CORRESPONDANCE AVEC JACQUES RIVIÈRE, d’Artaud. (résumé & analyse)

CORRESPONDANCE AVEC JACQUES RIVIÈRE, d’Artaud. Cette brève série (vingt-cinq pages) de textes écrits (publiés en 1927) est un dialogue plus qu’une conversation, laquelle offre généralement ses registres aux Correspondances littéraires dont Gide, Claudel, Rivière ont été les auteurs, le dialogue d’une piécette qu’ont jouée l’acteur, poète et maudit Antonin Artaud (1896-1948) et l’homme de lettres N.R.F. Jacques Rivière. Cet échange, ce combat, sera déterminant pour l’œuvre et la« pensée », et la direction, d’Artaud (à moins qu’il ne corresponde, dans le temps, à un tournant de cette << pensée »). Alors (début 1923) qu’est sous presse Tric-trac du ciel (1923), court recueil de courts poèmes qu’édite Kahnweiler, Artaud envoie quelques poèmes semblables à la Nouvelle Revue Française, que dirige Jacques Rivière, et il reçoit bientôt un petit mot de Jean Paulhan accompagnant les poèmes refusés par Rivière. Paulhan, lui, leur « trouve un grand charme ». Ce charme, Artaud pourrait d’ailleurs en contester l’intérêt, conmme il conteste, nous dit-il, nous crie-t-il, dans le Préambule à ses œuvres complètes, « un style qui n’en est pas un », « la breloque où tremble un esprit\", Artaud désire partir en guerre, cracher le monde, se cracher avec ce quelque chose qui ne va aucunement dans sa pensée, mais par définition (littéraire), cette guerre il la jouera, et quand un bref mot de Rivière (1er mai 1923) le convoque à la N.R.F. « un vendredi, entre quatre et six heures », le jeu commence, et les œuvres complètes d’Artaud, qui débutent par huit lignes de Rivière.