CONTRE SAINTE-BEUVE Marcel Proust (résumé & analyse)

CONTRE SAINTE-BEUVE

Marcel Proust. Essai, 1910.

En rédigeant le Contre Sainte-Beuve, Marcel Proust (1871-1922) a pour intention première d’exposer la méthode critique de Sainte-Beuve pour en dénoncer les faiblesses à l'aide d’une contre-analyse des mêmes écrivains: le projet semble donc bien défini. Proust rappelle le point de vue de Sainte-Beuve, «qui consiste à ne pas séparer l’homme et l’œuvre L.l, à s’entourer de tous les renseignements possibles sur un écrivain L.l, à interroger ceux qui l’ont connu ». Et il lui oppose sa propre thèse («Un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices») et sa propre méthode : ce vrai « moi » de l’écrivain, il faut « le recréer en nous » par une lecture en sympathie de son œuvre. Il nous offre alors, choix des plus significatifs, Gérard de Nerval Sainte-Beuve et Baudelaire, Balzac et Sainte-Beuve, articles où la mise en lumière des erreurs de Sainte-Beuve sur ces grands auteurs est heureusement complétée par le contrepoint de l’analyse proustienne. Celle-ci, par sa finesse, démontre avec éclat le talent de critique de Proust et nous renseigne sur ses lectures comme sur les affinités électives qu’il entretient avec ces différents écrivains.