'ont pas encore livré tous leurs secrets.

«
EXTRAITS
Deux autres hommes
d'esprit qui correspon dirent avec Voltaire : le prince Charles-Joseph
de Ligne (1735-1814) ...
A M.
le comte
d' Argental
A Potsdam, ce
24 juillet
(1750)
Mes divins anges, je vous salue du ciel de
Berlin(.
..
).
Une méprise m'a retenu quinzè
jours à Clèves, et malheureusement ni la
duchesse de Clèves ni le duc de Nemours
n'étaient plus dans
le château.
(.
..
) Enfin me
voici dans ce séjour autrefois sauvage, et
qui est aujourd'hui aussi embelli par les arts
qu 'ennobli
par la gloire.
( ...
) Je suis tout
honteux
d'avoir ici l'appartement de
M.
le maréchal de Saxe.
On a voulu mettre
l'historien dans
la chambre du héros.
A de pareils honneurs
je n'ai point dû
[m'attendre ;
Timide, embarrassé,
j'ose à peine en
[jouir.
Quinte-Curce lui-même aurait-il
pu
[dormir,
S'il eût osé coucher dans le lit
[d'Alexandre
? (.
..
)
Adieu, mes anges ; mon Frédéric le Grand
fait
u"n peu de tort à Aurélie.
Il prend mon
temps et mon âme.
La caverne d'Euripide
vaut mieux, pour faire une tragédie, que les
agréments
d'une cour.
Les devoirs et les
plaisirs
sont les ennemis mortels d'un si
grand ouvrage.
A M.
Diderot
Janvier 17 58
Le Suisse libre
Est-il vrai, monsieur, que tandis que vous
rendez service au genre humain, et que vous
l'éclaire z, ceux qui se croient
nés pour
l'aveugler aient la permission defaire un
libelle périodique contre vous et contre ceux
qui pensent comme vous
? ( ...
)
N'êtes-vous pas tenté de déclarer que vous
suspendre z
L'Encyclopédie jusqu'à ce
qu'on vous ait fait justice
? ( . ..
) Que je vous
plains de ne pas faire
L'Encyclopédie dans
un pays libre
! Faut-il que ce dictionnaire,
cent fois plus utile que celui de Bayle, soit
gêné par la superstition, qu'il devrait
anéantir; qu'on ménage encore des coquins
qui ne ménagent rien ; que les ennemis de
la raison, les persécuteurs des philosophes,
les assassins de nos
rois, osent encore par
ler dans un siècle tel que le nôtre !
On dit que ces monstres veulent faire les
plaisants,
et qu'ils prétendent venger la
religion, qu'on n'attaque point,
par des li
belles diffamatoires,
qui devraient servir
à allumer les bûchers
de leurs sodomites
prêtres, si on n'avait
autant d'indulgence
qu'ils ont de fureur.
Votre admirateur et
votre partisan
jus
qu'au tombeau.
...
et le baron Melchior
von Grimm (1723-
1807), écrivain et
critique allemand
NOTES DE L'ÉDITEUR Voltaire.
Il y vit devant nous, avec une
ingénuité effrontée et charmante, étalant ses
travers et ses prétentions, mais aussi son
intelligence et sa générosité
...
» Gustave
Lanson,
Voltaire, Hachette, 1910.
qui se résolvent, pour qui sait le lire, en
« Il y a partout chez Voltaire quelque chose
de supérieur encore aux romans, dialogues
et facéties :
c'est sa correspondance.
Elle
rassemble et contient en soi tout le reste de
l' œuvre, toute la biographie, tout le
caractère, toutes les particularités d'humeur,
toutes les idées littéraires, toutes les
curiosités historiques et philosophiques,
toutes les aspirations humanitaires de
1, 2 , 3 , 4 , 5 Roger-Yiollet
« Mais ce qui surtout est savoureux,
c'est de trouver, à chaque page de cette
correspondance, Voltaire lui-même, sa
personnalité mouvante aux avatars
multiples, et ses contradictions amusantes une
uni té originale.
(
...
) L'esprit de Voltaire
est quelque chose de tout à fait exquis,
précisément parce qu'il se moque de
l'esprit.( ...
) Des faits placés là où il faut,
des idées juxtaposées avec à-propos, des
allusions fugitives et suggestives, cela
suffit à l'auteur pour amuser, pour faire rire,
plus souvent sourire.
» R.
Petit, notice de
Voltaire, lettres choisies, Larousse, 1938.
YOLT AIRE07.
»
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