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CORNEILLE: L'Illusion

Publié le 17/11/2010

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corneille

«Le seul bruit de mon nom renverse les murailles,

Défait les escadrons et gagne les batailles,

[...]

La foudre est mon canon, les destins mes soldats, Je couche d'un revers mille ennemis à bas

D'un souffle je réduis leurs projets en fumée.«

(L'Illusion, II, 2)

La comédie cornélienne se caractérise par la place qu'y occupe l'imagination romanesque. D'une incroyable puissance dans L'Illusion, le romanesque est déjà à l'oeuvre dans les premières comédies, Mélite, La Place royale, etc., comédies d'intrigue reposant sur l'accumulation d'obstacles que doivent surmonter les personnages pour arriver à leurs fins.

corneille

« Œdipe ( I 659). Sertorius ( I 662). Sophonisbe ( I 663). Agésilas (1666). Attila (1667). Tite et Bérénice (1670). Suréna ( I 674). 1 .

CORNEILLE ET LA COMÉDIE Corneille, on l'a vu, est venu au théâtre par la comédie.

Il est de ceux qui ont contribué à la réhabilitation d'ungenre réputé moins noble que la tragédie.

On reproche à l'époque à la comédie ses outrances, sa grossièreté, satendance à limiter les effets comiques à la farce.

Corneille va en élargir le champ dramatique, en développantnotamment de nouveaux effets comiques. La comédie cornélienne se caractérise par la place qu'y occupe l'imagination romanesque.

D'une incroyablepuissance dans L'Illusion, le romanesque est déjà à l'oeuvre dans les premières comédies, Mélite, La Place royale, etc., comédies d'intrigue reposant sur l'accumulation d'obstacles que doivent surmonter les personnages pour arriverà leurs fins. Le romanesque n'exclut pas une certaine forme de réalisme ; tirant la comédie vers la peinture des caractères etdes moeurs, Corneille ne se limite pas au traditionnel comique de situation.

Mélite se veut par exemple «une peinture de la conversation des honnêtes gens», comme le dit lui-même l'auteur dans son Examen de Mélite.

C'est une nouveauté et une manière d'anoblir le genre que de mettre ainsi en scène des gens ordinaires, dans un monde quiest celui des spectateurs : certaines des comédies de Corneille (La Place royale, La Galerie du palais) se situent dans des lieux parisiens que tous connaissent. 2.

BAROQUE ET FAUX SEMBLANTS Nulle part mieux que dans L'Illusion le théâtre n'affiche sa vocation de miroir.

Le titre de la pièce laisse d'emblée entendre que s'y trouvent interrogés les rapports qu'entretiennent le réel et l'illusoire, le vrai et le faux, le mondedes apparences et ce qu'il cache. Écrite en 1636, L'Illusion comique sera rebaptisée en 1650 par Corneille lui-même L'Illusion.

Ce glissement d'un titre à l'autre révèle déjà le statut compliqué de cette pièce en cinq actes, pour qui l'épithète comique pourrait apparaître quelque peu réducteur.

Oeuvre polymorphe, L'Illusion — que l'on peut qualifier d'oeuvre de jeunesse puisqu'elle précède les grands chefs-d' oeuvre tragiques et que Corneille a à peine trente ans quand il l'écrit — mêle réalisme etféerie, bouffonnerie et tragédie, et témoigne de la variété du génie cornélien, d'un talent prompt à s'épanouir dansles multiples voies qu' offre le théâtre, avec une curiosité toujours renouvelée.

Car, à la différence de son grandrival Racine, Corneille s'est essayé tout au long de sa carrière à de multiples genres : comédie, comédie héroïque,tragédie-ballet, tragi-comédie, tragédie.

L'auteur de L'Illusion a d'ailleurs lui-même le sentiment que sa pièce s'inscrit difficilement dans un genre précis : «Voici un étrange monstre que je vous dédie.

Le premier acte n'est qu'un prologue, les trois suivants sont unecomédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie.

Qu'on ennomme l'invention bizarre et extravagante tant qu'on voudra, elle est nouvelle, et souvent la grâce de lanouveauté parmi nos Français n'est pas un petit degré de bonté.» (Épître préliminaire) L'intrigue est la suivante : Un père, Pridamant, sans nouvelles de son fils, vient consulter un magicien, Alcandre, quivit dans une grotte.

Ce dernier propose de dérouler devant ses yeux les images de la vie de son fils (Acte I): «Toutefois si votre âme était assez hardieSous une illusion vous pourriez voir sa vieEt tous ses accidents devant vous exprimés Par des spectres pareils à des corps animés Il ne leur manquera ni geste ni parole.» (L'Illusion, I, 2) Pridamant assiste alors comme par enchantement au spectacle des aventures de Clindor, son fils.

Celui-ci est entréau service d'un personnage haut en couleur et fanfaron, Matamore.

Le jeune homme est amoureux d'Isabelle ; aprèsavoir tué son rival Adraste, il est emprisonné mais parvient à s'échapper avec Isabelle (Actes II à IV).

Au cinquièmeacte, on voit paraître les deux jeunes gens richement vêtus.

Mari et femme, ils ont connu la fortune auprès d'un. »

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